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[BGL Ligue] Etzella, un peu fataliste? «La DN est faite pour le Centre et le Sud»


Tun Di Bari ne baisse pas les bras.

BGL LIGUE Avant de jouer le Swift puis le F91, la lanterne rouge ettelbruckoise pourrait être tentée de jeter d’ores et déjà l’éponge, vu sa dynamique actuelle. Mais son président, qui dit que «la place du club est en PH»… s’y refuse.

Comment va Etzella? Pas l’équipe, mais le club, dont la vitrine se lézarde.

Tun Di Bari : Le club préférerait être dans une autre situation. C’est décevant et pas motivant de regarder le classement. Mais le club est sain financièrement et le moral est là. Et c’est un moral de réaliste : on sait qu’on est limités par rapport à ceux qui investissent beaucoup plus. Chacun sa politique.

Vous dites ça juste avant d’affronter coup sur coup le Swift et le F91.

C’est comme mettre une Fiat en compétition avec une Ferrari.

Vous préparez-vous déjà à un retour en PH?

Ah non! On a un esprit combattant et tant qu’on n’est pas définitivement abattus… Je vous l’ai dit, on est justes réalistes. Si la qualité de cet effectif n’est pas la plus élevée de DN, on peut compenser en faisant des efforts!

C’est ce constat que faisait tout récemment Dan Da Mota, mais en disant que, justement, lui, ne les voyait pas toujours, ces efforts, chez ses coéquipiers.

Ah si je compare avec ce que je vois dans le monde extérieur, au football, je veux dire, c’est le reflet de la société. Surestimation, non-respect, non-engagement, manque d’esprit de sacrifice, mais aussi de goût du travail. Tout cela, on le retrouve aussi hors du foot. Les jeunes n’ont pas de patience, tout doit aller vite et l’on se désengage facilement de sa responsabilité sur un autre. La passion manque, mais que voulez-vous faire?

Ruer dans les brancards, comme l’a fait Fabrizio Bei, votre homologue de Differdange, après une défaite à Pétange?

Je fais peut-être les mêmes constats, oui. Mais c’est une responsabilité collective. On n’est pas très bons pour le moment et on pourrait faire mieux. Mais bon, on le savait : on a perdu des joueurs importants l’été dernier et notre activité sur le marché des transferts n’a pas été de qualité équivalente.

Si un joueur peut éviter de venir chez nous, il le fera

Êtes-vous satisfait de votre changement de coach?

Déjà, c’était courageux à Bruno Alves et Patrick Da Mota d’accepter ce challenge. Comme toujours, nous avons cherché à privilégier une solution interne et on a accepté de leur donner leur chance. C’est comme ça qu’on apprend. Alors oui, quand je regarde la différence avec ce qu’a fait un Fola avec Stefano Bensi, oui, de leur côté, c’est plus réussi et cela leur donne raison. Mais ils ont aussi d’autres joueurs à leur disposition. Mais nous, on attend le déclic, avec l’espoir d’enclencher une petite série.

Resteront-ils la saison prochaine?

On ne sait pas.  Pour le moment, on prend match après match. Mais notre place n’est pas en DN.

Non?

Mais vous savez bien qu’on a un peu les mêmes problèmes que Wiltz et Rosport. Ce championnat, la DN, est fait pour le Centre et le Sud. Beaucoup de joueurs ne veulent tout simplement pas se déplacer jusqu’à Ettelbruck. On n’est pas intéressant géographiquement. Si un joueur peut éviter de venir chez nous, de faire 20 kilomètres de plus, il le fera. Et ça vaut aussi pour les coachs. Mais vous savez, je reste sur mon opinion : il y a deux équipes de trop dans cette Division nationale.

Imaginons que la logique et la dynamique prévalent : Etzella descend fin mai. Avez-vous encore de l’énergie pour repartir sur un nouveau cycle?

En tant que président, j’ai déjà annoncé que j’arrêtais… en 2017 (il rit). J’en suis bientôt à 15 ans de présidence et j’avais fait 15 ans de comité avant. Des relégations, j’en ai connu et ce n’est pas pour ça qu’on arrête. Descendre, ce n’est pas déshonorant. Cela peut permettre de rebâtir sur du plus solide.

Votre nom continue de revenir avec insistance dans une logique de succession à Paul Philipp, à la tête de la fédération. Intéressé?

Paul Philipp vient de commencer son mandat (NDLR : en octobre). Le reste n’est pas d’actualité. Nous avons un travail à faire, tous ensemble (NDLR : Tun Di Bari fait partie du conseil d’administration) : faire avancer le football luxembourgeois. Il n’y a pas d’autre discussion.