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Berchem : Au moins 40 000 m3 de terre polluée


La station Shell de Berchem est la plus grande de la marque au monde. (Photo : DR)

La fuite d’AdBlue en septembre à la station Shell a fait des dégâts. Le pétrolier va devoir passer à la caisse.

Le ministère de l’Environnement a du mal à digérer la pollution massive due à cet additif qui a eu lieu cet été. Il a mis le pétrolier devant ses responsabilités, vendredi, lors d’une rencontre dans la capitale.

Le pétrolier Shell va devoir mettre la main à la poche pour rembourser les dégâts! C’est ce qu’a annoncé, vendredi, le gouvernement dans l’affaire de la fuite d’AdBlue à l’aire de Berchem. Rappel des faits.

Cet été, une pollution avait été décelée dans l’Alzette, près des stations-services de Berchem. De nombreux poissons avaient été retrouvés le ventre en l’air dans le cours d’eau. Après une rapide enquête, il s’est avéré que le liquide qui avait causé cette hécatombe était de l’AdBlue. Cet additif pour diesel s’était échappé de la station Shell toute proche : une fuite sur un tuyau avait causé la pollution. Le 3 août, l’affaire avait été officiellement divulguée au public par les autorités et, le 4, la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, avait pris un arrêté de mise en demeure concernant l’exploitant du site. Les responsables de Shell ont ainsi été sommés de prendre, dans les plus brefs délais, toutes les mesures nécessaires pour identifier, mesurer et limiter l’impact sur l’environnement émanant de la fuite d’AdBlue et pour éviter à court terme qu’une nouvelle pollution se reproduise.

Dans le cadre de cet arrêté de mise en demeure et afin d’évaluer l’impact de la pollution, des forages ont été effectués entre les 5 et 12 septembre. D’après les premiers résultats dévoilés vendredi par l’État, la pollution affecte 40 000 m 3 de terres sur le site de l’aire de Berchem! Des forages supplémentaires sont encore requis pour obtenir des résultats plus détaillés.

Shell rappelé à l’ordre

Afin de faire un état des lieux intermédiaire de la situation, une entrevue entre les représentants de Shell Luxembourg et le secrétaire d’État au Développement durable, Camille Gira, a été organisée vendredi au ministère du Développement durable et des Infrastructures. Les représentants de l’administration de l’Environnement, de l’administration de la Gestion de l’eau et des Ponts et Chaussées étaient également conviés à ce rendez-vous. La réunion a dû être particulièrement animée, car les solutions d’assainissement proposées par l’entreprise n’ont pas donné satisfaction au secrétaire d’État. Camille Gira a même exigé que l’exploitant lui présente à «court terme» des «concepts viables et efficaces». Vendredi, le ministère de l’environnement a en plus précisé, par voie de communiqué, que Shell n’avait pas «rempli toutes les conditions d’exploitation de l’arrêté d’autorisation du 30 juillet 2015».

Les services de l’État ont confirmé, vendredi, que les frais d’analyse incombaient à la société Shell, en application du principe pollueur-payeur. La société devra également prendre en charge tous les dommages causés et la remise en état des sites pollués. La facture s’annonce salée… Cette station située à Berchem est la plus grande station Shell du monde. Elle distribue près de 260 millions de litres par an. Grâce à sa rénovation récente, ses responsables comptent atteindre le chiffre de 300 millions de litres de carburant distribués par an. Shell Luxembourg devrait donc avoir assez de trésorerie pour répondre aux demandes de l’État.

Laurent Duraisin

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