Au bout du bout du suspense et de deux prolongations, le champion dudelangeois a finalement pris le dessus sur le Basket Esch (101-105). Le T71 défendra son titre face à l’Amicale.
Un partout. Balle au centre. Alors que l’Amicale a expédié, un peu à la surprise générale, Etzella en deux manches, Steinsel devait patienter pour connaître son adversaire en finale du championnat. En effet, si le Basket Esch avait pris le meilleur sur le T71 à domicile lors du match n°1, les hommes de Franck Mériguet, qui ont pourtant viré à la pause du match n°2 avec une confortable avance de 18 pts, sont repartis du Grimler la queue entre les jambes… avec une sévère défaite (89-73). Tout ce petit monde se retrouvait donc dimanche après-midi à Lallange pour la belle de cette série passionnante.
Alors qui du T71, qui a infligé un +34 en une mi-temps ou du Basket Esch, qui retrouvait son parquet et ses fans, allait s’imposer. Il restait quarante minutes -voire davantage- aux différents acteurs pour s’expliquer. Le match débute avec une très mauvaise nouvelle côté eschois. En effet, Jeffry Monteiro Neves, malade toute la semaine, en est tenue de ville : « C’est dommage mais je ne pouvais vraiment pas jouer », confie le jeune et talentueux intérieur eschois.
L’absence d’un des meilleurs joueurs de la dernière finale de Coupe, remportée par Esch allait forcément peser. D’autant plus que rapidement, Esch a dû composer avec les fautes d’Alex Rodenbourg. Après un premier quart relativement équilibré de part et d’autre, les hommes de Tom Schumacher ont creusé un premier écart significatif sous l’impulsion, notamment d’un Joe Kalmes intenable, que ce soit sous le panier comme à longue distance ou d’un Kevin Moura qui fait mouche également de loin. Et comme, dans la foulée, Jo Hoeser ajoute deux points avant de voir Steven Green lui adresser une page directe qu’il convertit en panier quelques instants avant que Joe Biever ne s’énerve et n’écope d’une faute technique, le score enfle en faveur du T71, qui conclut sa mi-temps par un tir à trois points de Jimmie Taylor (39-47).
Plus huit à la pause. Un petit matelas. Mais aucune assurance pour autant. On se souvient de ce qui s’était passé une semaine plus tôt. Esch allait-il réussir à son tour une remontada pour parvenir en finale? En tout cas, ça n’en prenait pas le chemin puisque le troisième quart reprenait comme il s’était terminé, sur un missile de Taylor.
Seulement Esch sait qu’il n’a pas le choix : c’est la victoire ou les vacances prématurées. Alors ils reprennent leurs esprits et développent enfin du jeu collectif. Un caviar de Rodenbourg pour Rugg à trois points, la même dans l’autre sens quelques instants plus tard et revoilà Esch qui égalise (55-55). Dans ce match où il ne faut clairement pas être cardiaque, Rodenbourg passe par toutes les émotions. Quelques instants après avoir remis son équipe sur les rails, il écope de sa troisième faute.
On rempile pour cinq minutes de plus… puis cinq autres
La salle est prête à exploser. Les supporters des deux formations donnent de la voix et des drapeaux pour soutenir leurs favoris. Sur le parquet, on ne se fait pas de cadeaux. La rencontre reste serrée. Très serrée. Et progressivement, la défense d’Esch, la meilleure du pays lors de la première partie de saison, se met en branle. Les Dudelangeois peinent de plus en plus à trouver des bonnes positions de tir et provoquent une certaine frustration du T71. Les esprits s’échauffent quand Joe Kalmes, qui partait seul en contre-attaque, a été contré par un Eschois sans que les arbitres ne trouvent rien à redire, alors que quelques secondes plus tard, Clancy Rugg signait panier et faute, provoquant l’ire du banc dudelangeois, qui prenait sa deuxième technique du quart. Esch reprenait les devants (67-61) mais c’était compter sans la volonté adverse. Un panier de Kalmes, encore lui, un autre de Taylor, qui piquait ensuite la balle pour aller péter un gros dunk et revoilà les deux équipes séparées de deux malheureux points à dix minutes de la fin.
Toute la saison des deux formations allait donc se jouer sur dix petites minutes. Et une nouvelle fois, c’est Joe Kalmes qui se montre le plus incisif avec cinq points d’affilée pour remettre les siens devant au tableau d’affichage. Il en profite pour provoquer la quatrième faute d’Alex Rodenbourg, obligé de quitter à nouveau le parquet.
Dudelange allait-il conclure l’affaire? Non! Green remet les deux équipes à égalité (74-74), Denilson Ramos Fonseca récupère un rebond très important et Clancy Rugg se charge de la sentence. Deux paniers de suite, plein de sang-froid alors que Dudelange perdait une balle capitale sur une mauvaise passe de Jo Hoeser à destination de Joe Kalmes. Esch repassait devant… mais pas pour longtemps.
Il était dit que ces deux-là ne parviendraient pas à se départager. Et après une ultime tentative dudelangeoise, c’est logiquement que tout le monde rempile pour cinq minutes de plus. (88-88).
Une première prolongation qui voit à nouveau Dudelange prendre les devants avant que Steven Green ne se charge de tout. On repart pour cinq nouvelles minutes (97-97). Cette fois encore, le T71 fait la course en tête sous l’impulsion d’un énorme Jimmie Taylor. Dudelange prend même deux possessions d’avance (101-97). Clancy Rugg monstrueux dans le jeu mais beaucoup trop maladroit sur la ligne des lancers tout au long du match (9/17), ne profitera pas d’une discutable faute antisportive de Joe Kalmes, synonyme d’expulsion pour l’intérieur international, auteur d’un match de mammouth. 101-104 à moins de dix secondes de la fin avec balle à Dudelange. Moses Greenwood met le premier. C’est suffisant!
Au terme d’un match magnifique, le dernier mot revient à Dudelange. Mais pour faire un grand match, il faut être deux. Et dimanche, il y avait bien deux grandes équipes sur le parquet.
Romain Haas