Le Progrès a renversé miraculeusement une situation devenue catastrophique, dimanche (2-0 puis 2-4). Un tournant majeur de sa fin de saison?
En deux confrontations perdues avec le F91 ces sept derniers jours, le Progrès s’était mis dans un pétrin noir tout en se prouvant à lui-même qu’il ne manque pas grand-chose pour le revoir gagner des matches. Et logiquement, en plus.
Dimanche à Strassen, il a réussi un tour de force encore plus mémorable : se prouver qu’il peut se remettre à gagner des matches en redevenant d’une médiocrité abyssale.
Après trente grosses minutes au stade Jean-Wirtz, difficile de savoir si ce Niederkorn si conquérant en fin d’année 2018 est tout simplement devenu l’équipe de DN la plus poissarde du moment, ou celle qui a tout simplement la pire dynamique du pays. Quoi qu’il en soit, aucun des deux statuts n’est vraiment enviable.
Et la manière dont les hommes de Cyril Serredszum, pourtant séduisants à deux reprises face au F91, encaissent leurs buts, commence à devenir très dérangeante. Il y avait déjà eu cette perte de balle plein axe au stade Jos-Nosbaum, en phase de construction, qui avait permis aux Dudelangeois d’inscrire leur troisième but du match de Coupe (3-1). Dimanche, cet indice gênant est devenu une accusation criante d’un manque de sérieux doublé d’un manque de réussite d’une équipe malade. Les preuves? Karayer rate son dégagement à la 6e. Le ballon tape un coéquipier et revient dans les pieds de Runser, qui ouvre la marque en taclant, seul (1-0). Ce sera pire à la 32e : sur un coup franc de Lourenço, Jager est là, sans personne sur le dos, au point de penalty, entre Karayer et Matias. Parfait pour croiser une tête en toute tranquillité (2-0). Dire qu’il avait déjà fallu que Flauss s’envole dans sa lucarne pour éviter que Tsushiachi ne profite d’une longue touche mal dégagée (21e)…
Karapetian remarque enfin
Heureusement pour Niederkorn, A. Agovic a la bonne idée d’accrocher Françoise en position de dernier défenseur, de se faire expulser pour solde de tout compte (35e), relançant un adversaire à l’agonie et sur le point d’imploser. Et Françoise, initiateur de ce fait de jeu majeur d’une rencontre en train de très mal tourner, de réduire l’écart juste avant la pause d’un tir croisé aux six mètres, idéalement servi par De Almeida (2-1, 44e).
Il faut remonter à avril 2016 pour trouver trace de quatre défaites d’affilée pour le Progrès. Cela lui pend toujours au nez au retour des vestiaires et une nouvelle mauvaise surprise le condamnerait presque automatiquement à dire adieu à l’Europa League.
C’est donc un siège du but de Ralph Schon qui commence. Réorganisé en 4-4-2, avec Françoise en pointe, aux côtés de «Kara». Ce dernier est le reflet parfait de l’état de forme de son équipe, une incarnation symptomatique de la déliquescence du moment. Dans la même position que Runser, également en taclant, lui aussi seul, le solide Arménien… met à côté (50e). La saison passée, il marquait du nombril, les yeux fermés et du milieu de terrain. Là, plus rien ne marche et cela fait un moment. Françoise bute, lui, sur Goulard dans les six mètres (52e), et De Almeida, isolé face au but, se heurte à un grand Schon (62e). Un cauchemar. Mais en même temps, cela fait des semaines que cela dure et on s’habitue à tout.
C’est finalement sur un décalage d’Etshimi que Karapetian, plein axe, sur la ligne de but, n’a plus qu’à mettre son pied en opposition. Son premier but en huit matches (2-2, 66e) et un immense soulagement. Parce que, dans la foulée, Mastrangelo se jette curieusement derrière son deuxième poteau pour tacler un ballon qui allait gentiment sortir et… le pousser au fond de son propre but (2-3, 69e).
L’UNA, loin de baisser les bras, prouve au Progrès que lui a le moral mille fois plus haut et tous les indicateurs au vert. Même réduit à neuf, il pousse encore et rate d’un rien l’égalisation dans un cafouillage monstre dans la surface de Niederkornois en panique. Etshimi tuera le suspense dans les arrêts de jeu (2-4, 90e+2) mais pas les doutes sur son équipe. L’Europe, elle, reste une perspective crédible. Surtout si ce match sert enfin de vrai déclic…
Julien Mollereau
Ça se resserre en haut du tableau
La Jeunesse, Differdange et le Progrès ont gagné, dimanche, revenant à portée de fusil du Fola, qui avait concédé le nul contre Rosport (1-1) la veille. Derrière le F91, la guerre pour les tickets européens va faire rage.
Les résultats de la 22e journée :
Mondorf-Etzella : 1-0; Hamm Benfica-Jeunesse : 0-2; Strassen-Progrès : 2-4; Differdange-Hostert : 3-1; F91-Rumelange : 2-2; Fola-Rosport : 1-1; Pétange-RFCU : 0-1.
Le classement :