[BGL Ligue] «Travail et modestie», maîtres-mots à Schifflange

Malgré son mercato remarqué, l’équipe d’Ismaël Bouzid débarque dans l’élite avec humilité.

Vous avez repris plus tôt (le 26 juin) que la plupart des clubs non européens. C’est une nécessité, quand on arrive en BGL Ligue ?

C’est important de commencer assez rapidement, si on veut faire six semaines et demie de prépa et permettre aux nouveaux de s’intégrer et s’imprégner des principes de jeu. On est dans les temps, ni trop en avance ni en retard. Au-delà du timing ou des résultats des matches amicaux, auxquels je ne prête pas attention, l’important, c’est la charge de travail, de bien bosser, de voir ce qu’on fait bien ou moins bien et de le corriger. On sait qu’on a énormément de boulot à faire, on va continuer de s’appuyer sur nos valeurs de l’an dernier, qui étaient le travail et la modestie. On passe dans une ligue qui est deux crans au-dessus de la PH, il va donc falloir mettre le bleu de chauffe pour, tout doucement, aller chercher le maintien.

Quand on est promu et qu’on signe Kirch, Garos, Nakache, Hennetier ou Laterza, on vise un peu plus que le maintien, non ?

Ce sont des joueurs que je respecte beaucoup, qui sont au top humainement et sportivement, qui vont faire grandir le club et nous aider à le développer. Ils sont là pour transmettre leur savoir, leur expérience à tous les jeunes et les nouveaux qui nous rejoignent. Le club se développe depuis un an et demi, mais il faut rester humbles, ne pas aller plus vite que la musique et y aller progressivement. Ça passe par un maintien, mais pour ça, il faut mettre le bleu de chauffe. La belle équipe, ce n’est pas sur le papier, mais sur le terrain qu’il faut l’avoir. Le maintien, il va falloir montrer qu’on le mérite. Ça ne va pas être facile, même si on a des recrues d’expérience. Mais au-delà de leur expérience, ce sont des joueurs qui ne lâchent rien : c’est exactement l’ADN que je recherche et qu’on a dégagé l’année dernière. Faim, envie, détermination : dans le foot, s’il n’y a pas ça, il n’y a rien. On va travailler là-dessus.

On reste lucides : le maintien sera très dur à aller chercher. On l’a vu avec Mondercange et Käerjeng

Les difficultés financières rencontrées par des clubs comme le Racing ou Dudelange sont susceptibles de rebattre un peu les cartes en haut de tableau. Est-ce un bouleversement dont vous aimeriez profiter ?

J’ai l’impression que beaucoup de gens veulent les enterrer. Ils ont été impactés, mais ils n’ont pas déposé le bilan et vont selon moi être très compétitifs, on l’a vu en Coupe d’Europe avec le F91. Ils sont peut-être égratignés mais sont toujours vivants, présents et il faut se méfier de la bête blessée, ne pas l’enterrer trop vite, d’autant qu’ils vont sans doute être revanchards, car tout le monde les voit morts, et vont peut-être truster des places beaucoup plus hautes que ce que les gens imaginent. De notre côté, c’est vrai qu’on est devenu un club non pas ambitieux, mais travailleur : on a énormément bossé ces 18 derniers mois. On veut continuer de le faire, en toute modestie, sans faire de bruit. On reste lucides : le maintien sera très dur à aller chercher, on l’a vu avec Mondercange et Käerjeng (les deux promus de 2022).

Pourquoi ne pas avoir davantage misé sur la stabilité et la dynamique de la montée, comme le font d’autres promus ?

Il y a différents facteurs : des joueurs en bout de course, d’autres qui avaient d’autres envies et qui n’étaient pas trop intéressés par la concurrence. Malgré tout, on a réussi à garder une certaine stabilité dans toutes les lignes et le projet doit reposer sur une certaine stabilité. Mais on a accru la concurrence à tous les postes. Tout le monde doit travailler, tout le monde doit faire plus, aussi bien les nouveaux que les anciens, qui devront oublier leur titre car, je le répète, le maintien n’est pas donné à tout le monde. Cette stabilité s’applique aussi au jeu : que ce soit en PH, en BGL Ligue ou en Champions League, l’état d’esprit, l’attitude et les valeurs que je prône doivent, selon moi, être appliqués.

À 38 ans, Frédéric Marques a-t-il encore les cannes pour porter votre attaque et la capacité à marquer autant en DN qu’en PH ?

Fred est quelqu’un qui est passionné par le ballon, un amoureux du foot. Il base sa vie sur le foot, il est très impliqué, toujours en avance à l’entraînement, très sérieux avec son corps et il se donne à fond pour être dans un effectif de DN à son âge. Après, va-t-il porter notre attaque? Le temps le dira, mais avoir un Fred Marques dans un cadre, c’est intéressant. Il arrive toujours à mettre ses buts.