Etzella joue une petite finale contre Hostert, ce dimanche. Et son entraîneur s’inquiète de son manque d’expérience.
On peut avoir 29 ans, être en train de réaliser un potentiel petit miracle à la hauteur de l’état de délabrement dans lequel Etzella s’est retrouvé à un moment de la saison, et avoir pleinement conscience des limites inhérentes à son âge. Au moment d’aborder une vraie finale pour la survie de son équipe à ce niveau, Bruno Alves aurait eu beau jeu d’admettre que la dynamique était plutôt côté ettelbruckois, au moment de recevoir Hostert. Il a préféré en faire un exercice autocritique avant même le coup d’envoi.
C’est que fatalement, au-delà du sursaut vital que son équipe montre depuis quelques semaines, Alves s’élance ce dimanche dans un duel avec un coach qui entraînait déjà au moment de sa naissance : Henri Bossi, 65 ans et une expérience inégalée dans les matches-couperets puisque personne n’a remporté plus de matches de barrages que lui depuis leur institution. «Même si je dois avoir certaines qualités, relativise le cadet des coaches de BGL Ligue, je n’ai pas son expérience. Je m’attends à ce qu’il sache beaucoup mieux que moi comment réagir pendant le match. Il nous est arrivé par exemple, notamment contre le Progrès, de faire des changements trop précipités. On voit bien qu’il nous manque encore des réflexes et cela peut nous coûter cher en fin de match.»
Hostert : premier et second problèmes
Sa solution pour cette rencontre à six points : «être doublement concentré». Bref, être autant dans son match que ses joueurs. Et se téléporter à Niederanven montre bien à quel point le calme règne en effet un peu plus. Bossi? Force tranquille malgré la situation plus que préoccupante. Et même une fâcheuse tendance à désamorcer toute mise sous pression en feignant le détachement le plus absolu : «Notre premier problème? Il faut déjà marquer un but (NDLR : l’USH n’en a inscrit qu’un sur les six dernières journées de DN). Notre second problème? Il faut ne pas en encaisser (NDLR : le dernier clean-sheet date d’il y a huit matches, contre Käerjeng, deuxième pire attaque du pays). Pour le moment, ce sont deux choses très compliquées pour nous. Mais on ne va pas inventer quelque chose de nouveau. Je reste calme : si on tombe, ce n’est pas non plus la fin du monde. On reconstruira une équipe pour remonter en DN dès la saison prochaine en prenant cinq ou six nouveaux joueurs. L’été dernier, le staff n’a pas pris les bonnes décisions en termes de recrutement.»
Ou comment évacuer la pression en disant que, de toute façon, il n’y en a plus… Si ça marche, Bruno Alves aura appris quelque chose de la part de son aîné. Mais il préférerait ne pas avoir à payer trop cher ce genre d’apprentissage. Et anticipe aussi l’éventualité selon laquelle la logique du moment puisse ne pas être respectée sans qu’il ait quoi que ce soit à voir, par ses choix, dans une éventuelle désillusion : «J’ai quand même assez vécu pour savoir que même si tout parle pour nous actuellement, on peut aussi avoir un jour sans. Mais on doit encore aller chercher six points pour pouvoir espérer jouer les barrages». Et c’en serait une drôle, ça, d’expérience…