QUALIFICATIONS EUROBASKET-2023 WOMEN Lisa Jablonowski, qui a décidé de se mettre en retrait du basket, n’en garde pas moins tout son talent. Qui reste précieux pour cette jeune équipe nationale.
Jeudi, la sélection nationale a chèrement vendu sa peau face à la Slovaquie. Si la pépite Ehis Etute a confirmé tout le bien qu’on pensait d’elle (27 pts, 15 rebonds, 3 interceptions, 2 contres!), avec ses 15 pts et 7 rebonds, on peut dire que Lisa Jablonowski a également rendu de fiers services.
Évidemment, tout le monde connaît le talent de l’ancienne Steinseloise, qui a passé quatre années aux USA du côté des Virginia Cavaliers. Mais la jeune femme de 25 ans, qui a été pro pendant deux saisons en Italie du côté de Costa Masnaga a arrêté le basket. C’est donc une joueuse sans club et qui se consacre désormais pleinement à ses études, en l’occurrence un Master 2 en sciences politiques à Munich, qui a rejoint le groupe de Mariusz Dziurdzia : «J’avais dit que je voulais faire encore cette campagne et les JPEE à Chypre. Je veux finir ce que j’ai commencé», explique la plus grande Luxembourgeoise du roster (1,90 m).
« Pour moi, c’était une très belle expérience »
Très tôt, Lisa Jablonowski savait qu’elle ne ferait pas une vraie carrière dans le basket : «Pour moi, c’était une très belle expérience. Quelque chose que j’aimais faire et que je pouvais faire. J’ai vécu un parcours de joueuse pro très intense, j’ai atteint un niveau avec lequel je peux être satisfaite même si je n’ai pas participé à des Coupes d’Europe. Je peux être fière de mon parcours. Mais je savais que ça ne durerait pas.» Et de préciser : «Je ne me suis jamais vue comme seulement une joueuse de basket. Et je pense que c’était le bon moment pour me tourner vers une autre direction. Et reprendre mes études.»
Même quand elle était pro, la joueuse ne pouvait pas se contenter de cette activité : «La vie de pro est assez triste si on regarde bien. On s’entraîne deux ou trois fois par jour mais après, c’est beaucoup de temps libre. J’avais besoin de faire quelque chose, alors j’ai travaillé dans une boîte d’import-export pour une vingtaine d’heures par semaine. C’était très enrichissant.»
La tête sur les épaules
La tête sur les épaules, consciente que ce n’était pas avec le basket qu’elle gagnerait sa vie : «En Italie, j’avais un salaire. Mais ce n’est pas comme si je pouvais m’arrêter de travailler au bout de dix ans», Lisa Jablonowski décide donc à l’issue de la dernière saison, de mettre un terme à cette belle aventure de joueuse pro pour se replonger pendant deux nouvelles années dans une matière qui la passionne. Et qui peut lui ouvrir des tas de portes : «Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Peut-être devenir ambassadrice, travailler pour l’État. Ou dans le privé. Les possibilités sont multiples.»
Mais il n’en reste pas moins que la joueuse est exceptionnelle. Et qu’elle peut encore rendre bien des services à l’équipe nationale. Et même si elle n’a plus le même physique que quand elle s’entraînait plus de trois heures par jour, elle s’est malgré tout entretenue : «J’ai choisi d’arrêter le basket et donc de ne pas jouer dans un club. Mais je suis restée en contact avec le préparateur physique de Costa, qui m’a préparé un petit programme. Et puis je vais aussi au fitness. Je suis dans une phase où je dois retrouver un rythme et voir également les quantités que je peux manger.»
« Je voulais juste faire de mon mieux, donner mon possible »
Quant au feeling de la balle, elle ne l’a pas vraiment perdu : «Même si je ne suis plus en club, je fais quand même un peu de 3×3 avec des amies. Ce n’est pas comme si j’avais passé trois mois sans toucher une balle», sourit-elle.
Et on a bien vu que même si tout n’était pas parfait, elle a encore de belles choses à donner comme elle l’a démontré contre la Slovaquie : «Je ne m’étais pas fixé de but précis. Je voulais juste faire de mon mieux, donner mon possible. Et si j’arrive à aider l’équipe, super. Sinon, peut-être qu’au bout de cinq minutes je suis morte et je ne peux plus jouer. J’ai fait de mon mieux. Je pense que j’avais un niveau et une condition plus ou moins acceptables, jeudi.» Elle a finalement passé 35‘15« sur le parquet, soit le deuxième temps de jeu le plus élevé après celui de Ehis Etute.
Vendredi, elle a pris, comme ses copines, le bus à destination de Fribourg, pour aller affronter la Suisse dimanche : «Si on reproduit le même niveau que contre la Slovaquie, on aura une chance de l’emporter. On n’avait perdu que de quatre points lors du match aller», rappelle-t-elle.
Quant à savoir si on la verra pour la dernière fenêtre, en février prochain? «Après cette fenêtre, je vais analyser la situation pour voir si je peux encore suivre un tel rythme. Ce n’est pas quelque chose de normal de ne pas jouer du tout et de rejoindre l’équipe nationale.» Une chose est sûre : même sans club, Lisa Jablonowski a encore toute sa place au sein de cette toute jeune sélection.
Dimanche 17 h : Suisse – Luxembourg
Le classement : 1. Italie 6 (3; +86); 2. Slovaquie 5 (3;- +32); 3. Suisse 4 (3; -60); 4. Luxembourg 3 (3; -58).