Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Differdange rêve de Coupe ? Il devra aller chercher le trophée sans Simões, son dynamiteur des dernières semaines, sorti dimanche blessé au genou.
C’est 1,65 m d’irremplaçabilité qui viennent d’atterrir à l’infirmerie du FC Differdange 03. João Simões et son centre de gravité bas, João Simões et sa capacité d’élimination dans les petits espaces, João Simões et ses mouvements sur tout le front de l’attaque, João Simões et son doublé en quarts de finale de la Coupe (3-2) contre le Progrès, João Simões et sa passe décisive contre le Swift en huitièmes (1-0), ont un souci au genou.
Dimanche, le joueur de 20 ans avait déjà essuyé sa larme mais le médecin du club estimait qu’il pourrait éventuellement être revenu à temps pour jouer une hypothétique finale de Coupe, le 26 mai. Trois semaines et un chrono qui tourne, voilà les perspectives qui étaient celles du meilleur passeur du club (7 passes) et troisième meilleur buteur (7 buts). Hier, elles se sont un peu effondrées après des examens qui ont confirmé que le ménisque pourrait être touché et pas seulement les ligaments internes.
«C’est plus grave que prévu», a dégluti Fabrizio Bei hier, dans l’attente d’une IRM, prévue demain. Visiblement touché, le président n’a pas mâché sa déception : «C’est peut-être bien plus grave que prévu. Pour lui et pour nous, c’est mort!». Il faudra donc faire sans le numéro 7 pour les quatre, voire cinq derniers matches de la saison. Et si cela n’aura plus aucun impact sur le championnat, cela pourrait en avoir un énorme, sur la Coupe. À un peu plus d’une semaine de la réception de Rosport, Bei l’avoue sans détour : «Ces derniers temps, c’est lui qui nous donnait l’euphorie. On vivait un peu de lui».
C’est un fait. Dans le jeu offensif basé sur le mouvement du FCD03, qui fait désormais souvent le choix de se passer d’une véritable pointe, Simões était une forme d’incarnation du renouveau. Bien plus incontournable sous Helder Dias qu’il ne l’était avec Pedro Resende en début de saison, l’ailier formé à Boavista et Académica va forcer son staff à revoir son animation. «Cela va être compliqué de le remplacer vu la forme dans laquelle il était», consent son capitaine, Geoffrey Franzoni.
Differdange s’en remettra-t-il? Sans doute lui faudra-t-il remettre au goût du jour la solution Erico Castro. Simões lui offrait de la profondeur, libérait des espaces, semait le doute chez l’adversaire et procurait de la liberté à tout le secteur offensif. Castro lui offrira un point de fixation. Quelque chose, en somme de totalement différent de ce qui fait son succès à l’heure actuelle.
Et avec lequel il va devoir réapprendre à vivre en urgence s’il veut aller décrocher une cinquième Coupe dans ce siècle après celles de 2010, 2011, 2014 et 2015. «On s’en rapproche, de cette première finale dans le grand stade, se réjouit Franzoni, qui a déjà remporté l’épreuve à trois reprises. Mais les matches les plus durs sont devant nous : c’est quand on peut prendre des adversaires à la légère.» Avantage : ce sera un peu moins facile de s’y voir déjà sans Simões dans les parages…
