Au fond du trou une semaine plus tôt, Bertrange se relance avec une victoire ultradéfensive sur le parquet du Basket Esch.
Une semaine plus tôt, le Sparta venait d’enchaîner un cinquième revers de suite en championnat. Face à Soleuvre, longtemps lanterne rouge, les coéquipiers de Victor Stein sombraient corps et âme en encaissant la bagatelle de 112 pts. Il s’agissait de leur troisième défaite de rang contre un adversaire direct pour la lutte pour une place en play-offs, après Gréngewald et Contern. Bref, même si Christophe Flammang venait de prendre la succession de Chris Wulff sur le banc bertrangeois, le Sparta s’enfonçait encore un peu plus dans une saison décidément très compliquée.
Autant dire que la réception du Basket Esch, samedi à la salle Niki-Bettendorf n’était, sur le papier en tout cas, pas une sinécure. On se demandait clairement à quelle sauce allait être mangée la formation bertrangeoise contre des Eschois en tête de la LBBL avec la meilleure défense du pays et des armes offensives dans tous les sens. Une opposition également entre une équipe essentiellement composée de jeunes et talentueux joueurs contre une véritable armada hyper-expérimentée.
Et pourtant… Un premier quart de rêve (26-18), un deuxième encore dominé par Bertrange puis une seconde période où ils font le dos rond, mais tiennent : et voilà le Sparta qui repart avec un succès incroyable sur un tout petit score (69-64) : «On est soi-disant la meilleure défense du championnat et on l’a bien vu en encaissant 26 pts», ironise Franck Mériguet, le coach eschois. Et d’ajouter : «En défense, on les laisse à 24 pts en seconde période, mais nous on n’arrive pas à marquer. En première période, on fait notre pire match défensif. Et notre plus mauvais en attaque en deuxième. C’est le combo gagnant.»
Bertrange avait bien préparé son coup
Mais si Esch n’était peut-être clairement pas dans son meilleur jour, les Lallangeois sont également tombés sur une formation du Sparta qui avait bien préparé son coup : «C’est vrai qu’elle fait du bien! On avait dit après la défaite contre Soleuvre qu’on voulait montrer une réaction. Un autre visage en défense. Et je suis très fier de ce que toute l’équipe a montré en défense», se réjouit Yannick Verbeelen, le seul Luxembourgeois à 10 pts dans ce match.
Défense. Maître-mot de ce succès. Il faut dire que Bertrange a un peu – beaucoup – travaillé sur le sujet pendant toute la semaine, comme le confie le nouveau technicien du Sparta : «Après notre match contre Soleuvre, effectivement, on a mis le focus à 90 % sur la défense pendant toute la semaine. On a énormément travaillé dessus, sur la présence, les rotations, bref les fondamentaux de base.» Et de préciser : «On a beaucoup parlé sur ce sujet, sur le fait d’être bien plus agressifs, plus présents. D’anticiper davantage.»
Le message avait le mérite d’être clair. Encore fallait-il le reproduire sur le parquet. C’est ce qui s’est passé : «Le plan était donc d’être présent en défense dès le début. D’entrer dans le match avec beaucoup d’intensité défensive. On démarre avec un 9-0, ça nous a apporté progressivement de la confiance. Et c’est resté pendant toute la rencontre.»
Même s’il n’était pas dans un grand jour en attaque (9 pts à 2/11), Mike Feipel a compensé comme tous ses coéquipiers en se donnant à fond en défense : «Durant toute la semaine, on a beaucoup travaillé notamment sur le plan de la rotation dans notre défense. Samedi, on était vraiment concentrés et tout le monde a donné 100 %», se réjouit l’international luxembourgeois.
Le secret de la réussite? Une rotation efficace
Mettre tellement l’effort sur le plan défensif demande un investissement. Un engagement de chaque instant. Et forcément, de l’énergie. Mais là encore, le Sparta avait les armes pour que ça fonctionne : «La clef du succès, c’est notre rotation. J’ai joué avec neuf joueurs dont 8 qui ont eu beaucoup de temps de jeu. En quatrième quart, je fais entrer Isaac Semedo, qui n’a que 18 ans, et il fait un bon match. Quant à Nicolas Toussaint, qui n’a que 19 ans, il a également été très bon. C’est lui qui nous met le panier à trois points décisif à 1’20« de la fin. Tout cela, c’est important. Quand on pratique une défense très agressive, on perd beaucoup de force et il est crucial d’avoir de la rotation. Il faut avoir confiance en nos jeunes joueurs et c’est ce qu’on est en train de faire. Afin d’avoir une plus grande rotation et plus de chances de gagner. Les starters peuvent se donner à fond en sachant qu’ils pourront laisser la place aux remplaçants.»
Et le résultat de tout cela parle de lui-même : «J’ai dit aux joueurs qu’on devait tenir en défense. Qu’il y aura des moments où on ne marquera pas. C’était le cas dans le quatrième quart où on a peut-être raté six ou sept attaques d’affilée. Mais les gars ont très bien défendu et Esch n’a pas marqué non plus. Si on regarde, Hicks et Foster ont marqué 4 pts à eux deux, Clancy Rugg est limité à 22 pts et pas 35-40 comme Dakota Quinn à Soleuvre. On a progressé sur notre défense à la fois sur les guards et sur les intérieurs. C’est exactement comme cela qu’il faut faire pour arracher des victoires. Je suis très fier des joueurs.»
Bien sûr, cette victoire, aussi belle soit-elle, ne vaut que deux points. Et le Sparta n’est, pour l’heure, toujours pas en play-offs. Mais clairement, c’est le genre de match qui peut déclencher quelque chose. En ayant juste un point de retard sur la huitième place, les Bertrangeois sont tout à fait dans les temps. Et se verraient bien réaliser une saison semblable à celle de l’Amicale ou du T71 l’an passé, qui affichaient, à la même époque, le même bilan (5-8).
Yannick Verbeelen, en tout cas, y croit : «Malgré la saison compliquée, on n’arrête pas d’avoir confiance en nos capacités. Maintenant, il faut garder ce même état d’esprit à chaque match.»
Et avant une courte trêve, il reste un dernier rendez-vous, samedi prochain à Larochette. Un succès contre l’Arantia permettre au Sparta de revenir à un point des Nordistes. Et de se replacer complètement dans la course aux trois dernières places disponibles en play-offs.
«C’est une victoire importante pour le mental. On voit que le championnat est très serré. Il faut continuer dans cette direction. Continuer à bosser. Et être prêt pour Larochette, samedi», conclut Christophe Flammang.