Le Swift, dernier club qualifié en Coupe d’Europe, défend son titre à partir de ce week-end. Et ils sont nombreux à déjà s’incliner.
Ça repart sur les mêmes bases que quand le F91 dominait le monde. On a beau chercher à faire dire aux gros outsiders qu’ils postulent pour le titre, ils se couchent tous les uns après les autres, arguant de ce qui est une évidence : seul le Swift, aujourd’hui, possède la puissance financière pour garantir un banc de touche fourni du début à la fin du championnat.
Et donc à se voir théoriquement garanti de rester performant du début à la fin de l’exercice. Tous l’assurent avec l’amertume de cette habitude qu’ils ont à se confronter aux équipes surnuméraires dirigées par Flavio Becca : il faudrait un miracle pour ne pas retrouver le Swift sur la plus haute marche du podium, fin mai 2024.
Qui peut aller contre cette évidence? Le Progrès? Differdange? Puisqu’ils viennent de prouver en Conference League, respectivement contre Midtjylland et Maribor, qu’ils ont la surface nécessaire pour faire très mal même à Hesperange, leur capacité de nuisance dépendra vraisemblablement de l’évolution de leur effectif, de leurs blessés, de leurs suspendus.
Les mêmes questions que Dino Toppmöller?
Mais en attendant, le champion en titre se cherche encore un peu. Normal. Bien des choses ont changé, dont le staff et sa vision. Pour cette reprise, à Strassen, Vitor Pereira, un «ami de Carlos», veut ainsi croire que le technicien ne fera pas de fantaisie entre son 2e et son 3e tour de Conference League et qu’il respectera scrupuleusement ses habitudes de coach «qui a « mécanisé ses process« et ne prendra pas le risque de trop changer pour privilégier l’Europe.
À moins d’un risque de blessure, il ne changera pas ses joueurs. À la limite, il rafraîchira sur une ou deux positions au maximum». L’UNA s’attend à l’équipe type, pas à l’équipe bis ni même à un entre-deux : 35 joueurs sous contrat ou pas, il existerait des principes intangibles dans la ligne directrice de Carlos Fangueiro. Qui nécessitent qu’on s’interroge finalement sur la façon dont il compte aller chercher un second titre consécutif pour le club.
Lui aussi se pose la question, puisque ses confrères semblent le laisser seul face à lui-même. C’est que les Macédoniens de Struga vont se dresser sur sa route la semaine prochaine ainsi que celle d’après et qu’il est question d’aller décrocher un barrage. Soit le dernier niveau avant les poules, le graal. Comment y aller? Avec quelle stratégie? Et s’il y parvient, comment gérer derrière?
Cette question avait déjà agité les nuits de Dino Toppmöller en 2018 et l’Allemand avait eu bien du mal à trouver une solution optimale dans la gestion de son effectif. Fangueiro n’en est pas encore là, mais il s’interroge déjà. «Je n’ai pas encore pris la décision de savoir si j’opère un turnover ou pas. Dès le début, j’étais parti du principe que c’était une reprise, un match de DN, donc compliqué, contre un adversaire dangereux et je me suis dit « non, je ne vais rien changer« . Puis je me suis dit que les autres joueurs travaillent bien à l’entraînement et il est important de les récompenser, de les impliquer! Et maintenant… je ne sais toujours pas.»
On n’est que le 5 août, le Swift ne sait pas encore où il en sera au niveau européen dans trois semaines et se posent déjà des questions de gestion qui pourraient en partie faire le lit du titre et du lancement d’un règne. Cela se joue peut-être entre Fangueiro et… Fangueiro, l’homme qui a dit à ses joueurs, lors de sa prise en main qu’il ne ferait pas de sentiment parce que c’est sa tête, qu’il joue.