Le Statec vient de publier son rapport « PIBien-être 2021 » couvrant divers aspects du bien-être au Luxembourg. Si plusieurs domaines ont connu une amélioration par rapport à 2020, la crise sanitaire continue de plomber le moral de certains résidents.
Difficile de mesurer un donnée aussi subjective que le bien-être. Le Statec a donc mis en place le Luxembourg Index of Well-being (LIW), un indicateur synthétisant en un seul chiffre les différentes dimensions qui le composent. Il couvre ainsi de nombreux aspects du bien-être tels que les inégalités, la santé, le travail, l’éducation, l’équilibre vie privée-vie professionnelle, l’environnement, la sécurité physique ou les relations avec la famille ou les amis.
Un écart entre bien-être et croissance économique
Le dernier rapport « PIBien-être 2021 » revient sur l’évolution du LIW et montre un écart de plus en plus grand entre la situation économique et le sentiment de bien-être. Si l’économie luxembourgeoise se porte bien, et ce depuis de nombreuses années, le LIW ne suit pas la même trajectoire que le PIB par habitant (+ 21,5 % entre 2020 et 20209) ou le RNB par habitant (+26 %). Ces deux derniers augmentent plus fortement que le bien-être qui, sur la même période, n’a progressé que de 1 %.
Un analyse plus précise montre aussi bien des hausses notables dans certains domaines que des baisses sur d’autres sujets. Les inégalités de revenus persistent ainsi au Luxembourg avec une augmentation du taux de pauvreté entre 2019 et 2018 puis une stagnation depuis 2 ans. En parallèle, le prix des logements s’envole bondissant de 17 % entre 2019 et 2020, les rendant inaccessibles à une partie de la population.
De son côté, la crise sanitaire n’a pas amélioré les choses. La surmortalité liée au Covid-19 a fait chuter l’espérance de vie, qui perd quasiment un point par an à cause de la pandémie, tandis que les restrictions ont eu des conséquences négatives sur les liens sociaux.
Un rebond de plusieurs indicateurs en 2021
A l’inverse, plusieurs indicateurs ont rebondi en 2021 après avoir connu des baisses en 2020. La formation continue des adultes, le taux de chômage et les difficultés à joindre les deux bouts ont connu des améliorations sans forcément retrouver leurs niveaux d’avant la pandémie.
Les restrictions sanitaire ont aussi eu un impact positif sur l’équilibre vie privée-vie professionnelle. Le gain de temps apporté par le télétravail a permis aux gens de se consacrer plus à leur famille ou à des activités qu’ils aiment.
Une anxiété toujours plus importante
En revanche, la pandémie a exacerbé les sentiments d’anxiété et de solitude, en particulier chez les jeunes, les femmes et les personnes aux faibles revenus. La solitude touche par exemple 15,5 % des 16-24 ans, mais uniquement 5 % des 50-64 ans. Parallèlement, on observe une baisse de la satisfaction dans la vie et du sentiment de bonheur chez les 16-24 ans. On note toutefois une tendance à la baisse depuis 2021, avec le retour à une vie plus normale.
Mais une crise en entraînant une autre, le doute règne chez les résidents concernant leur vie future. Alors que la pandémie est toujours dans les têtes, l’inflation et l’envolée des prix de l’énergie ajoutent de l’incertitude. Les résidents, plutôt optimistes en 2020, étaient 20 % à exprimer des perspectives pessimistes pour l’avenir au 4e trimestre 2021. Un sentiment d’autant plus important quand leurs revenus sont faibles.
Le STATEC a aussi interrogé les employés résidents au Luxembourg sur leur niveau de satisfaction au travail. Il ressort que le niveau d’insatisfaction au travail a diminué dans les dernières années à 14% en 2021 après une hausse de 13% à 19% entre 2013 et 2018. Si les jeunes et les personnes faisant des heures supplémentaires ou du travail posté sont plus insatisfaits, on note également une différence entre luxembourgeois et étrangers.
Ah bon alors. J’habite dans un appartement et je ne me sens jamais seul. Je me sens à l’étroit. J’aimerais avoir de la solitude!