Trop perméable et déjà relégué à six points du leader Differdange, le Swift n’a pas de raison de s’affoler, selon son milieu Charles Morren, alors que se profile la réception du Fola, dimanche lors de la 4e journée de BGL Ligue.
À présent que la préparation, l’élimination en Coupe d’Europe et cette trêve internationale sont derrière vous, faut-il s’attendre à voir un autre Swift ?
Charles Morren : Ce qui est sûr, c’est qu’on travaille pour. Au club, on est tous un peu déçus de cette campagne européenne et ce début de championnat, mais on a effectivement digéré l’Europe et, pour pouvoir revivre des moments comme certains d’entre nous ont pu en vivre sur la scène européenne, cela passe par le championnat.
Quel a été le mot d’ordre durant cette trêve internationale ?
Pendant nos trois jours de congé, c’était « reposez-vous et ne pensez pas au foot ». Forcément, notre début de saison est dans toutes les têtes. On essaie de comprendre pourquoi ça ne fonctionne pas alors qu’au vu de notre effectif, on est censés survoler nos adversaires. Pour l’instant, ce n’est pas le cas, et on a à cœur de mettre la machine en route, d’enchaîner les victoires. On souffre peut-être d’un manque de confiance, mais une fois qu’on enchaînera les succès, ça ira mieux.
Êtes-vous justement parvenus à identifier le pourquoi de ce début de saison laborieux ?
Défensivement, on se remet en question et on essaie d’ajuster certaines choses. Au milieu, on essaie de travailler beaucoup, de boucher les espaces, d’apporter le relais vers l’avant. Devant, c’est vrai qu’on a beaucoup d’occasions, mais on ne les met pas au fond. Tout ça, c’est un manque de confiance. Il faut qu’on arrive à la retrouver. On ne doit pas douter de nos capacités : les qualités, on les a. On a un très bon groupe, maintenant, il faut que ça parle sur le terrain. Au-delà de la qualité, on a un groupe très travailleur, aux entraînements comme en match. Avec Carlos (Fangueiro), les mots d’ordre sont envie, agressivité et travail. Il a réussi à les faire passer au groupe. Tout le monde est dans le rang et travaille. Il ne nous manque plus que les petits buts qui mettent à l’abri, donnent confiance et tout ira bien. Mais c’est important qu’on soit aussi plus solides défensivement.
Vous avez encaissé 18 buts en 11 matches et n’avez encore signé aucune clean sheet. Comment le vivez-vous, vous dont le rôle est avant tout défensif ?
C’est assez frustrant, surtout quand on voit le nombre de nos occasions. On a beaucoup d’actions qu’on n’arrive pas à concrétiser et, à l’inverse, dès que l’autre équipe en a une anodine, pas forcément construite, ou pire, qu’on lui offre en perdant le ballon, on est tout de suite punis. Il faut qu’on sorte de ce cercle vicieux, de cette spirale négative. Ça ne se fera qu’avec les victoires. On a deux matches plutôt abordables, face au Fola et au Racing, j’espère que ça va nous permettre de nous lancer.
Après ces deux matches, vous jouerez Mondercange, puis un autre mal classé, Käerjeng. Prendre 12 points sur ces quatre rencontres est-il impératif ?
Clairement, oui. Si on veut rester dans nos objectifs, on n’a plus le droit à l’erreur. Mais il ne faut pas se mettre trop de pression non plus, sous peine de déjouer. Il faut juste jouer notre foot, nous libérer.
Differdange est déjà six points devant. Est-ce inquiétant ?
Honnêtement, pas du tout. Je suis certain qu’ils feront des erreurs, c’est un championnat compliqué où tout le monde peut battre tout le monde. Il faut surtout qu’on se regarde nous, qu’on corrige nos erreurs et qu’on grandisse. C’est presque une nouvelle équipe, on ne se connaît pas encore beaucoup, la préparation a été courte et on a tout de suite été focus sur la Coupe d’Europe. Il y a beaucoup d’informations à enregistrer. Derrière, Aldin (Skenderovic) et moi, on a un petit avantage, car on sait ce que veut Carlos (Fangueiro), on connaît ses principes, mais pour les autres joueurs défensifs, il faut du temps pour tout digérer. Le coach a l’habitude que ça prenne assez vite. Là, ça prend plus de temps, mais les joueurs sont très à l’écoute. C’est juste une question de temps.
À titre personnel, comment jugez-vous vos premiers mois à Hesperange ?
J’ai connu un bon départ contre Bratislava, mais depuis, c’est plus compliqué. Je cherche encore mon meilleur niveau : pour l’instant, je suis un peu en dessous. D’autres joueurs sont dans mon cas. On ne l’explique pas forcément, mais on cherche notre niveau. Avec les victoires, ça reviendra.
Pensez-vous Carlos Fangueiro capable de poser sa patte sur cette équipe comme il l’a fait à Dudelange ?
Pour moi, il en a totalement la capacité. Le seul souci, c’est qu’on est énormément de joueurs (39) : l’info doit passer auprès de tout le monde, mais les entraînements durent toujours 1 h 30 ou 1 h 45. Il y a donc moins de temps pour chaque joueur. Mais tous les joueurs sont à l’écoute, et son message passe bien.
Au F91, vous évoluiez au sein d’un effectif parfois très restreint. Est-ce difficile de s’adapter à un cadre aussi pléthorique ?
C’est difficile, mais je trouve ça bien aussi : la concurrence permet de ne jamais rester sur ses acquis, dans sa zone de confort, et oblige à élever son niveau – et ici, elle est très forte. On sait que si on fait une prestation moins bonne, on n’aura peut-être pas la chance de rejouer la semaine d’après. Je suis venu au Swift en grande partie grâce au coach. Mais pour avoir discuté avec lui, il risque d’être plus sévère avec les gens qu’il connaît, car il compte sur nous pour montrer l’exemple et qu’on connaît ses principes. C’est notre rôle aussi, aux anciens de Dudelange, de les communiquer au reste du groupe.
Quels vont être, selon vous, vos principaux concurrents pour le titre ?
C’est sûr que Differdange m’a impressionné sur ce début de saison, aussi bien en championnat qu’en Coupe d’Europe. Ils ont fait un très bon recrutement, mais ils ont perdu deux bons joueurs (Amine Naïfi et Érico Castro) et il faut voir s’ils arriveront à s’en remettre. Schifflange est une équipe très cohérente et qui est dans l’euphorie de la montée, comme beaucoup de promus. Ils doivent maintenant tenir sur la longueur, mais il faudra faire attention à eux, voire compter avec eux. Pétange est toujours très dangereux et très cohérent et fait, avec Niederkorn et Differdange, partie des trois équipes qui vont vraiment nous concurrencer selon moi. Mais je pense qu’on reste les grands favoris.