L’ex-n°1 mondial de tennis Boris Becker a été libéré jeudi de la prison britannique où il purgeait une peine pour des infractions financières en vue d’être expulsé, a rapporté l’agence de presse PA, sans préciser la destination du champion allemand.
Le sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem de 55 ans, qui vivait au Royaume-Uni depuis 2012, avait été reconnu coupable en avril d’avoir dissimulé ou transféré illicitement des centaines de milliers d’euros et de livres sterling pour ne pas régler ses dettes après avoir été déclaré en faillite.
Il avait été condamné à deux ans et demi de prison par un tribunal londonien mais n’a purgé que huit mois. Il lui était notamment reproché d’avoir transféré des centaines de milliers de livres sterling d’un compte professionnel sur d’autres comptes, notamment de ses ex-épouses, de ne pas avoir déclaré une propriété en Allemagne et d’avoir caché un emprunt de 825.000 euros et des parts dans une société.
Boris Becker, qui contestait l’intégralité des charges, avait en revanche été acquitté de certains autres chefs d’accusation, y compris ceux qui concernaient la disparition de ses trophées. Il avait assuré à l’audience qu’il ignorait où ceux-ci se trouvaient.
Des récompenses vendues pour 700 000 livres
Parmi les neuf distinctions sur lesquelles les créanciers auraient aimé mettre la main figurent deux de ses trois coupes remportées à Wimbledon, deux trophées de l’Open d’Australie et sa médaille d’or du double aux JO de 1992.
L’ex-star du tennis a indiqué lors du procès qui s’est tenu du 21 mars au 8 avril avoir encore en sa possession « beaucoup » de récompenses et de souvenirs amassés en 15 ans sur le circuit, mais certains ont disparu.
Il avait déjà vendu aux enchères une partie de ses récompenses pour 700 000 livres (840.000 euros) afin d’éponger une partie de ses dettes. À l’époque de sa banqueroute, ses dettes étaient estimées jusqu’à 50 millions de livres sterling (59 millions d’euros).
Des soucis avec les justices espagnole et allemande
Cette affaire n’est pas la première pour Boris Becker, à la retraite sportive agitée, qui avait habité à Monaco et en Suisse avant de s’installer en Angleterre.
Il a déjà eu des déboires judiciaires pour des dettes impayées avec la justice espagnole, concernant des travaux dans sa villa de Majorque, et avec la justice suisse pour ne pas avoir payé le pasteur qui l’avait marié en 2009.
En 2002, la justice allemande l’avait condamné à deux ans de prison avec sursis ainsi qu’à 500 000 euros d’amende pour quelque 1,7 million d’euros d’arriérés d’impôts.