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[Basket] Clancy Rugg : «On a réussi à gravir cette montagne»


Clancy Rugg applaudit des deux mains la prestation de toute l’équipe eschoise. (Photo : Fern Konnen)

(Après la qualification pour la finale) Auteur d’un match énorme (35 pts), Clancy Rugg revient sur la superbe qualification eschoise face au T71.

Sur les trois dernières campagnes de play-offs, trois fois Dudelange a battu Esch. Qu’est-ce que cela fait de vaincre le signe indien?

Clancy Rugg : C’est quelque chose de très important mentalement. Parfois, il y a une équipe que tu n’arrives jamais à dominer dans les moments importants. Et cette année, on a réussi à gravir cette montagne. Cela montre qu’on a grandi comme équipe. On est prêts à gagner!

Comment expliquez-vous que vous puissiez réaliser un match horrible une semaine plus tôt et que mercredi, vous ayez sorti le grand jeu?

C’est le charme des play-offs. Tu peux avoir le pire match depuis que je suis au Luxembourg et même depuis le début de ma carrière, car 1/16, je ne pense pas avoir déjà fait ça auparavant. Mais il faut gagner deux matches. Et c’est ce qu’on s’est dit après le premier match. On ne voulait pas que ça se termine comme cela. On devait montrer une réaction. Je me suis regardé dans le miroir et je me suis dit que je devais être meilleur. Même si je ne suis pas à 100 %.

Comment cela?

Depuis la finale de la Coupe, j’ai une pneumonie. Mais le médecin m’a dit que ce n’était pas dangereux pour ma santé de jouer. Que ce ne serait pas facile, mais que je ne me mettais pas en danger. Donc, pour moi, la question de jouer ou pas ne se posait pas. 

Vous avez d’ailleurs réagi samedi. Que retenez-vous de ce match à Dudelange?

C’était un des matches les plus durs de ma carrière : les circonstances, moi qui ne suis pas à 100 %, la pression de se dire que c’est do or die et que si on perd, c’est fini. Et puis, comme l’année dernière, on se retrouve en double prolongation. Mais comme on est plus forts mentalement que l’an passé, plus costauds, on a réussi à décrocher la victoire. Et ça nous a donné le momentum pour le match décisif de mercredi.

Vous dites que vous avez le momentum, mais la première mi-temps de cette belle était compliquée, non?

En première période, effectivement, on n’était pas en rythme. Notre défense n’était pas vraiment au rendez-vous. Et quand on sait que notre bonne défense conditionne notre attaque, si on ne défend pas, on n’a pas de paniers faciles. En plus Dudelange a très bien joué en première mi-temps. Mais en seconde mi-temps, je pense qu’on a joué une de nos meilleures défenses depuis que je suis ici.

Justement, que s’est-il passé à la pause?

Le coach a fait son speech et ensuite on s’est parlé entre joueurs. On s’est dit que pendant toute l’année, notre gros point faible avait été le troisième quart. Trop souvent, on abordait la reprise avec une belle avance qui fondait juste après le repos. C’est ce qui s’est encore passé samedi : on avait sept points d’avance à la mi-temps et à la fin du troisième quart, il y avait égalité. Et on s’est dit que ça ne devait pas se passer comme cela.

Et vous l’avez démontré en réalisant une prestation impressionnante et on vous a vu montrer vos émotions plus que d’habitude. C’était voulu?

Oui. En tant que leader de l’équipe, je dois montrer à mes coéquipiers que je ne baisse pas les bras. Que je suis prêt pour le défi. Et je pense que quand on me voit me battre sur chaque ballon en défense comme en attaque, ça encourage mes coéquipiers à suivre le même chemin. J’étais peut-être un peu plus intense. Un peu plus méchant, dans le bon sens du terme.

Les gars ont montré de quel bois ils sont faits. Qu’on a tous grandi ensemble!

Comment expliquez-vous qu’on ait vu une équipe à deux visages, mercredi?

Je pense qu’on a montré notre caractère. On est dans un match do or die, on a cinq points de retard à la pause et il aurait été facile d’être effrayé. De subir la pression. De ne pas bien jouer. C’est vrai que généralement, on n’est pas l’équipe qui répond présent dans les grands rendez-vous. Mais les gars ont montré de quel bois ils sont faits. Qu’on a tous grandi ensemble. Et je parle de tous les joueurs de l’équipe. Bien sûr, si tu regardes les stats, tu peux te dire que c’est untel qui a fait la différence. Mais c’est un effort collectif. Chacun sait ce qu’il doit faire, un box out, un rebond, jouer dur en défense. Il faut vraiment rendre hommage à chaque joueur sur ce match!

Y a-t-il un moment où vous avez senti le match basculer?

Dans le troisième quart, on revient très rapidement au score. On fait un stop en défense et Thomas (Grün) plante un trois points en transition. À ce moment, on sentait l’intensité de notre défense. Et on a commencé à mettre nos tirs.

Vous infligez un 24-7 au troisième quart et vous terminez par un 48-17. Vous êtes-vous rendu compte du scénario?

Pour tout dire, on était concentrés sur le match. On sentait que ça se passait bien, qu’on faisait une belle série, mais ce n’est qu’après le match, en regardant les stats, qu’on a réalisé à quel point c’était important. Et qu’on avait vraiment fait un très bon troisième quart.

Vous abordez le quatrième quart avec 12 points d’avance. Comment abordez-vous ces dix dernières minutes?

Ce n’était pas évident de rester concentré. Tout le monde était très fatigué. Tant physiquement que mentalement. On était impliqué dans cette guerre pendant 30 minutes. Ça aurait été simple de se dire qu’on pouvait arrêter d’attaquer et de bien jouer en défense. Mais avec tous les gars, on s’était dit qu’on devait finir le job. Qu’on allait donner tout ce qu’on avait. Ça a montré, je le répète, le caractère de tout le monde.

La rencontre s’est terminée avec une petite polémique, puisque Franck Mériguet prend un temps mort alors que le match est joué et ça n’a pas plu au coach dudelangeois?

Je n’ai pas vraiment compris. J’ai juste vu le coach adverse crier. Mais Franck a pris ce temps mort pour me faire souffler. Je ne pouvais pratiquement plus respirer et il m’a donné une minute pour que je puisse récupérer un peu. Ce n’était absolument pas un manque de respect ou une manière de fêter la victoire. Maintenant, honnêtement, cela m’importe peu.

D’autant plus que vous n’avez, à la différence du T71, pas terminé votre saison. Et trois jours après, vous enchaînez à nouveau avec la finale face à l’Amicale?

Oui, j’aurais préféré avoir plus de repos. Surtout qu’en face, ils ont eu une semaine pour se préparer. Mais on va arriver avec le momentum, en pleine confiance, on joue bien. On va s’appuyer sur ce qu’il y a eu de positif lors de ces deux derniers matches.

L’Amicale, qu’est-ce que ça vous inspire?

C’est une équipe très forte, même si malheureusement, elle sera privée de Bobby (Melcher). C’est toujours dommage de voir un tel joueur manquer un rendez-vous comme cela. Après, c’est une équipe qui joue avec trois pros en même temps sur le parquet, ce sera la deuxième fois de ces play-offs, et il faudra faire avec. Pour s’en sortir, on devra contrôler leurs joueurs pros. Je pense que les deux équipes sont très proches. Cela m’étonnerait que ça se termine en trois manches sèches pour une équipe ou pour l’autre.

Qu’est-ce que cela représenterait pour vous de gagner un championnat?

Jusqu’à présent, je n’ai gagné qu’une Coupe au Luxembourg. C’est déjà très bien. Mais remporter un championnat, ce serait quelque chose d’encore plus satisfaisant.

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