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[BGL Ligue] Fabrizio Bei ne lutte pas contre l’«ibérisation» de sa société


Et un joueur lusophone de plus dans l’effectif de Pedro Resende.

Une très large partie du recrutement estival de Differdange tourne autour du Portugal et de l’Amérique du Sud.

Ils en ont présenté un, hier, qui s’appelle Jorginho et se trouve être un ailier de 25 ans en provenance de Pevidem, en D4 portugaise. Et ils en présenteront un autre aujourd’hui, un milieu de terrain polyvalent pouvant aussi jouer derrière, un expérimenté de 33 ans, en provenance d’Amérique du Sud, sans qu’on sache encore de quel pays ce nouveau renfort viendra.

Mais ce sera de toute façon la confirmation d’une tendance lourde, pour Differdange : hormis Ruffier (RFCU) et Rauch (Sarre-Union), le FCD03 a fait venir tous ses renforts estivaux du Portugal ou d’Argentine.

Il y avait eu Simoes, Pami, Ulisses et Castro l’été dernier? Il y a donc en 2023 Jorginho et Lamas, qui sont arrivés du Portugal, mais aussi Pruzzo et Comachi en provenance directe du pays des champions du monde de football. La moitié de l’effectif est ibérique. Cette saison, à Differdange, cela parlera beaucoup portugais et espagnol dans le vestiaire. «Du moment que ça parle football sur le terrain», sourit Fabrizio Bei, même s’il avoue que ses Argentins prennent des cours de français.

«Ils sont comme ça : rigides, physiques, sérieux»

C’est une somme de petits hasards qui n’en sont pas qui a présidé à ce «redessinage» d’effectif. Il y a d’abord eu le pas en arrière effectué par le désormais ex-directeur sportif Jean-Philippe Caillet, qui a décidé par lassitude du poste de donner un gros coup de main au niveau du marketing, un secteur qui occupe désormais six personnes (dont une salariée du club sur la base d’un temps plein) à Differdange.

Ses réseaux venaient de Belgique ou de France. Fatalement, ils se sont un peu éteints avec le changement de tête pensante. Prenant une nette orientation à l’ouest. Avec un autre hasard, un contact Facebook commun entre Filipe Costa, vice-président du club, et un agent argentin. C’est comme ça qu’est venu Juan Bedouret, il y a deux ans.

«On lui a envoyé un billet d’avion en aller simple, se souvient Bei. On ne le connaissait pas, mais on lui a dit que s’il parvenait à faire cinq matches d’affilée, on lui offrirait un contrat. Et aujourd’hui, c’est l’un des meilleurs défenseurs du pays!»

Bedouret a défriché le terrain pour le football argentin, un peu sorti des radars locaux depuis Dario Soraire (2007-2011). Et crédibilisé cet agent. Et acheté le droit de conseiller d’autres joueurs. Le FCD03 a donc creusé le sillon et s’en frotte déjà les mains. Bei, qui a de la famille en Argentine et s’amuse de voir que ces garçons ont ou vont obtenir un passeport italien, adore la mentalité : «Les mecs, ils vont au mastic! Les Argentins, ils sont comme ça : rigides, physiques, sérieux. Cela change de la mentalité brésilienne aux niveaux tactique et défensif».

Comachi, LE crack de la DN?

Et le président est déjà tombé amoureux, en ce début de préparation. L’objet de son affection s’appelle Lucas Comachi, grand copain de Leandro Paredes (Juventus) et formé à Boca Junior : «Lui, de ce que je vois, cela va être LE crack de la BGL Ligue. De ce que je vois, c’est impressionnant. Pruzzo aussi, mais il doit apprendre à connaître la façon d’arbitrer ici. Au premier amical, après vingt minutes, je me disais qu’il aurait déjà pris un rouge en championnat».

Dans l’entrejeu, LE crack ne croisera cependant pas Joao Simoes, le facteur X du début d’année 2023, avant 2024. Le petit électron libre, accélérateur du jeu differdangeois, a pris énormément de temps, ces dernières semaines, à consulter des médecins pour s’inquiéter de l’état de forme de son genou, touché il y a deux mois. Et il ne subira son opération des croisés que mi-juillet, au Portugal, pour revenir fatalement après la trêve hivernale.

L’«ibérisation» de l’équipe, avec un nombre de lusophones assez vertigineux dans le sillage de staffs techniques également très portugais (Resende est revenu mais Helder Dias, qui a remporté la Coupe en tant qu’intérimaire, a réintégré la formation), sera alors déjà bien avancée. Réussie? «Ça, on verra!, hasarde Fabrizio Bei. Joao a trop attendu à mon goût, mais j’aime bien ce groupe qu’on a construit en tout cas. On renouvelle tout le club! J’espère que ça va prendre.»