Roland Vrabec est à pied d’œuvre pour mettre le Swift en ordre de bataille pour conserver son titre. Et ça a commencé avec une coupe (très) franche dans l’effectif.
Vendredi, le champion en titre, version enfin ultra-light, était à vingt-trois joueurs de champ valides et deux gardiens de but pour se faire battre 4-1 à Frescaty, en amical, par un FC Metz en version Ligue 1, avec un doublé et une passe décisive du Géorgien Mikautadze, côté grenat. Mais aussi un excellent Dupire aux buts, qui est parvenu à garder ses cages inviolées en première période avant de confier les clefs à Sadin, dans ce qui s’apparentait à une équipe B et qui a un peu pris l’eau. Mais après tout, c’est logique : le Swift vient de reprendre et il cherche encore son rythme. Il a trois semaines pour le trouver.
Comment va le Swift en 2024, en version « coupé en deux » ?
Roland Vrabec : Déjà, il va bien parce que sur tout l’effectif, hormis Cédric Sacras qui est victime d’une luxation de l’épaule, tout le monde va physiquement bien (NDLR : Aldin Skenderovic est venu garnir l’infirmerie, vendredi). Et puis effectivement, juste avant les fêtes, on a annoncé les noms aux joueurs pour séparer le groupe en deux. Et depuis la reprise, il y a de la joie à l’entraînement, du travail, des efforts, de la motivation. C’est la bonne taille pour un groupe. Et on a ce qu’il faut sous la main s’il y a des problèmes physiques.
La joie à l’entraînement doit être un peu moins présente pour les recalés du groupe A…
On a expliqué à tout le groupe, en décembre, que ce n’était pas possible de continuer à 43. Pour faire les choix, on a aussi pris en considération que certains joueurs arrivent en fin de contrat en juin et qu’on sait qu’ils ne seront pas forcément prolongés. Alors s’ils peuvent trouver cet hiver… Il y a aussi des jeunes joueurs ou certains qui ne sont pas assez compétitifs et ceux-là doivent avoir la chance de pouvoir jouer. Je sais que pour eux, c’est frustrant et décevant, mais je devais retrouver le moyen de travailler normalement. Cette scission, ils l’ont acceptée. Ils doivent accepter!
Des joueurs sont déjà partis, d’autres devraient suivre comme Dante, Hemkemeier, Seydi ou Alioui. Mais y aura-t-il un recrutement cet hiver à Hesperange ?
On ne regarde que pour un seul profil : un buteur. Mais un qui soit vraiment efficace et directement opérationnel. On n’a pas besoin de trouver un jeune qu’on doive faire progresser pour le futur. Non, il doit être prêt immédiatement. Mais en même temps, on a aussi des garçons comme Anoff ou Baayou qui n’ont pas joué de toute la première partie de saison qui sont comme des recrues pour nous. À l’entraînement, on voit déjà qu’ils amènent de la qualité, du fighting spirit, de l’intelligence. Et des garçons qui étaient en retard physiquement se sont rapprochés des autres.
Êtes-vous optimiste sur ce que vous allez pouvoir proposer en février ?
Là, on est vraiment sur le bon chemin. Tout le monde a envie de prouver des choses et tout le monde va enfin avoir sa chance. On a de la qualité, individuellement, mais désormais, il nous faut performer comme une équipe, avoir une bonne structure sur le terrain.
Si Abreu est sur le marché, il me semble très logique que Differdange le prenne
Quand vous voyez le Progrès signer Jonathan Schmid, ancien joueur de Bundesliga à 300 matches, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Il n’a pas énormément joué ces deux dernières saisons mais a priori, trois ou quatre matches pourraient suffire à le remettre dans le rythme et il a le profil pour les aider. Mais même un joueur de cette qualité doit prouver des choses sur le terrain. Et son passé ne garantit pas que tout roulera. Même chose pour nous d’ailleurs, si on parvient à signer un attaquant de ce gabarit : cela ne fera pas de nous des favoris absolus pour le titre. Cela envoie quand même un signe aux autres…
Un peu comme quand Differdange est sur le point de s’attacher les services du capitaine pétangeois Artur Abreu ?
Ce sera difficile d’aller les chercher dans ces conditions et il faudra espérer qu’ils commettent enfin quelques erreurs. Mais pour moi, il est clair que vu la configuration, cette saison est une opportunité en or pour eux et il est évident qu’ils vont tout faire pour aller au bout. Alors un Abreu, s’il est sur le marché, il me semble très logique qu’ils le prennent.
Il y a un joueur au Swift dont on n’a pas encore beaucoup parlé cette saison, c’est celui que vous avez relancé en arrivant, que vous connaissiez déjà de votre passage au FSV Francfort (2016/2017) : Maurice Deville, qui avait disparu des écrans radars et que vous avez relancé en fin d’année. Vous parlez de recruter un buteur, mais Deville est-il définitivement relancé ?
Il est totalement revenu dans le coup ! Quand on parle football, on parle souvent des qualités individuelles des joueurs mais il faut aussi des joueurs d’équipe! Des joueurs qui combattent, des joueurs qui ont un effet d’entraînement sur les autres. Et dans ce domaine, Maurice est très important. À Francfort, je l’utilisais déjà pour ça. Parce qu’on ne peut pas parler que de statistiques! Avec Maurice, je vois autre chose que les buts qu’il peut mettre! Et il faut bien admettre que son niveau physique est incroyable !
En se déplaçant en effectif réduit à Metz, le Swift a affiné la liste des exclus.
Parmi les garçons que Roland Vrabec a gentiment poussé dans le «loft» et à qui il a été demandé de se trouver une solution de repli dès cet hiver dans la mesure du possible, il y avait notamment Alioui, Hemkemeier, Seydi et Dante, comme nous vous l’annoncions dans notre édition de vendredi. Depuis Metz, la liste s’est affinée. Deux équipes différentes de dix joueurs ont commencé les deux mi-temps du match contre les Grenats. En cours de deuxième période et au-delà des deux blessés (Skenderovic, Sacras), Correia, Simon et Zeghdane étaient encore sur le banc. Manquait encore à l’appel Delgado.
Mais trois autres joueurs étaient ainsi d’office à considérer comme étant placés de facto dans l’équipe B, mais qui risquent d’attendre tranquillement la fin de leur contrat : Corral et Belameiri, notamment. Voire Ndilu, l’avant-centre arrivé de Nantes l’été dernier. Cela en fait, du beau monde, laissé de côté.
L’historique adjoint de Guy Hellers en sélection nationale mais celui qui fut aussi un fidèle de l’époque dudelangeoise a choisi de suivre Flavio Becca au Swift Hesperange il y a quelques années et vient d’être prié d’assister Roland Vrabec dans ses fonctions, ne serait-ce que pour assurer une plus complète compréhension des consignes qui passeront en allemand vers une majorité de joueurs francophones.