Dave Turpel a été retitularisé par Niederkorn dans un match officiel pour la première fois depuis février 2020. Son accident, c’est bientôt (vraiment) du passé ?
Octobre 2020 : Dave Turpel frôle le pire dans un accident de la route, après une saison galère à Virton et l’arrêt dû au covid. Depuis, il n’avait plus été titulaire (la dernière fois, c’était le 22 février 2020 sur la pelouse de Westerlo), depuis, il n’avait plus marqué (le 21 décembre 2019, à Louvain). Dimanche, sur la pelouse de Heiderscheid, l’ancien attaquant des Roud Léiwen, 30 ans, était là dès le coup d’envoi dans le match le plus déséquilibré des 32es de finale de la Coupe. Et il a scoré trois fois (plus deux passes décisives). Enfin le grand retour, après une saison complète qui devait être la bonne et qui n’a consisté qu’en douze mois d’une toujours longue attente ?
Que vous a dit votre défenseur central à la fin du match contre Heiderscheid, dimanche après-midi ? Que vous a dit ce premier défenseur que vous faites souffrir depuis trois ans et demi ?
Dave Turpel : En fait, c’est un gars que je connais depuis l’école ! Il s’appelle Yannick Heischbourg. Il m’a laissé un message aujourd’hui (NDLR : lundi), mais pas immédiatement après le coup de sifflet final, pour me dire qu’il était content de me revoir sur un terrain. Il m’a dit que c’était là qu’était ma place, ça m’a fait plaisir, c’était gentil.
Quelle est la marque de soutien qui vous a le plus fait plaisir, ce week-end ?
Ma copine ! Qui est toujours restée derrière moi et qui, après Heiderscheid, était encore plus contente que moi.
C’est une nouvelle carrière qui a débuté pour vous, dimanche, contre Heiderscheid ?
Non, non, je ne crois pas que ce soit une nouvelle carrière. Disons qu’après Etzella, le F91, Virton et le Swift, j’ai fait une petite pause (il rit). Non, on va dire que ma carrière continue.
Il me manque encore 20 %, mais ce sont les plus durs à gagner
Mais vous nous aviez dit en août 2022, au moment d’être recruté par le Progrès et de reprendre l’entraînement, que vous étiez « heureux de redevenir joueur de foot ». C’était il y a un an…
C’est vrai, je l’ai dit. Au regard de la confiance que le Progrès m’avait accordée et du planning de retour à la compétition qu’on avait établi. Mais il y a eu cette pubalgie parce qu’on a peut-être repris trop tôt. Cette saison, le coach m’a imposé de la patience pour que je puisse monter en puissance. Mais Niederkorn ne m’a jamais lâché. Au début, prendre ce genre de coups à répétition, c’est dur. Mais au bout d’un certain temps, c’est mentalement qu’il faut être fort. Parce que quand même, trois ans et demi d’absence, ça en fait du temps et des matches de perdus, ça en fait des sensations qu’on ne vivra pas…
Vous vous rappeliez votre dernier but ?
(Il rit) Non! Pas du tout! C’est tellement loin. Ni de mon dernier match d’ailleurs, mais c’est parce que je n’ai pas conservé de bons souvenirs de Virton.
Vous vous souveniez de ce que cela faisait de marquer ?
C’est un énorme relâchement pour la tête! Les attaquants se mettent toujours un peu de pression, alors quand ça ne vous est pas arrivé de marquer depuis trois ans et demi… Là, j’ai marqué et je me suis dit : « C’est bon, je sais encore comment ça marche! » Et en plus, le corps va bien.
Qu’est-ce que ce match à Heiderscheid a bien pu prouver sur votre compte ?
Bon, il est clair qu’on n’était pas sur un match contre un adversaire qui peut s’apparenter à ce qu’on trouve en DN. Mais au moins, j’ai pu montrer au coach que je suis là, que je peux commencer à gratter du temps de jeu, minute par minute, et peut-être, à un moment, recommencer à postuler pour entrer dans les dix-huit plus souvent. Et commencer à coups de cinq ou dix minutes. Mais j’avais déjà rejoué trois minutes contre Pétange en championnat et cela m’avait fait un bien fou au moral! Même si je sais que le chemin est encore long. Je le sens bien quand je démarre, que moi, dont la grande force, avant, était la vitesse, j’ai du mal à démarrer. Je n’ai pas encore le coup de reins d’avant. Je suis peut-être à 80 %. Mais les 20 % qui manquent, ce sont les plus durs à gagner. Mais on travaille pour que ça revienne.
On pourra retrouver un jour le Dave Turpel d’avant ?
Bonne question. Je pense qu’avec l’âge et l’expérience, tu n’as pas d’autre choix que de changer. Mais je dois être honnête : je ne saurais pas vous répondre. Mais retrouver ma forme, ça va mettre encore un peu de temps. Trois ans et demi sans foot, c’est long.
Avez-vous pris du plaisir contre Heiderscheid ?
Un match, c’est un match, quel que soit le niveau ! Il faut le jouer, et bien. Et Heiderscheid a fait du bien à tout le monde.