Le Progrès va très mal. Hamm, la lanterne rouge, sera son dernier espoir de se relancer, dimanche. Sinon…
C’est un écroulement incompréhensible et qui défie l’entendement. Il y a un mois et demi, après une victoire logique et implacable contre Hostert (0-4) pour le compte de la 20e journée, tout le monde parlait du Progrès comme d’un candidat absolu au titre.
Six matches plus tard, il n’a pris que trois points sur 18 possibles (dans l’intervalle, seul Hamm a fait pire en BGL Ligue), a perdu quatre places et se demande ce qui lui arrive.
Avec des si, on pourrait réécrire l’histoire du football, mais c’est un fait extrêmement perturbant à considérer pour des Niederkornois qui n’avaient plus connu une telle série négative depuis mars 2014 (cinq nuls et trois défaites d’affilée) : s’ils avaient fait respecter une certaine forme de logique contre Rodange (1-2) et Mondorf (2-1), ils seraient aujourd’hui à un point seulement du F91 juste avant le choc qui opposera Dudelangeois et Hesperangeois.
On vous laisse imaginer alors l’emballement médiatique autour de leur candidature au titre. Au lieu de ça, c’est soupe à la grimace pour tout le monde au stade Jos-Haupert. À Mondorf dimanche, les hommes de Léoni ont raté deux buts tout fait à trois mètres du but, loupé quatre face-à-face avec Machado avant de prendre un but de trente mètres dans les arrêts de jeu.
«C’est un truc de fou !»
Fatalement, tout le monde se pose la question de savoir si les dirigeants vont réagir. Le 10 mai 2019, ils avaient ainsi lancé Mario Mutsch en pompier de service en lieu et place de Cyril Serredszum et pour seulement deux matches. Mutsch avait pris quatre points. «On a déjà pris des décisions hâtives dans le passé, admet Thomas Gilgemann, directeur sportif du club et futur président. Là, je ne vais pas dire que tout va bien : c’est faux. Mais cette fois, nos décisions ne seront prises qu’en fin de saison. Parce qu’on peut encore être européens et tenir les objectifs.»
Pour ça, il va falloir commencer par faire, dimanche, ce que tout le monde à l’exception de Rosport a fait cette saison : battre Hamm. Enfin une mission facile ? C’est aussi ce qu’on se disait avant Rodange.
Si bien qu’aujourd’hui, appeler Aldin Skenderovic, capitaine de l’équipe, c’est trouver un international déboussolé et critique : «C’est un truc de fou! Je ne comprends pas ! On fait clairement de la m… et l’ambiance n’est pas bonne. La question, c’est « est-ce qu’on donne vraiment tout pour ce club? ». Et j’ai l’impression que certains ne donnent pas tout. Contre le F91 (NDLR : en Coupe, mercredi dernier, défaite 0-2 en prolongations), oui, ils l’ont fait. Mais contre Mondorf, non. C’est une question de mentalité et de constance.»
Le 23 mai, ça va commencer à swinguer
Tout est encore entre les mains de Niederkorn, se borne-t-on à dire sur place. Differdange ou le Fola auraient sûrement une lecture très différente de la réalité, même si leur programme est plus compliqué. Tout cela sera jugé à partir du 23 mai, quand les dirigeants lanceront leurs entretiens individuels avec pour volonté de responsabiliser tout le monde, et pas seulement le staff.
Thomas Gilgemann n’entend pas attendre la tenue de la finale de la Coupe, le 27, même si elle pourrait potentiellement déterminer un avenir européen pour son club. D’ailleurs, à bien l’écouter, le fait de décrocher l’Europe ne sauverait pas forcément toutes les têtes.
Pas plus que le fait de ne pas être européen coûterait automatiquement leur contrat à quelques joueurs ou son poste à l’entraîneur. Stéphane Léoni a de toute façon déjà laissé entrevoir depuis longtemps qu’il ne demanderait pas forcément à être prolongé s’il n’atteint pas l’objectif continental. Mais connaissant le bonhomme, il n’a pas encore abdiqué. Loin de là.