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« Attentat terroriste » en France, un mort et au moins trois blessés


Le suspect est inscrit au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste. (Photo AFP)

Un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », est suspecté d’avoir tué à l’arme blanche une personne et d’avoir blessé au moins trois policiers samedi dans l’est de la France, lors d’une attaque qualifiée de « terroriste » par le président Emmanuel Macron et la justice.

Le précédent attentat mortel en France avait été commis près de la tour Eiffel en décembre 2023 par un Franco-Iranien connu pour son islamisme radical et ses troubles psychiatriques. L’attaque, menée elle aussi au couteau, avait fait un mort et deux blessés.

Selon des témoignages concordants obtenus par l’AFP, l’assaillant a crié « Allah u Akbar » (« Dieu est le plus grand » en arabe) à plusieurs reprises samedi lors de l’attaque menée dans la ville de Mulhouse et lors de son interpellation par les forces de l’ordre.

Selon le parquet de Mulhouse, l’assaillant a agressé les victimes avec un couteau, dont un Portugais de 69 ans, qui est décédé.

« Une personne civile qui s’est interposée est décédée. Trois policiers municipaux seraient blessés », a précisé dans un communiqué le Parquet national antiterroriste (Pnat), saisi de l’enquête ouverte pour assassinat et tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique, tous deux en relation avec une entreprise terroriste. L’assaillant est actuellement en garde à vue, a précisé le Pnat.

« Éradiquer le terrorisme »

En déplacement au Salon de l’agriculture à Paris, Emmanuel Macron a dénoncé un « acte de terrorisme », « islamiste », « qui ne fait pas de doute ». « Je veux dire (…) la détermination du gouvernement et la mienne de continuer le travail qui est le nôtre depuis huit ans pour tout faire afin d’éradiquer le terrorisme sur notre sol », a-t-il ajouté. « Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil », a réagi de son côté le Premier ministre centriste, François Bayrou.

Le suspect est inscrit au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, a déclaré à l’AFP le procureur de Mulhouse Nicolas Heitz. Deux policiers municipaux ont été hospitalisés en urgence absolue, blessé l’un « à la carotide », l’autre « au thorax », a-t-il avancé. Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a précisé le procureur de Mulhouse.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l’Algérie de l’avoir refusé à 10 reprises.

« Une fois de plus, c’est le terrorisme islamiste qui a frappé. Et, une fois de plus, j’ajoute que ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l’origine de cet acte terroriste », a-t-il lancé. De source syndicale, le suspect était placé sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence.

Militaires en renfort

Les faits se sont déroulés peu avant 16 h (15 h GMT), près d’un marché très animé en plein coeur d’un quartier populaire. Quatre périmètres de sécurité ont été dressés, sur les lieux des attaques successives et de l’arrestation du suspect. De nombreux policiers ont été déployés, ainsi que des militaires arrivés en renfort, a constaté un photographe de l’AFP.

Sur la dalle du marché, des policiers municipaux tentaient de préserver des traces de sang des intempéries. Des agents de la police scientifique procédaient également à des relevés. Une dizaine de véhicules de pompiers étaient stationnés. Sur place, un dispositif policier conséquent avait été mobilisé en début d’après-midi pour encadrer une manifestation de soutien à la République démocratique du Congo, confrontée dans l’Est à une offensive du mouvement armé M23 appuyé par le Rwanda.

« L’horreur vient de saisir notre ville », a déploré la maire de Mulhouse, Michèle Lutz sur Facebook. En janvier, un homme de 32 ans avait blessé au couteau une personne en criant « Allah Akbar » dans un supermarché d’Apt, dans le sud de la France. Il a été inculpé et écroué pour tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste. Fin janvier, le procureur antiterroriste, Olivier Christen, avait souligné que « l’absence de décès des suites d’une action terroriste en 2024 en France ne (reflétait) pas une diminution du risque terroriste », rappelant que neuf attentats avaient été déjoués l’an dernier sur le territoire.