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Canicule : quelles conséquences sur la qualité de l’air au Luxembourg ?


Des limitations de vitesse sur les routes et autoroutes du pays pourraient être mises en place ces prochains jours pour limiter la production d'ozone. (Photo : Archives LQ)

Le pays a été placé en alerte rouge pour la journée de ce mardi 19 juillet. Une masse d’air chaud et sec s’intensifie sur le Grand-Duché ces prochains jours et risque d’endommager la qualité de l’air. Explications.

Les fortes températures annoncées pour ces prochains jours risquent de perturber quelque peu l’air ambiant du Grand-Duché, selon les prévisions de l’unité de surveillance de la qualité de l’air du ministère de l’Environnement. 

Les conditions météorologiques sont en effet favorables à la formation d’ozone troposphérique. Un terme qui désigne le «mauvais» ozone, présent en basse atmosphère et jouant un rôle de polluant si ses concentrations sont trop élevées. 

«C’est un polluant secondaire, qui n’est pas émis directement dans l’atmosphère, mais qui se forme sous l’effet de rayonnements solaires ultra-violets avec différents précurseurs, comme le trafic routier ou l’utilisation de solvants organiques», explique Claudine Schiltz, analyste à l’unité de surveillance et d’évaluation de l’environnement. C’est pourquoi en été, lors de journées chaudes et ensoleillées, les concentrations en ce gaz réactif sont les plus élevées. 

Existe-t-il un “bon ozone” ?

On distingue deux types d’ozone : le stratosphérique, dixit “le bon”, qui se trouve à environ 17 à 50 km d’altitude, capable d’absorber le rayonnement ultra-violet dangereux pour les organismes vivants et permettant ainsi la vie sur Terre ;

et le troposphérique, qui peut avoir des effets néfastes sur la santé humaine et l’environnement.

Pour évaluer ces concentrations d’ozone et leur dangerosité pour la population, différents seuils ont été définis au niveau européen : 180 ug/m³ en moyenne horaire et 240 ug/m³ pour le seuil d’alerte. Lors d’un dépassement d’un de ses deux seuils, l’Administration de l’environnement est tenue d’informer la population sur le niveau atteint et fournir des conseils à suivre en matière de santé.

Quels risques pour la santé ? 

«Un troisième seuil a été fixé au Luxembourg, à savoir le seuil de pré-information, statué à 160 ug/m³ en moyenne horaire», ajoute Claudine Schiltz. Avec des températures qui continuent à grimper ces prochains jours et un rayonnement UV particulièrement intense, aucun doute que ce seuil soit dépassé ces prochaines heures. 

Si c’est le cas, il existe alors un risque élevé pour la santé humaine des groupes particulièrement sensibles de la population, comme les personnes âgées, les nouveau-nés, les enfants ou encore les patients souffrant de troubles respiratoires et cardiovasculaires. «Les personnes faisant du sport ou travaillant à l’extérieur également», précise l’analyste du ministère de l’Environnement. 

Il est donc recommandé aux personnes sensibles de ne pas faire d’efforts physiques intenses à l’extérieur, entre midi et minuit. Oubliez le jogging ou tout effort physique soutenu et aérer votre logement tôt le matin ou tard le soir, en gardant les fenêtres fermées l’après-midi, quand le taux d’ozone est le plus élevé. «Les concentrations en ozone sont généralement réduites de moitié à l’intérieur des bâtiments», fait savoir le ministère. 

Le vent, qui sera plus soutenu mardi après-midi, pourrait favoriser une meilleure dispersion des polluants et limiter la hausse des concentrations en ozone avant une accalmie mercredi, puisque des averses de pluies sont annoncées.

Que faire en cas de pic de pollution ?

Comme le trafic routier et l’utilisation de solvants organiques font partie des sources les plus importantes de gaz polluants précurseurs (à savoir les oxydes d’azote et les composés organiques volatils), conduisant à la formation excessive d’ozone, les dispositions suivantes sont à appliquer, afin de lutter contre les concentrations élevées en ozone :

  • une limitation de la vitesse des véhicules automobiles à 90 km/h sur les autoroutes à partir de 160 µg/ m3
  • Si possible, ne pas utiliser la voiture et faire usage des transports en commun ;
  • éviter surtout l’usage de voitures présentant des émissions élevées en gaz polluants, notamment celles non équipées d’un catalyseur ainsi que les anciennes voitures à moteur diesel ;
  • éviter, si possible, l’utilisation de peintures ou d’autres produits contenant des solvants organiques.
Les zones rurales davantage touchées

En général, les concentrations de ce «mauvais» ozone, troposphérique, sont plus élevées en périphérie des villes et dans les zones rurales. «C’est dû aux réactions chimiques responsables pour la formation de ce polluant secondaire».

Le monoxyde d’azote NO, émis par le trafic routier dans les villes, réagit avec l’ozone, et fait baisser ainsi les concentrations. Les précurseurs responsables pour la formation d’ozone sont transportés par le vent dans les zones rurales et y font augmenter les concentrations en ozone.

Depuis 2007, il est possible de consulter en temps quasi-réel les concentrations actuelles pour toute une série de polluants (ozonedioxyde d’azote, particules fines, etc.) mesurées par les stations télémétriques à travers le pays. Ces valeurs sont disponibles sur le portail de l’environnement, emwelt.lu.

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