Un projet d’autoroute à vélos entre Esch et Luxembourg est en réflexion. Saugrenu? Pourtant, le voisin allemand se lance à fond dedans! L’autoroute à vélos mesurerait 18 kilomètres, entre Esch et la Ville. L’idée est de profiter de l’essor du vélo électrique pour les trajets quotidiens, vers le travail par exemple.
À première vue, ça peut prêter à sourire. Une autoroute cyclable pour relier Esch-sur-Alzette à la Ville. Sauf que le projet a tout pour séduire! « Nous ne sortons pas cela de notre chapeau , lâche Lilly Eischen, la vice-présidente de la Lëtzebuerger Vëlos-Initiativ (LVI). Nous regardons du côté de l’Allemagne, où un projet est mené dans la Ruhr.»
La «Radschnellweg» allemande doit s’étendre sur 101 km au final, de Duisbourg à Hamm. Avec des étapes, évidemment, puisque l’objectif est de permettre aux employés d’aller au boulot à vélo. Rien n’interdit de rêver au Luxembourg, donc. À un obstacle près : «les nombreux terrains à acquérir pour tracer une ligne droite… », glisse Lilly Eischen. Une surfacturation qui pourrait enterrer le projet. Le dossier, élaboré par la LVI depuis plusieurs mois, est dans les mains du gouvernement. Une étude de faisabilité doit être menée par l’administration des Ponts et Chaussée.
Mettre le même temps qu’en voiture!
En quoi consisterait cette fameuse autoroute à vélos? On peut la résumer en plusieurs points :
Un tracé en ligne directe : 18 kilomètres exclusivement réservés au vélo (pas de trottinette ni de patin à roulettes), d’Esch à Luxembourg en passant par Pontpierre. Un gain énorme par rapport aux solutions actuelles : soit la piste cyclable 6 (PC6) de 27 km en passant par Bettembourg ou la PC9 via Sanem de 31 km.
Une autoroute confortable : les cyclistes rouleraient à double sens sur des bandes de deux mètres de large. « Il faut pouvoir dépasser en toute sécurité », précise Lilly Eischen. La piste serait évidemment en site propre, sans risque de rencontrer un piéton.
Une autoroute pratique : le dénivelé entre Esch et Luxembourg serait de 70 m sur 18 kilomètres. Sauf à avoir le vent de face, c’est tout à fait jouable.
Pour quel public? Les travailleurs, en priorité. « D’une façon globale, les trajets du quotidien », ajoute Lilly Eischen. Il s’agit de désengorger l’A4, victime de bouchons monstres aux heures de pointe.
Pour quel temps de trajet? Un non-sportif mettra 45 minutes, un sportif 35 minutes. « En réalité, le débat est ailleurs, précise Lilly Eischen. Ce qui rend possibles ces projets, c’est le développement du vélo électrique. Potentiellement, tout le monde pourra relier la Ville en 40 minutes sans effort. » Alors qu’il faut parfois une heure aux heures de pointe pour relier les deux communes! Plus de frais de parking, moins de frais d’essence, moins de frais de réparation de voiture qui reste la semaine au garage… il faut penser à cela aussi.
Hubert Gamelon
L’Allemagne se lance à fond
Le grand voisin allemand s’engage résolument dans les autoroutes à vélos, avec six projets. La «Radschnellweg 1» (RS1) entre Duisbourg et Hamm est la plus longue.
Seuls onze kilomètres ont été réalisés pour l’instant, sur les 101 prévus. Mais les perspectives sont prometteuses : 12 millions d’euros économisés par an en matière de maladies évitées par la RS1 (pratique d’activités sportives, baisse de la pollution, etc.), 16 600 tonnes de CO 2 en moins par an, 430 000 lieux de bureaux potentiellement desservis, 52 000 trajets en voiture en moins par jour.
Le coût? Quelque 1,8 million d’euro par kilomètre construit. C’est presque dix fois moins qu’une autoroute pour les voitures.
Ils feraient mieux de s’occuper du réseau des chemins de fers et s’ils construisent quoique ce soit, élargir l’autoroute Esch/Luxembourg, on a tellement de problèmes sur n’importe quelle route au Luxembourg. Ils arrivent à entamer les chantiers tous en mêmes temps, il n’y a aucune coordination.
Faites-nous une grande faveur et occupez vous du réseau routier normal svp