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Attentat à la pudeur sur un septuagénaire : « Il a mis la main sur mon sexe »


L'homme, âgé aujourd'hui de 58 ans, abordait des septuagénaires dans le secteur du poteau de Kayl. (illustration Alain Rischard)

Outre les outrages publics aux bonnes mœurs, le parquet reproche à un quinquagénaire un attentat à la pudeur sur un septuagénaire, au poteau de Kayl. Le prévenu de 58 ans, dont le procès a eu lieu mardi après-midi, ne conteste pas les faits.

Ses victimes étaient toujours des hommes et avaient toujours un certain âge. L’après-midi du 24 août 2015, le quinquagénaire avait commis un attentat à la pudeur sur un homme, âgé aujourd’hui de 70 ans. C’était à proximité d’un petit parking entre Rumelange et Esch.

«Au niveau de la barrière, il m’a croisé et mis la main sur mon sexe», témoigne le septuagénaire. Sur le coup, il dit ne pas avoir trouvé cela d’une gravité énorme. «Mais après je me suis dit que je me trouvais dans un lieu isolé… Et si j’avais été un gosse qui ne sait pas se défendre…»

Il avait donc relevé la plaque d’immatriculation de la voiture de l’individu et signalé les faits à la police sans porter plainte toutefois. Trois semaines plus tard, la police l’avait contacté pour faire une déposition.

La police venait tout juste de recevoir l’appel d’un autre septuagénaire. Le 16 septembre, toujours dans les alentours du poteau de Kayl, ce dernier avait aussi rencontré le quinquagénaire. Cette fois-ci, il s’était dénudé et avait exposé son sexe. «Je me promenais en direction de l’Arbedshaff. Quand d’un seul coup quelqu’un a crié. J’ai tourné la tête. Et là, j’ai vu qu’il avait baissé son pantalon», raconte le second témoin. Il aurait essayé de le rattraper en courant. Mais il aurait disparu dans un grand champ de maïs en direction des Léifrächen. Il poursuit : «Alors que je parlais avec d’autres promeneurs, je l’ai vu ressortir du champ et partir en direction du parking.»

Ce n’est pas la première fois qu’il le voyait se dénuder. «Un an plus tôt, je l’avais déjà vu faire la même chose entre les Léifrächen et le poteau de Kayl. Toujours avec la même technique», se remémore le témoin âgé aujourd’hui de 78 ans.

Déjà condamné à six mois avec sursis en 2013

À la barre de la 7e chambre correctionnelle, le prévenu âgé aujourd’hui de 58 ans a maintenu ses aveux. «Je n’étais pas bien dans ma tête. À l’époque j’avais beaucoup de stress à cause du travail», explique le père de famille marié qui est façadier de métier.

«Vous n’avez pas d’autres moyens pour évacuer votre stress ?», creuse le président. Et de soulever : «Vous avez déjà été condamné en 2013 pour des faits identiques. Vous deviez être au courant que vous ne deviez pas recommencer.» – «C’est le même stress qui est revenu. Mais maintenant je vais bien. Je voudrais m’excuser auprès des messieurs.»

«On ne voit pas cela tous les jours», a remarqué l’experte psychiatre. Selon la spécialiste, le prévenu présente une tendance à l’exhibitionnisme. Lors d’un suivi, il pourrait apprendre d’autres techniques pour évacuer son stress, estime-t-elle.

Le représentant du parquet n’a pas manqué de revenir sur le casier judiciaire du prévenu. En 2013, il a été condamné à six mois de prison avec sursis. «Il se trouve en récidive légale», constate-t-il. Selon les conclusions de l’experte, il souffrait d’une altération du contrôle de ses actes, mais est pénalement responsables de ses actes. Le parquet requiert 15 mois de prison et une amende. Il demande d’assortir la peine d’un sursis probatoire avec l’obligation d’un suivi psychiatrique et pharmaceutique. «Il a arrêté son suivi. Cela me fait un peu peur.»

Avec cette peine, le parquet rejoint les plaidoiries de la défense. D’après Me Diab Boudene, son client ne risque pas de recommencer : «La vie de stress professionnel qui a déclenché tout cela n’existe plus. D’ici peu de temps, il sera à la retraite. Son idée est d’aller retourner vivre au Portugal.»

Prononcé le 22 mars.

Fabienne Armborst

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