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[BGL Ligue] Bei : « à Differdange, on veut une mentalité de guerrier »


Fabrizio Bei, le charismatique président du FC Differdange, ne mâche pas ses mots en ce début de saison... la Grinta! (Photo d'archives : Editpress).

Pas mal de choses ont changé cet été du côté de Differdange. Le président Bei le dit : «L’an passé, certains m’ont dégoûté. Aujourd’hui, ils ne sont plus au club.» Reste à voir ce que peut réussir ce «FCD03 nouveau»…

Vous avez dû jeter un œil jeudi soir sur la performance en Europa League de votre adversaire dudelangeois…
Fabrizio Bei : Je vous avoue que je n’ai pas eu le temps de regarder les images. J’avais d’autres soucis personnels qui m’accaparaient. Mais j’ai bien évidemment regardé le résultat, comme celui du Progrès. Et j’ai envoyé un message de félicitations à mes homologues Fabio Marochi et Romain Schumacher, tout en leur disant que nous étions de tout cœur avec eux. Le F91 a été très impressionnant d’après ce que j’ai pu en lire dans les journaux. Ce qu’ils réalisent ne peut être qu’une très bonne chose pour le foot luxembourgeois. Je suis supporter des clubs luxembourgeois en Coupe d’Europe. Enfin, le mot « supporter » n’est peut-être pas le plus approprié (il sourit).

« Si mes joueurs ont peur d’affronter Dudelange, qu’ils restent chez eux ! »

Et ce Dudelange-là fait peur…
Déjà sur papier, le F91 fait peur. Donc dans l’absolu, oui. Mais si mes joueurs ont peur de les affronter ce lundi, qu’ils restent chez eux! À Differdange, on a et on veut une mentalité de guerrier. Dès qu’on monte sur la pelouse, la peur ne doit plus être présente. On peut perdre 5-0 au stade Jos-Nosbaum, c’est possible. Mais on peut également réussir un résultat positif. De toute façon, ce n’est pas ici que nous allons jouer notre championnat. Après, évidemment, j’aurais préféré qu’on se déplace là-bas en septembre ou octobre lorsque ce groupe dudelangeois sera en plein dans ses matches de poules de l’Europa League (il sourit). C’est en tout cas tout le mal que je leur souhaite. De notre côté, nous sommes en train de bâtir quelque chose. On a connu un bon départ avec le succès face à Mondorf. On a constitué une belle petite équipe qui possède une marge de progression conséquente. On y va step by step. Mais avec de l’ambition.
Dans un sens, cela ne vous fait pas mal de voir le F91 et le Progrès briller en Europe, alors que vous étiez au moins l’égal de ces équipes voici 18 mois?
Ce qui m’a fait mal, c’est qu’on ne se soit pas qualifiés pour l’Europe. Pour le reste, je ne souhaite jamais de mal à mon voisin. Si je ne me trompe, on a atteint deux fois le 3e tour de l’Europa League. Nous avons donc aussi brillé. Mais ne pas y prendre part cette saison, oui, ça m’a fait mal. Enfin, on se concentre sur d’autres horizons. Et cela me motive pour finir troisième ou quatrième en fin de championnat et retourner en Coupe d’Europe. Ce sera compliqué vu qu’il y a de nombreux concurrents derrière les deux « gros » (NDLR : Dudelange et le Progrès) qui me semblent au-dessus mais j’y crois.

« Certains m’ont dégoûté, aujourd’hui ils ne sont plus là »

On se trompe si on pense, au vu des mouvements de cet été, que Differdange était arrivé à la fin d’un cycle?
Non, vous avez raison. La saison où nous avons terminé vice-champion (NDLR : 2016/17) avec 65 points, soit le même total que le champion dudelangeois, nous a fait grand mal. On pensait que l’année suivante, rien ne pouvait nous arriver et on a été brusqués, voire mis à poil! C’est là où il aurait fallu changer des choses. Et on ne l’a pas fait en croyant que c’était la bonne solution. Certains n’avaient plus faim, n’affichaient plus l’envie nécessaire. Et au final, ce fut une saison de gâchis. Differdange n’a pas joué à son niveau. Je ne tiens pas à citer de noms, mais certains m’ont dégoûté. Aujourd’hui, ils ne sont plus là. Et j’ai retrouvé l’envie d’aller aux entraînements. Nous avons gardé une base en y ajoutant quelques joueurs et des jeunes. Le cadre est assez restreint, mais on prépare déjà le mercato de janvier. Il y a deux joueurs qui devraient nous rejoindre. Deux éléments qu’il n’était pas possible de faire venir avant car les touches ont été faites trop tardivement. Peut-être qu’ils débarqueront déjà en septembre ou octobre pour s’entraîner avec nous.
Vous parlez du marché des transferts. Cet été, il y a eu pas mal d’interactions entre Differdange et Dudelange. Plus que d’habitude. C’est symptomatique de quelque chose?
De notre côté, non. Après, c’est plutôt au F91 que vous devriez poser la question. Cela fait quelques années que nos joueurs les intéressent et qu’ils prennent les meilleurs (Joachim, Er Rafik…). Un jour, j’ai dit à Romain Schumacher que « nous étions le fournisseur de la cour » (il sourit). Dans un sens, c’est plutôt bon signe pour nous… Après, si un joueur veut rejoindre le F91, on n’a pas trop le choix. Qu’il possède un contrat avec nous ou non. S’il ne veut pas rester chez nous, cela ne sert à rien de garder à tout prix un garçon qui n’est pas content.
Cet été, il y a eu plus de joueurs qui sont arrivés chez vous de Dudelange (Garos, Muratovic, Couto Pinto), que l’inverse (Perez et Yéyé)…
Cela fait partie du deal que nous avons passé. Il y a des règles, un prix et une contrepartie. Ils ont Perez et nous voulions Muratovic et Couto Pinto. Garos, lui, c’est dans le cadre d’un échange avec Holter (NDLR : qui a filé… à Virton).
Vous seriez capable d’avaler une deuxième saison consécutive avec des résultats similaires à ceux de l’an passé?
Je ne vous cache pas que cela me ferait mal, mais je devrais l’accepter. Je n’aurais pas le choix. Ce que je n’accepterai plus, par contre, c’est un manque d’engagement, une mentalité défaillante de mes joueurs ou tout ce qu’on a pu voir en coulisses l’an passé. Le président Bei a changé! Mais je suis très optimiste. Et je prends d’ailleurs rendez-vous avec vous pour une autre interview à la fin du mois de mai, lorsque nous aurons terminé ce championnat dans les quatre premiers. Cela peut sembler un peu arrogant de dire ça mais cela montre bien à quel point j’y crois!
On allait vous demander vos ambitions. Il n’y a plus besoin…
Le top 4… ou gagner la Coupe! Après si on n’y arrive pas, ce n’est pas grave. On recommencera.

Entretien avec Julien Carette

Dudelange-Differdange, ce lundi, 19h30, stade Jos Nosbaum

Un commentaire

  1. Berlin claudel

    Vous attendez quoi pour recruter hennetier du racing