Bettendorf et la Nordstad : affaire (encore) à suivre

Le référendum de samedi dernier et le conseil municipal de ce jeudi n’ont pas suffi à la prise de décision de Bettendorf sur son retour ou non dans les pourparlers pour la fusion Nordstad.

La Nordstad se fera-t-elle avec ou sans Bettendorf ? Pour les habitants de la commune et pour l’avenir du nord du pays, il faudra encore s’armer de patience afin de pouvoir répondre à cette question. Après avoir voté une première fois à huis clos son retrait du projet Nordstad le 25 septembre dernier, le conseil communal avait de nouveau maintenu sa position le 23 octobre dernier, lors d’une réunion publique cette fois. Mécontents de cette décision jugée unilatérale, quelques citoyens avaient répondu en lançant une mobilisation pro-référendum afin de récolter l’avis de la population sur la question.

Après cinq mois d’attente, le verdict populaire a finalement été délivré le week-end dernier, le 22 mars, lors d’un référendum qui a vu 57,4 % des électeurs voter en faveur de la poursuite des pourparlers exploratoires du projet Nordstad et d’une nouvelle consultation en 2027 lors d’un nouveau référendum. Malgré la victoire plus large que prévu des 741 «Oui» contre les 549 «Non», le référendum était simplement consultatif. Alors, le nouvel épisode à venir était le conseil communal prévu quatre jours plus tard afin de savoir si le résultat allait être entendu, comme le promettait en amont le bourgmestre Patrick Mergen.

Ce jeudi, l’annonce tant attendue du conseil n’a finalement pas eu lieu. Le bourgmestre a annoncé qu’aucune décision ni discussion n’était à l’ordre du jour. Cependant, comme motif d’espoir pour les partisans de la Nordstad, la commune va distribuer une circulaire à ses citoyens afin d’annoncer que l’avis majoritaire sera pris en compte. À condition que l’imbroglio avec les communes de la Nordstad soit réglé.

Par voie de presse, les deux échevins de Bettendorf Andy Derneden et Lucien Kurtisi avaient affirmé que la commune avait été exclue du groupe de travail par les autres partenaires. Des propos qualifiés de mensongers par Claude Geis, porte-parole de la future Nordstad et bourgmestre d’Erpeldange-sur-Sûre, mais réhabilités par le bourgmestre de la commune. Dans une réponse publique datant du 6 mars dernier, Patrick Mergen affirmait que ses échevins disaient vrai, que sa commune serait un «facteur perturbateur» et que «le processus ne pourrait pas avancer si nous ne nous positionnions pas plus rapidement», selon les autres élus locaux.

Avant de se positionner, Bettendorf invite donc ses voisins Ettelbruck, Diekirch, Erpeldange-sur-Sûre et Schieren à une réunion le 2 avril prochain afin de clarifier sa position et d’envisager sa réintégration au groupe de travail qu’elle a quitté, par protestation, il y a un mois. Suspense.