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[BGL Ligue] Hostert : «Il n’y a qu’Henri qui puisse nous apporter quelque chose»


À l’exception d’une parenthèse de deux mois au F91 en 2019 et d’une autre de huit mois cette saison, Henri Bossi officie à Hostert depuis mars 2016. (Photo : Jeff Lahr)

Alors que l’US Hostert, qui n’a pris qu’un point depuis la reprise, est à présent dans la charrette, son président, Jacques Wolter, explique son choix d’avoir rappelé Henri Bossi.

Il n’y a pas de petites économies quand on est un club aux moyens limités, qui plus est quand on vient de se séparer de son entraîneur, comme l’a fait Hostert avec l’Allemand Lars Schäfer. Mais si le président hostertois, Jacques Wolter, a apprécié d’apprendre qu’Henri Bossi «avait encore les vêtements du club» dans sa garde-robe, c’est moins pour l’aspect financier que pour ce que cela disait du technicien de 65 ans.

Après quelques mois comme directeur sportif du Swift, il était prêt à replonger, surtout à l’USH, qu’il a retrouvée lundi dans une position de premier relégable, huit mois seulement après l’avoir quittée. Pour le plus grand plaisir de son président, qui voit en lui la seule personne capable de lui éviter la relégation, comme l’an passé où Hostert s’était sauvé en barrages.

Pourquoi avoir décidé de rompre votre collaboration avec Lars Schäfer?

Ce sont surtout les deux derniers matches (0-0 à Käerjeng et défaite 1-3 contre Rosport) qui m’ont convaincu : je ne voyais pas de solution et j’avais le sentiment qu’une grande partie du groupe ne comprenait pas ou n’écoutait pas les directives de l’entraîneur. Ce sont toujours les joueurs qui ont tort, mais si la relation n’est plus assez bonne, c’est un problème : entre un groupe de 30 joueurs et un entraîneur, l’entraîneur est toujours le maillon faible. Je ne veux rien lui reprocher maintenant, il a fait son travail, mais il n’a pas atteint l’équipe.

Lars Schäfer se savait-il menacé avant Rosport?

Il n’y avait pas d’ultimatum spécial, mais après Hesperange et Dudelange (16e et 17e journées), où on a quand même perdu 5-1 et 4-0, Käerjeng et Rosport étaient plus des matches pour prendre des points. Mais je n’ai pas vu d’amélioration, notamment au niveau de l’engagement. En termes de fond de jeu, Rosport n’est pas meilleur, mais niveau engagement et volonté, ils étaient largement au-dessus de nous. L’engagement et la volonté, ça fait des semaines qu’on en parle, mais il nous manquait quand même 30 % par rapport à Rosport.

Qu’avez-vous dit aux joueurs?

Je leur ai rappelé que pour un président, ce n’est jamais un plaisir de renvoyer un entraîneur avec qui on a quand même fait des plans, acheté des joueurs. Mais la situation était telle que la distance entre certains joueurs et l’entraîneur était visiblement trop grande pour continuer. À présent, il n’y a plus d’excuses. On compte sur eux. Il reste quand même 11 matches et 33 points en jeu, on n’est pas trop loin des autres au classement, ce n’est donc pas trop tard, mais dès maintenant, il faut que ça change au niveau de la mentalité. Si ce n’est pas le cas, ça voudra dire que les joueurs qu’on a pris n’ont pas le niveau de la BGL Ligue.

Avec un autre coach, on aurait perdu deux-trois semaines, or il faut prendre des points vite

Dans tout ça, pourquoi Henri Bossi?

Premièrement, les entraîneurs comme lui ne courent pas les rues. Et puis, à part ces derniers mois, il est chez nous depuis 2016. Il fallait quelqu’un qui connaisse l’équipe, le staff (inchangé), le championnat et qui corresponde à notre club. On n’a pas besoin d’un entraîneur qui a 15 diplômes – même si Henri a la licence pro A –, plutôt de quelqu’un qui connaisse la situation et sache gérer le groupe.

Avec un autre, qui ne connaîtrait pas le club, les joueurs, on aurait perdu deux-trois semaines. Or il faut prendre des points vite, avec quelqu’un qui sache rapidement s’adapter au club. Henri a l’ADN du club : avec lui, on sait où on en est, qui on a. Il n’y aura pas de surprise.

Au moment d’introniser Lars Schäfer, vous prôniez la fraîcheur, une approche plus moderne. Peut-on parler, avec le retour de Bossi, de rétropédalage assumé?

Pas du tout, Henri était ces derniers mois à la Jeunesse (qu’il a coachée de juillet à mi-octobre), puis à Hesperange, il a évolué lui aussi. J’ai bien compris qu’il voulait un nouveau challenge pour voir autre chose, maintenant il est vrai que Hostert est un peu son club de cœur. Il a voulu nous aider, et je pense qu’entre une fonction de directeur technique ou sportif et le terrain, il préférait être en action qu’un peu plus en retrait.

Mais ça tient évidemment beaucoup à la relation qu’on a avec lui : si c’était un autre club, il n’aurait peut-être pas accepté. C’est quand même une situation difficile : ce n’est pas parce qu’il vient qu’on va se sauver. Mais disons qu’il n’y a que lui, dans notre situation, qui puisse nous amener quelque chose.

Ni lui ni le Swift n’ont été trop durs à convaincre, donc?

Pas trop, non! Il aime le club, sait où il met les pieds et voulait être plus proche du terrain. J’ai remercié le Swift et son président, Fernand Laroche, avec qui j’ai de bons rapports, car ils ont compris que c’était ce que voulait faire Henri. C’est allé assez vite.

C’est à l’équipe de vraiment montrer ses qualités et sa volonté de sauver le club

Pour quelle durée Henri Bossi s’est-il engagé? 

Pour l’instant, on n’a parlé que de la fin de la saison, mais rien ne dit qu’il n’ira pas au-delà. C’est un entraîneur qui colle au club, ce qui est rare au Luxembourg. Comme président, c’est facile de travailler avec lui : on s’entend bien, on a plus ou moins la même vision, et je peux compter sur lui. Même si l’entraînement est à 18 h 30, il est présent au stade dès 16 h! C’est quelqu’un qui vit pour le foot, et on est contents qu’il soit à nouveau là pour le vivre avec Hostert. Mais c’est aux joueurs de montrer qu’ils ont le niveau pour rester en DN.

Êtes-vous confiant quant aux chances de l’USH de se sauver?

Henri est confiant, on l’est tous, mais comme il le dit lui-même, il n’est pas le sauveur. C’est à l’équipe de vraiment montrer ses qualités et sa volonté de sauver le club. Lui, il est là pour aider, donc c’est sans pression qu’il arrive. Mais je sais qu’il fera ça à 120 % et maintenant, c’est aux joueurs de se mettre au même niveau.

Quand les résultats ne sont pas là, ce n’est pas entièrement la faute du coach : ce n’est pas lui qui a raté une occasion énorme à la 5e minute ou a oublié un penalty dimanche. Pour l’instant, ça ne nous sourit pas, mais si la présence d’Henri peut libérer un peu les joueurs, c’est bien. D’autant qu’on est habitués à cette situation. Il n’y a donc pas de stress.

Un commentaire

  1. C est la galère depuis le départ de Nouidra….