La plateforme de produits bios, locaux et zéro déchet, lancée en ligne il y a deux ans par une habitante de Steinfort, cartonne et ouvre sa toute première boutique, dans l’ancien restaurant de la ligue HMC.
Plus rien n’arrête Stéphanie Lamberty : alors que son concept de drive zéro déchet cartonne, voilà qu’elle franchit une nouvelle étape importante dans l’aventure Kilogram, en ouvrant une boutique physique le long de la route d’Arlon à Capellen, dans les locaux laissés vacants après le déménagement du restaurant Pomme Pomme de la Ligue HMC.
Un pied-à-terre provisoire – le propriétaire des lieux a d’autres projets – synonyme de sérieux coup de pouce au développement de sa société à impact sociétal (SIS). «On est installés ici pour quelques mois. Ça me permet d’attirer de nouveaux clients qui n’achèteraient pas en ligne, et aussi d’avoir une équipe autour de moi pour la première fois», se réjouit la jeune mère de famille, jusqu’ici seule à bord.
C’est en 2020, lors du confinement, que la quadragénaire décide d’arroser pour de bon l’idée qui a germé dans sa tête des années plus tôt : rapprocher producteurs et consommateurs à travers une plateforme de vente en ligne. «J’avais envie de monter ma boîte. À la maison, on achetait des produits en vrac depuis dix ans, mais consommer de façon responsable s’avérait compliqué. J’y passais des heures», se souvient celle qui a grandi à la campagne et a toujours eu une forte conscience écologique.
Elle contacte tous les producteurs à 50 kilomètres autour de Steinfort où elle réside, et crée elle-même son site web. Kilogram était né. Un an plus tard, c’est le grand saut : cette cadre dans le secteur financier lâche son CDI pour porter son projet à plein temps. Un sacré challenge, avec deux petites filles en bas âge. D’autant qu’au même moment, Ouni, la première épicerie sans emballage du Luxembourg, met la clé sous la porte.
Mais Stéphanie Lamberty continue d’y croire : «Mon concept allait à contre-courant avec une offre en ligne. Pour moi, c’était clair, Kilogram devait se développer en ligne, proposer un drive zéro déchet», explique la patronne. Il faudra un an de plus pour que les affaires décollent, et incitent l’entrepreneuse à sortir de son garage.
«J’ai commencé chez moi avec un tout petit local et 600 bocaux. Aujourd’hui, j’en suis à 10 000 commandés», annonce-t-elle fièrement. «Je travaille avec un réseau de 21 producteurs locaux et 350 clients réguliers, plus les nouveaux qui s’ajoutent chaque semaine.»
Bientôt des ateliers ouverts au public
Elle emploie désormais trois personnes, dont deux salariés subventionnés par l’État via l’aide à l’embauche de chômeurs de longue durée. Car Kilogram a aussi une vocation sociale, et pas uniquement environnementale. Et depuis l’ouverture, le 8 mars dernier, les journées sont bien chargées.
«On a un phénomène de curiosité, des gens qui viennent découvrir le magasin. On retrouve nos habitués qui commandent en ligne et passent récupérer leur panier. Et on a aussi des clients heureux de retrouver une offre similaire à celle d’Ouni», détaille la gérante.
Pour les semaines à venir, l’objectif de Stéphanie Lamberty est de lancer des ateliers, dans ces locaux, pour apprendre à fabriquer son nettoyant multiusage, découvrir les méthodes de production d’un agriculteur certifié bio, ou encore cuisiner facilement des recettes végétariennes savoureuses. De quoi transformer Kilogram en un véritable tiers-lieu où faire ses courses zéro déchet, mais aussi se poser, discuter d’écologie et faire le plein de nouvelles idées, bonnes pour soi et pour la planète.