Après de longs mois de pause, les basketteurs sont enfin de retour sur les parquets. Chaises musicales chez les coaches, des internationaux qui ont bougé, des pros de retour : l’exercice à venir s’annonce aussi passionnant qu’indécis.
ON NE CHANGE PAS UNE FORMULE QUI GAGNE
Après les années covid, la dernière saison a enfin permis au Luxembourg de rejoindre la majorité des nations mondiales au niveau de sa formule de championnat. C’est ainsi qu’on a eu droit à 22 journées d’une saison régulière passionnante avant de vrais play-offs (1-8, 2-7, 3-6, 4-5) qui ont totalement rebattu les cartes. En effet, à l’issue de cette seconde phase, on a retrouvé en finale le 7e (Amicale) contre le 8e (T71) avec la victoire de Steinsel au bout du suspense et de cinq rencontres de haute volée. En play-downs, les quatre derniers s’expliquent dans un minichampionnat qui voit les deux derniers relégués, le deuxième disputer une série de barrage contre le 3e de N2 et le premier se maintenir. Même si elle a quelques désavantages, notamment le fait, pour les équipes éliminées au premier tour, de voir leur saison se terminer très prématurément, cette formule a globalement fait l’unanimité. Et a d’ailleurs été reconduite pour cette saison à nouveau.
ÇA A BOUGÉ CHEZ LES COACHES…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le mercato a été très animé. On a ainsi assisté à un sacré jeu de chaises musicales sur les bancs avec pas moins de quatre nouveaux coaches sur les douze de la N1. Gabor Boros, auteur d’un très bon boulot avec le Telstar, rejoint Contern, que quitte Gavin Love, lequel prend la place de Kreso Basic, arrivé à la fin de son histoire avec Etzella. Pour remplacer Daniel Brandao, parti à Bascharage, Heffingen a fait appel à une vieille connaissance du championnat, Tom Kries. Quant à Tom Schumacher, auteur d’un superbe boulot avec le T71 qu’il a conduit en finale, il a, comme prévu, laissé sa place et est remplacé par un nouveau technicien belge, Yves Defraigne, qui a évolué dans plusieurs clubs belges ainsi qu’aux Gladiators de Trèves.
… ET CHEZ LES JOUEURS
Si l’été a été animé sur les bancs, il le fut également dans les effectifs. L’arrivée la plus spectaculaire est certainement celle de Thomas Grün. Après de longues années chez les pros, l’ancien capitaine des Gladiators a décidé de donner une nouvelle orientation à sa carrière et de rentrer au pays. Pour le plus grand bonheur du Basket Esch, qui récupère l’un des piliers de la sélection. Et comme tout le monde est resté, le club lallangeois fera, une nouvelle fois, partie des principaux candidats au titre.
Mais la concurrence promet d’être rude. Sortie sans ménagement après avoir dominé la quasi-totalité de la saison régulière, la Résidence a gardé ses forces vives et retrouve Oli Vujakovic, qui lui aussi rentre au bercail. Avec notamment un Malcolm Kreps revanchard qui est finalement resté et qui rejoindra l’armée début 2023, Walferdange aura des arguments à faire valoir.
Autre arrivée importante, celle de Mihailo Andjelkovic. Désireux de se relancer, l’international a eu plusieurs opportunités et il a décidé de signer à Dudelange, qui aura dans ses rangs trois Américains et qui enregistre le retour d’un vieux grognard, Christophe Laures qui n’a pas voulu jouer en N2 avec le Racing.
Autre joueur de la sélection, Philippe Arendt, qui n’a pas réussi à s’imposer au T71, rejoint Heffingen, où il retrouvera un autre ancien illustre Dudelangeois, Ben Hurt. Avec le départ de Sam Ferreira, l’Arantia a choisi de faire appel à Laurent Majerus pour apporter de la taille dans sa raquette. L’ancien des Pikes et de Contern sort donc de sa retraite!
PAS D’ULTRAFAVORI
Avec tous ces mouvements, il est difficile d’établir une hiérarchie. Le champion sortant, l‘Amicale, aura une carte à jouer. D’autant qu’elle a récupéré Scott Morton, qui compte désormais comme un JICL. Mais elle a perdu Tom Konen, blessé au pouce, jusqu’au début de l’année prochaine. Tout risque de reposer une nouvelle fois sur les Américains et l’inamovible Bobby Melcher, étincelant l’an passé.
Esch a gardé tout le monde et a ajouté notamment Thomas Grün : difficile de ne pas les voir sur le devant de la scène. À Etzella, on a seulement changé le coach et un Américain, mais les piliers luxembourgeois sont toujours là. La Résidence a prouvé qu’elle pouvait régner sur la LBBL quand elle était au complet et qu’elle savait faire des choix judicieux en terme de joueurs pro, il faudra compter avec elle.
Dudelange, qui devra composer sans Jo Hoeser, qui fait une pause, ni Dino Ceman, parti pour l’Allemagne, a une science de la victoire et a l’avantage d’avoir gardé ses deux pros tout en en rajoutant un troisième non-JICL pour se prémunir de toute mauvaise surprise. Avec l’apport d’Andjelkovic, la Forge du Sud peut faire très mal.
À Bertrange, Chris Wulff perd Mathis Wolff, mais le Sparta peut toujours compter sur ses autres internationaux (Verbeelen, Feipel, Logelin) pour mener l’équipe, qui avait terminé n°1 à l’issue de la saison régulière, vers les sommets.
BEAUCOUP DE CANDIDATS AUX PLAY-OFFS
On ne pense pas spécialement à eux pour se retrouver tout en haut du classement. Mais l’Arantia de DJ Wilson est capable de coups d’éclat. Le club nordiste va toutefois connaître une nouvelle ère, puisque Duane Johnson et Tyrell Sturdivant, qui avaient mené l’équipe à la finale de la Coupe, ne sont plus là. Heffingen avait été l’une des bonnes surprises de la saison passée avec notamment un Lou Demuth auteur d’un énorme début de saison. L’équipe, désormais coachée par Tom Kries, est aussi candidate aux play-offs.
Les Pikes étaient passés, un temps, tout près de la correctionnelle avant de finalement échouer d’un rien à se qualifier pour les play-offs. Par la suite, les hommes de Milan Skobalj n’avaient pas tremblé pour assurer le maintien. Cette saison, le club mosellan a fait le pari de deux nouveaux pros et a vu le renfort des anciens du Telstar Pol Goebel et Gilles Kerschen notamment. L’ensemble pourrait marcher.
Contern a perdu Mihailo Andjelkovic, désormais au T71, et le jeune et prometteur Dan Mantz, parti pour l’Allemagne. Pour compenser ces départs, le club a décidé, comme d’autres, de faire appel à trois non-JICL. Et pourra toujours compter sur les fidèles René Wolzfeld, Charel Moes, Christophe Mertzig et Nicolas Hittelet, pour ne citer qu’eux.
On l’aura compris, la lutte sera très chaude pour les huit places en play-offs! Comme souvent, les promus sont, sur le papier en tout cas, les premiers candidats à la relégation. Mais tant Soleuvre que Gréngewald feront tout pour faire mentir ce vieil adage.
UN QUATUOR EN VUE CHEZ LES DAMES
Le championnat féminin reprend également. Doubles championnes en titre et engagées dans les poules de l’Eurocup, les Dudelangeoises sont, bien sûr les grandes favorites à leur succession. Mais les coéquipières de Catherine Mreches devront se méfier de leurs grandes rivales walferdangeoises, qui ont gardé leurs deux joueuses pros. Comme l’explique l’entraîneur national Mariusz Dziurdzia, sur le site de la fédération, deux autres équipes seront particulièrement à suivre, à savoir Gréngewald, qui évoluera en qualifications de l’Eurocup et qui a recruté Samantha Logic, et le Sparta, qui a fait appel à l’expérimentée Bridget Yoerger.
UNE KYRIELLE DE LUXEMBOURGEOIS À L’ÉTRANGER
Ken Diederich a toujours prôné le départ pour l’étranger des joueurs qui voulaient progresser. Et sur ce point, il est servi. Bien sûr, on pense aux deux pros, Alex Laurent, désormais à Trèves, et Ben Kovac, qui s’éclate avec le Patrioti Levice, le champion de Slovaquie.
Mais derrière ces deux fers de lance, on retrouve pléthore de Luxembourgeois. On pense à Ivan Delgado qui, après une première saison pro vierge en Islande, a décidé de se relancer à Urspring, qui vise la montée en Pro A en Allemagne. Toujours en Allemagne, la jeune pépite Dorian Grosber a rejoint le centre de formation de l’Alba Berlin, l’un des meilleurs en Europe. C’est également en Allemagne que se trouve Dan Mantz, du côté du Bayern Munich B.
Aux USA, Ivor Kuresevic a quitté l’Amicale pour une prep school en Caroline du Nord, une école préparatoire pour intégrer un college. Même chose pour Damien Thill, du côté de San Antonio. Jonathan Diederich quitte, lui, l’Allemagne pour rejoindre le college de Wooster, en Ohio, en NCCA 3. Quant à Pit Hansen, le joueur du Black Star portera cette saison les couleurs de Lakeland University.
Et ces dames ne sont pas en reste. Anne Simon (UMaine), meilleure joueuse et meilleure défenseuse de la Conférence America East la saison dernière, tentera une dernière fois d’atteindre la March Madness. Julija Vujakovic (Houston Baptist University) voit sa jeune compatriote Jo Oly la rejoindre alors que Svenia Nurenberg entre dans sa senior year chez les Campbell University Fighting Camels.