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Atteinte d’endométriose : « Je souffre, mais je dois vivre avec »


"On m'a dit qu'il fallait que je fasse vite pour avoir plus de chances de tomber enceinte", raconte Jessica. Pas si simple que cela, pourtant... (photo DR/Claude Rodrigues)

Pour 10 à 15% des femmes dans le monde, le simple fait d’avoir ses règles ou des rapports sexuels est une véritable souffrance. D’autres n’ont pas de symptômes, mais sont infertiles. Elles ne le savent pas souvent, mais il est possible qu’elles soient atteintes d’endométriose. Jessica, 24 ans, témoigne.

Elle n’a que 15 ans lorsqu’elle commence à souffrir. D’abord, à cause de ses règles, «extrêmement douloureuses», puis lors de ses rapports sexuels. Ses compagnons ne comprennent d’ailleurs pas que Jessica Rodrigues, aujourd’hui âgée de 24 ans, ne prenne pas de plaisir. Pourtant, d’avoir mal, «je ne l’ai pas choisi», dit-elle.

Mauvais diagnostics

La jeune femme d’origine portugaise consulte huit spécialistes lorsqu’elle est encore au Portugal. «On me disait que ça irait mieux quand je me marierais, ou lorsque j’aurais des enfants. Comme si c’était magique.» Seul le huitième gynécologue consulté pose les bons mots : «Vous avez une endométriose», lui dit-il.

Et là, Jessica ne peut s’empêcher de pleurer quand elle comprend que la maladie ne la quittera pas. Lorsqu’elle arrive au Luxembourg, il y a cinq ans, rebelote.

Il faut trouver un spécialiste. Et là «on m’a dit que ce n’était pas possible que j’aie une endométriose car j’étais beaucoup trop jeune», assure-t-elle. Pourtant, deux gynécologues plus tard, la jeune femme installée à Dudelange a la confirmation et commence un traitement de six mois.

Ce traitement lourd, avec de nombreux effets secondaires, est difficile à supporter pour la jeune femme. «J’avais des bouffées de chaleur, j’ai perdu mes cheveux, j’ai grossi», raconte-t-elle. S’il diminue les douleurs pendant un temps, le traitement ne les arrête pas complètement, «donc il a fallu envisager la chirurgie», mais pas question d’enlever l’utérus pour la jeune femme qui désire être mère plus tard.

«Faire vite» un enfant

Seulement voilà, avec une endométriose, «on m’a dit qu’il fallait que je fasse vite pour avoir plus de chances de tomber enceinte. Aujourd’hui, mes ovaires vont bien, mais la situation va peut-être se dégrader. Le problème, c’est que je ne peux pas aller plus vite que cela. Je n’ai pas trouvé le bon compagnon, et il faut une certaine stabilité professionnelle pour envisager de faire un enfant.» Autant dire qu’une certaine pression pèse sur les épaules de la jeune femme.

Pour elle, opérée il y a deux ans, «la chirurgie n’a pas l’air d’avoir fonctionné, mais j’espère que les effets se sentiront plus tard».

En attendant, la jeune femme prend une pilule contraceptive qui atténue un peu les douleurs. Elle n’en démord pas : «Il faut parler de l’endométriose, il faut expliquer ce que la maladie engendre. Je vis, je fais plein de choses, mais pour être tout à fait honnête, la réalité, c’est que je souffre sans arrêt, mais je dois vivre avec.»

Sarah Melis

 

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