[BGL Ligue] Les arbitres en DN, c’est un problème? 

Des réattributions de matches, ces derniers temps, posent question. Les clubs ont-ils trop le droit de choisir ?

Differdange s’en est remis parce qu’il a autre chose à jouer : le titre de champion. Mais s’il n’était pas leader de DN avec six points d’avance à cinq journées de la fin, ses dirigeants l’auraient peut-être prise un peu plus mal, leur élimination en quarts de finale de la Coupe. À la 86^e minute, M. Morais est dans l’axe de l’action qui fait tout basculer : Jarmouni rentre dans un duel perdu d’avance avec Brusco qui, lui, a le ballon en visuel. Sur la vidéo, le pied de l’attaquant niederkornois part un peu sans maîtrise, vers l’avant et la jambe du défenseur differdangeois, qui perd le ballon sur le coup et laisse filer Jarmouni vers le but et la passe décisive pour Bah et le 1-0.

Le surlendemain, au FCD03, on en parlait encore. Et selon une source interne à la fédération, on a demandé par courrier, pour le principe et après quelques «mésaventures», à ne plus être arbitré, ces prochains temps, par M. Morais. Rien d’étonnant, ni de neuf. Charles Schaack, le patron de l’arbitrage luxembourgeois, après Géorgie – Luxembourg (2-0) et les curiosités mortifères observées auprès du trio espagnol, avait reconnu qu’au pays, il n’était pas rare de voir des clubs demander ouvertement à ce que tel ou tel arbitre ne soit plus envoyé pour un temps, afin d’éviter d’envenimer des situations rendues tendues par des décisions récentes.

Mais cette semaine, on a bel et bien observé, au fil des nominations du week-end, que les clubs pouvaient aussi, a priori assez facilement, faire valoir leurs doutes sur les nominations. Wiltz – Mondercange, décisif pour le maintien, aurait ainsi dû être arbitré par Luca D’Angelo. Il le sera finalement par Daniel Mateus, selon le site de la FLF. Passons sur le fait que l’un comme l’autre sont arbitres aspirants et qu’un match aussi pour le maintien, aussi tendu, aurait potentiellement mérité un peu plus d’expérience : il y a eu changement d’arbitre dans la semaine sans que le secrétariat fédéral ait vraiment été mis au courant. Ce qui sous-tend une intervention plus ou moins directe et une intervention qui ne l’est pas moins.

Faut-il sous-entendre que les clubs ont franchi un petit cap dans l’agacement ? Et que sans aller jusqu’à dire qu’ils choissent leurs arbitres, il leur est aussi loisible d’affirmer qui ils ne veulent pas à quelques jours seulement de leurs rencontres ?

La question est plus gênante sur le fond que sur la forme, puisqu’il est évident, dans un pays-village, que les accointances des uns et des autres peuvent, de facto, exclure tel arbitre de tel match. C’est presque logique. Mais les changements de dernière minute questionnent beaucoup plus.

La situation de l’arbitrage luxembourgeois est, en soi, bien plus importante qu’on ne le pense de prime abord. Car alors qu’on se pose des questions quant aux désignations et aux éventuels petits arrangements en coulisse, il fait de plus en plus de doute que la VAR, même en version light, arrivera au pays. Au point de pénaliser les ambitions internationales des successeurs d’Alain Hamer ? Selon nos informations, MM. Torres, Sabotic et Muller devraient avoir droit à des formations à l’arbitrage vidéo en Allemagne, afin d’obtenir des certifications qui leur font défaut pour postuler à des matches internationaux d’un niveau plus élevé que ceux qu’ils arbitrent actuellement. Sans intervention des clubs, cette fois.