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Brexit : le Luxembourg pourrait perdre 1600 emplois… mais en gagner d’autres


Le Brexit sera-t-il bénéfique pour la place financière luxembourgeoise ? (photo AFP)

Le Statec a tenté d’évaluer l’impact du Brexit sur l’économie luxembourgeoise, dans sa publication « Regards » de février.

Il y a d’abord le côté « face ». Les liens entre les places financières du Luxembourg et du Royaume-Uni étant importants, l’économie du Grand-Duché pourrait pâtir d’une baisse de la valeur ajoutée du secteur financier britannique estimée à 11% en cas de Brexit « dur ». Selon le Statec, les exportations de services financiers du Luxembourg seraient alors amputées de quelque 350 millions d’euros à l’horizon 2020, soit une baisse de 4%.

Par ricochet, la valeur ajoutée du secteur financier grand-ducal et le PIB en volume perdraient respectivement 2,5% et 1%. « La perte d’emplois associée s’élèverait à environ 1 600 personnes (dont 600 dans les services financiers) », évalue le Statec.

Transfert d’activités financières pour bénéficier du « passeport européen »

Mais l’institut statistique évoque aussi le côté « pile » du Brexit, à savoir le bénéfice d’un éventuel transfert d’activités financières de la City vers la Place luxembourgeoise, « notamment dans le cas où le Royaume-Uni perdrait le passeport européen qui permet à tout établissement bancaire ou financier, comme à une société de gestion, d’exercer ses activités dans toute l’Union européenne ».

« Le Luxembourg, spécialisé dans les fonds d’investissement et la gestion de fortune, aurait ainsi de bonnes cartes à jouer », souligne Bastien Larue, auteur de l’analyse du Statec, sans se risquer à chiffrer l’impact de ces transferts éventuels.

Un grand nombre de fonds sont déjà conçus et enregistrés au Luxembourg avant d’être gérés ailleurs, notamment à la City. « Le Luxembourg pourrait alors renforcer cet aspect succursale de la City au sein de l’UE », note Nicolas Mackel, directeur général de Luxembourg for Finance, cité dans l’analyse.

Lire aussi : Brexit : la place financière luxembourgeoise la joue « zen »

 

Même si la concurrence est rude pour se partager cette part du gâteau britannique (Francfort, Paris, Dublin, Amsterdam), le Statec note plusieurs signes positifs dans l’actualité récente. Citant des articles de presse, l’auteur relève ainsi que les banques HSBC et J.P. Morgan « auraient déjà envisagé le transfert d’activités au Luxembourg ».

Aussi,  la société de gestion d’actifs M&G, branche de l’assureur Prudential, a créé début 2017 « une nouvelle entité au Luxembourg afin de conserver un accès au marché de l’UE ». Enfin, conclut le Statec, les fonds américains Blackstone et Carlyle auraient prévu une implantation au Luxembourg dans la perspective du Brexit.

Reste à savoir si la balance entre le côté face et le côté pile sera positive ou négative.

Le Quotidien

L’analyse du Statec peut être téléchargée ici.

Un commentaire

  1. Mille six cents emplois perdus ? quantifiables et quantifiés, par contre on ne sait rien sur le nombre de postes à récupérer ….. Suivant les infos avant et après Brexit, le RU devait se ramasser une déculottée….. ce qui semble ne pas être le cas. Comme quoi ……

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