Plaisante à voir jouer, l’UNA Strassen doit néanmoins régler ses problèmes dans les deux surfaces pour stopper sa série de six journées sans victoire.
Ces dernières semaines, la Coupe a constitué une sacrée bouffée d’oxygène pour Strassen, qui y a glané ses deux seuls succès de l’automne aux dépens des amateurs de Christnach-Waldbillig (0-5), pensionnaires de Division 2, puis du Fola en 16es de finale (4-3). C’est beaucoup plus compliqué, vous l’aurez compris, en championnat où la dernière des trois victoires de l’UNA remonte au 3 septembre (0-3 à Rosport), avant la première trêve internationale, et où les hommes de Vitor Pereira restent donc sur six matches sans victoire.
Les Strassenois pourraient brandir l’excuse du calendrier, au moins pour la première partie de ses six matches qui les a vus affronter Differdange, le Progrès et Dudelange, mais celle -ci ne tient pas vraiment : ils ont pris autant de points contre ces trois cadors-là, deux, que face à Wiltz, la Jeunesse et le Fola. Cinquième au sortir de l’été, l’UNA est aujourd’hui 9e, avec deux points d’avance seulement sur les barragistes et elle le doit surtout, aux dires de son entraîneur, à ce manque de réalisme et de mordant dans les deux surfaces qui tranche avec les belles impressions laissées dans le jeu.
Azong leur manque… les deux Tom aussi?
«Le problème n’est pas la manière, juge Vitor Pereira. On contrôle le jeu, on sait où sont les espaces, on se crée beaucoup plus d’occasions que nos adversaires mais eux, avec très peu d’occasions, voire des demi-occasions, ils arrivent à marquer et prendre les points. Dans le cœur du jeu, au milieu, ça va, mais on doit être beaucoup plus tueurs dans les deux surfaces.»
Autrement dit, «être plus attentifs défensivement», un secteur où Strassen «éteint la lumière par moments», et veiller à «ne vraiment pas donner la moindre possibilité à nos adversaires». Et se montrer «un peu plus sereins» dans les 30 mètres adverses, où «la dernière passe et la finition» font souvent défaut après avoir «fait le plus difficile», et où les Strassenois ont donc «dernièrement eu besoin de beaucoup d’occasions pour marquer» en championnat. Peu, en l’occurrence : six buts sur les six dernières journées, contre 12 sur les cinq précédentes (2,4 de moyenne par match).
Difficile de ne pas associer cette baisse de régime offensive à l’absence, ces dernières semaines, de Conrad Azong. Si Vitor Pereira «pense que ce n’est pas le problème» et se dit «content du travail des joueurs offensifs», il doit bien admettre que l’Allemand, qui «crée beaucoup d’espaces, bouge et travaille beaucoup, pèse physiquement et gaspille l’énergie des défenseurs» adverses, «a manqué par moments». Il n’est pas le seul : derrière, l’absence d’aboyeurs se fait aussi ressentir depuis les départs conjugués de Tom Schnell (retraite) et Tom Siebenaler (Käerjeng) cet été.
Agovic vers un retour accéléré ?
«Au niveau défensif, on a de la qualité mais on rencontre des difficultés au niveau de la communication, regrette le technicien. Les joueurs communiquent trop peu entre eux, notamment quand il faut fermer les espaces : on voit le problème, mais personne ne parle! Mes défenseurs, aujourd’hui, ont tous le même profil : ce sont de bons joueurs, de bonnes personnes, mais qui ne parlent pas. Communiquer, ça aide énormément.» Face à ce constat, Vitor Pereira réfléchissait, hier, à précipiter le retour dans le onze de son capitaine, Denis Agovic.
Le défenseur central sort de deux exercices pourris par les blessures (seulement 7 apparitions en 2021/2022 et cinq en 2022/2023), n’a plus joué en match officiel depuis le 21 mai dernier et le plus logique, dès lors, était de lui faire jouer un match avec la réserve avant de le rappeler en A. Le n° 10 devrait sauter cette case. «Le banc, il y sera, révèle Pereira. C’est quand même notre capitaine. On a besoin de sa présence.»
Mais l’urgence mathématique dans laquelle l’UNA commence à se trouver et les bonnes dispositions physiques de son capitaine, «apte» après «deux ou trois semaines d’entraînement intensives» (et des infiltrations au genou), pourraient rebattre un peu plus les cartes, au point d’en faire un titulaire dimanche pour la réception de Mersch. Si tel était le cas, Agovic disputerait le 200e match de sa carrière en BGL Ligue. Mais au-delà du cap symbolique que pourrait passer son capitaine, c’est surtout le fait d’enfin remporter une 4e victoire qui préoccupe Strassen.
Faut alors recruter chez l armee israelienne😀