À sept journées de la fin, il n’y a plus aucun doute sur le fait que la 3e place (au pire) se jouera entre le Progrès et Pétange.
«Comment voulez-vous que je les sépare ? Ce serait un manque de respect !» David Vandenbroeck, le coach de Wiltz, refuse de choisir. Pas possible. Une hérésie. Lui dont l’équipe a affronté le Progrès (3-0) et Pétange (2-1) tout récemment est bloqué dans une forme d’admiration qui l’empêche de choisir un camp à sept journées de la fin et alors que toute la DN se demande presque autant qui va prendre la 3e place et qui va remporter le championnat.
D’ailleurs, le technicien belge ne s’est pas contenté de féliciter Yannick Kakoko, dimanche, «pour son beau travail et cette fantastique saison, avec une fluidité dans le jeu qui démontre un sacré travail». Il a aussi appelé le staff, hier, pour s’enquérir de l’état de forme d’Artur Abreu, sorti blessé à la cheville pendant la rencontre (le Titus a communiqué hier sur un simple hématome à la cheville, dédramatisant une grosse inquiétude après que le capitaine eut demandé à sortir en cours de deuxième mi-temps), et spéculer gentiment sur le fait qu’il y avait peut-être une part de calcul dans toute l’opération : «Je sais qu’ils avaient peur qu’il prenne un jaune, ce qui aurait pu le priver du choc contre le Progrès, dans deux semaines. Parce qu’il faut bien le reconnaître, le Titus n’est pas encore tout à fait la même équipe sans lui.»
Aujourd’hui 4 avril, à sept journées de la fin, le Progrès est là où on l’espérait et le Titus un peu plus haut qu’attendu, séparés par seulement trois points et presque pas par le goal-average (un seul but d’avance pour Niederkorn). Et si tout le monde s’enflamme sur le style de jeu pétangeois, dans les chiffres, c’est encore Niederkorn qui reste le plus impressionnant, puisque les gars de Strasser restent invaincus depuis douze journées (onze victoires et un nul) et qu’en termes d’individualités, Filet et Hend avec 8 et 5 buts, arrivent à faire encore mieux que les déjà fortiches Tekiela (7), Abreu et Merk (4).
«Jeff Strasser connaît toutes les ficelles»
«Si je devais mettre un léger avantage, je le mettrais sur le Progrès, dont le travail de recrutement est plus que correct, et qui possède une certaine expérience de la DN qu’on ne retrouve pas encore à Pétange», embraye Vandenbroeck. Mais, rappelle à Rosport Martin Forkel, qui a joué les deux équipes lui aussi tout récemment, «Pétange m’a impressionné par ses rotations. Ils sont tout le temps en mouvement et attaquent toujours les espaces. C’est d’assez loin l’équipe la plus forte que nous ayons jouée cette saison.» Serait-on très concrètement dans l’opposition de styles ? Entre l’expérience, la puissance, le métier d’un côté. La fraîcheur, l’inventivité, l’élégance de l’autre ?
«Ce qui m’a le plus impressionné à Niederkorn, avoue Forkel, c’est la mentalité des joueurs. On les a menés 2-0 et ils nous ont battus 2-3. Leurs gars n’ont vraiment rien lâché jusqu’à la fin.» David Vandenbroeck, qui fréquente Jeff Strasser en tant qu’adversaire depuis des années, n’en est pas surpris outre mesure : «Jeff connaît toutes les ficelles de ce championnat et il en joue. Lui, c’est la culture de la gagne. Il y a peut-être moins la finesse tactique, mais quelle puissance.» D’ailleurs, le Wiltzois consent assez facilement que face à ces deux rouleaux compresseurs, il a bien senti ses joueurs «impressionnés».
À l’heure actuelle, toute la BGL Ligue l’est. En 2023, ces deux clubs ont pris plus de points (22 sur 24 possibles pour le Progrès, 21 pour le Titus) que les deux équipes à la bagarre pour le titre (19 pour le Swift, 15 pour le F91) et elles mériteraient toutes les deux de se retrouver sur la scène continentale cet été. Reste que le perdant de cette course en sept étapes n’est pas forcément destiné à passer la main. Mais s’il faut s’en remettre à la Coupe, le Progrès, qui jouera Rumelange en 8es, a peut-être un tout petit peu plus son avenir immédiat en main que Pétange, qui recevra le F91. Mais au-delà du titre, une quatrième place pourrait peut-être suffire…