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Belgique : six mois avec sursis pour le gérant d’un site de sugar daddy


Le site disait vouloir mettre en relation des hommes âgés et riches, avec des femmes jeunes, jolies et de préférence étudiantes. (illustration AFP)

Un entrepreneur norvégien, gérant d’un site internet proposant à des étudiantes de rencontrer de riches hommes âgés, a été condamné mercredi en Belgique à six mois de prison avec sursis pour incitation à la prostitution.

C’est la peine qu’avait requise le parquet à l’encontre de Sigurd Vedal lors de l’audience le 4 avril devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. A l’automne 2017, la campagne de publicité lancée par le site « RichMeetBeautiful » au moment de la rentrée étudiante avait défrayé la chronique à Bruxelles puis à Paris. Dans la capitale belge, la justice avait fait saisir le camion utilisé pour l’affichage ambulant, dont le slogan était le suivant : « Hey les étudiantes, améliorez votre style de vie, sortez avec un sugar daddy ! ».

Sugar daddy (ou sugar mama) est une expression américaine déjà ancienne qui désigne un homme (ou une femme) âgé entretenant une jeune personne. L’affiche en Belgique du site « RichMeetBeautiful » était illustrée d’une poitrine féminine à peine cachée par un soutien-gorge, et le camion circulait à proximité du campus de l’Université libre de Bruxelles (ULB), qui avait porté plainte.

Proxénétisme déguisé

Me Laurent Kennes, avocat de l’ULB, a salué le jugement, qui punit à la fois l’incitation à la prostitution et la publicité faite pour un tel site. « La fermeture provisoire du site devient définitive en Belgique », a ajouté Me Kennes. Sigurd Vedal a aussi été condamné à une amende de 24 000 euros, et sa société à régler 240 000 euros.

Lors du procès en avril, l’entrepreneur norvégien de 57 ans, qui est aussi conseiller en développement personnel, avait expliqué favoriser simplement des rencontres « sortant de l’ordinaire » entre des personnes aisées et d’autres qui le sont moins. Une version fermement contestée par la représentante du parquet, pour qui la communication du site était « hypocrite », car « même si on parle à mots couverts, tout le monde comprend de quoi il s’agit ». En France, une enquête avait été ouverte fin octobre 2017 par le parquet de Paris contre le même site, pour « proxénétisme aggravé ». Là aussi, le site incitait ouvertement les étudiantes confrontées à des problèmes d’argent à recourir à un sugar daddy.

LQ/AFP