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[BGL Ligue] Le régime alimentaire des Pétangeois? «Grossovore»!


(Photo : Jeff Lahr)

En dominant le Swift, après l’avoir tenu en échec à l’aller, Pétange a confirmé qu’il aimait les gros. Seule équipe du top 5 à l’avoir battu, le F91, son adversaire lors de cette 20e journée, est prévenu.

En dominant (2-1) le Swift, avec la réussite nécessaire à un tel exploit (les Hesperangeois ont touché trois fois les montants), Pétange n’a pas seulement fait tomber le dernier invincible d’Europe, dimanche dernier : en comptant son nul probant de l’aller (3-3, 5e journée), où il avait compté deux buts d’avance avant de concéder deux pions aux 72e et 88e minutes, le Titus a également porté à quatre points son total personnel contre le leader cette saison.

Soit quatre fois plus que l’ensemble de la BGL Ligue réunie, où seul Rosport, auteur chez lui d’un nul inattendu (0-0) lors de la 13e journée, peut encore espérer finir, comme Pétange, l’exercice 2022/2023 sans défaite contre le bulldozer piloté par Pascal Carzaniga. Hypothétique? Sans doute : sur la galette d’Alphonse Theis, le 30 avril, autrement dit en plein sprint potentiel, ce ne sera pas la même limonade que sur le bourbier de la Party-Rent-Arena en plein mois de novembre.

Une seule défaite contre le top 5

Ce qui est tout à fait factuel, en revanche, c’est que Pétange présente aujourd’hui un bilan particulièrement éloquent face aux gros de ce championnat. C’est-à-dire, à l’échelle de cette saison, le Swift, le F91, le Progrès et le Racing, dans cet ordre. Des quatre, Dudelange est le seul à avoir tapé le Titus, en septembre (1-2, 6e j.).

Mais depuis, l’équipe de Yannick Kakoko a enchaîné succès à Niederkorn (2-3, 11e j.), victoire au Racing (0-2, 13e j.) et exploit contre Hesperange (19e j.), trois clubs contre qui le F91 a concédé chez lui ses trois seules défaites cette saison. Trois perfs entrecoupées, aussi, d’un renversement de situation mémorable (de 0-2 à 4-2) contre Differdange (17e j.), qui était encore un prétendant à l’Europe au moment de pénétrer sur la pelouse du Municipal.

Je mentirais si je disais qu’on joue le maintien

En clair, dans un monde régi par le quadriumvirat carnivore-herbivore-insectivore-omnivore, le Titus a fait émerger un nouveau régime alimentaire : celui de «grossovore». D’où lui vient un tel appétit? «En grande partie» de «(sa) mentalité», tranche Yannick Kakoko, et de ce principe de base qu’il «veut et peut gagner contre tout le monde».

«L’adversaire ne m’intéresse pas, pose l’entraîneur pétangeois. Qu’on joue contre le Progrès, Mondorf, Hostert ou Ettelbruck, je veux qu’on soit focus, courageux, qu’on joue vers l’avant et qu’on tente des choses.» Plus facile à dire qu’à faire, avec une équipe qui a fini dernière en 2020/2021, une saison post-covid qu’aucune descente ne venait sanctionner, et avait perdu 13 matches de championnat sur 21 quand il en a pris les rênes en mars 2022.

Un collectif porté par ses individualités

Ce basculement, le Titus le doit selon le technicien au «projet mis en place» par tout un club, des joueurs au comité en passant par le staff technique et la direction sportive, et qui «a permis de changer la mentalité». Retouches d’effectif à l’appui : «C’est important d’avoir un groupe sain, avec des caractères qui permettent de penser collectivement».

Et des individualités, «comme Artur Abreu, le meilleur joueur de DN, André Barrela, l’un des meilleurs gardiens, Kai Merk, Kempes Tekiela ou Valentin Steinmetz», pour les tirer vers le haut et leur faire prendre conscience, le plus naturellement du monde («Quand vous avez un capitaine comme Artur…»), que tout est possible. «On a créé une nouvelle base, un nouvel état d’esprit, et les résultats viennent avec», conclut sobrement Kakoko.

L’ambition aussi? Il faut croire que oui. Alors qu’il refusait toute «enflammade» à mi-saison, le coach allemand ouvre désormais la porte quand on le branche sur une qualification européenne… à sa manière : «Je mentirais si je disais que je joue le maintien». Pour entériner définitivement celui-ci, le technicien le rappelle néanmoins, «il manque encore quelques points» à son Titus. Dès ce samedi, à Dudelange?