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[Athlétisme] Championnats d’Europe en salle à Istanbul : les ambitions luxembourgeoises


Charel Grethen, souvent peu en réussite en grands championnats indoor, rêve de se hisser enfin en finale. (Photo Luis Mangorrinha)

Pas moins de cinq athlètes luxembourgeois débarquent en Turquie. Et certains peuvent rêver grand. Très grand, même.

Une saison en salle, ça passe très vite. On n’a pas le droit de se rater pour espérer s’inviter à la table avec les plus grands. Avant qu’elle ne débute, seule Patrizia van der Weken avait son billet en poche pour les championnats d’Europe, finalement maintenus malgré la tragédie qui a frappé le peuple turc il y a quelques semaines à peine et provoqué le décès de plus de 50 000 personnes selon les derniers chiffres. Mais la délégation s’est petit à petit étoffée, si bien qu’ils seront pas moins de cinq à défendre les couleurs de l’équipe nationale à Istanbul.

Sur le papier, Charel Grethen et Bob Bertemes, vieux habitués des plus grands rendez-vous internationaux, ne devaient pas connaître trop de problèmes pour valider également leur aller-retour vers la Turquie. Et l’un comme l’autre ont rapidement rassuré sur leur forme.

Le premier en réalisant les minima sur le 3 000 m dès sa première sortie du côté de Metz et le second en montrant qu’il était présent avec une rentrée victorieuse et pleine d’espoir au CMCM.

Quelques semaines plus tard, le colosse de Mannheim lancera beaucoup, beaucoup plus loin que ses 20,78 m initiaux pour marquer les esprits. Et envoyer un message à l’Europe entière avec un poids mis sur orbite à 21,93 m, meilleure perf continentale de la saison (même si le Polonais Konrad Bukowiecki vient de lancer à 21,91 m à Madrid et qu’ils sont huit en plus de Bertemes à avoir lancé à plus de 21,60 m cet hiver).

Ils n’ont pas volé leur place

L’an passé, la hurdleuse Victoria Rausch avait franchi un cap, mais avait échoué d’un rien à se qualifier pour les championnats du monde indoor de Belgrade. En 2023, après avoir notamment battu d’entrée son record national, elle a longtemps été l’une des dernières qualifiées via le world ranking (voir ci-dessous).

Et cette fois, malgré quelques sueurs froides lors du week-end des championnats nationaux, où elle a scruté les sites de toutes les fédérations européennes pour vérifier que personne n’allait la sortir de la liste des qualifiées, elle a pu souffler. Et se qualifier finalement assez tranquillement pour ce nouveau très grand rendez-vous.

À ce quatuor, on ajoute donc Vera Hoffmann. La compagne de Bob Bertemes, qui est désormais son entraîneur, semble avoir trouvé la bonne combinaison au niveau de son entraînement et ça se voit en course. Elle a tout simplement réalisé un hiver exceptionnel, ponctué de deux records nationaux sur 1 500 m et du premier record du mile.

On l’aura compris, les Luxembourgeois n’ont pas volé leur place en Turquie. Bien sûr, on ne peut pas prévoir ce qu’il va se passer, mais certains ont prouvé qu’ils avaient les moyens de viser haut. Très haut. Alors mesdames, messieurs, faites nous rêver!

Dernière minute : Grethen seulement sur le 3 000 m

Alors qu’il avait initialement décidé de faire le doublé et de s’aligner sur les 1 500  et 3 000 m, Charel Grethen a finalement décidé de renoncer au 1 500 m et de concentrer ses efforts uniquement sur le 3 000 m : «Après Madrid (NDLR : la semaine dernière), je suis tombé un peu malade. Et comme le niveau du  1500 m est vraiment très relevé et que je pense que j’ai plus de chances sur le 3 000 m, je préfère prendre deux jours de plus pour bien me préparer. Bien sûr, c’est un risque, mais je pense que le jeu en vaut la chandelle.»

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Charel Grethen : tout sur le 3 000 m

(Photo : Luis Mangorrinha)

Programme

3 000 m (série samedi matin, finale éventuelle dimanche soir)

Comment il s’est qualifié

1 500 m : par le world ranking, 15e (sur 27 qualifiés) et premier qui n’a pas réalisé les minima (3’37″40) ou plutôt les a réalisés trop tôt (3’37″38 à Birmingham, un jour avant le début de la période de qualification) ou trop tard (3’37″09 à Madrid, trois jours après la fin).

3 000 m : en réalisant la norme (3’44″00) à Metz (3’43″00).

Objectif

Charel Grethen, souvent peu en réussite en grands championnats indoor, rêve de se hisser enfin en finale.

Saison

Il a peu couru. Mais bien couru. Pour sa rentrée à Metz, il explose son record national (7’43″00 contre 7’48″19) sur le 3 000 m et valide son billet pour Istanbul. Quelques jours plus tard, à Liévin, il échoue à 7 centièmes de son record national sur le 1 500 m (3’37″45 contre 3’37″38) et après une promenade de santé aux championnats sur 800 m (1’49″93 tout seul), il termine sa préparation en battant son record national du 1 500 m à Madrid, avec un nouveau temps de référence de 3’37″09. Il est 14e Européen au niveau des rankings sur les deux distances.

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Bob Bertemes : tout est possible

(Photo : AFP)

Programme

Poids (qualifications ce soir, finale éventuelle demain soir).

Comment il s’est qualifié

Il a profité des championnats nationaux, lors du dernier jour de qualification, pour réaliser la meilleure perf européenne de la saison et deuxième meilleure perf mondiale (21,93 m), synonyme de qualification directe (norme à 21,20 m) et de nouveau record national explosé (précédent 21,06 m deux semaines plus tôt).

Objectif

Au vu de sa perf, il peut rêver de médaille. Mais lui préfère y aller step by step. Se qualifier pour la finale serait déjà une belle satisfaction.

Saison

Alors qu’il galérait ces dernières saisons, il a cette fois parfaitement lancé son hiver en s’imposant en 20,78 m au CMCM. Il annonce qu’il vise son record national (21,03 m en 2019), qu’il bat une première fois en Norvège (21,06 m). Avant de conclure par un chef-d’œuvre à la Coque.

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Victoria Rausch : rien à perdre

(Photo : Jeff Lahr)

Programme

60 m haies (qualification samedi matin, demi-finale et finale éventuelles dimanche matin et soir).

Comment elle s’est qualifiée

Elle passe grâce au World Ranking (23/32).

Objectif

Pour ses premiers championnats d’Europe indoor, Victoria Rausch espère franchir le premier tour. Ce qui serait déjà une énorme performance.

Saison

Elle a amélioré de 4 centièmes son record national dès sa première compétition de l’hiver pour le porter à 8″17. Au CMCM, elle sera toute proche (8″19 et 8″18) avant d’effectuer des sorties moins convaincantes. Elle termine avec un bon 8″23 aux championnats, sans concurrence.

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Patrizia van der Weken : une journée qu’elle espère chargée

(Photo : ATP)

Programme

60 m (qualification, demi-finale et finale éventuelles demain).

Comment elle s’est qualifiée

Classée 13e sur 32, elle fait partie des 19 filles qui ont réalisé la norme (7″24), chrono claqué l’an passé aux mondiaux indoor de Belgrade (7″21) qui lui avait ouvert les portes de la demi-finale.

Objectif

La protégée d’Arnaud Starck est talentueuse et ambitieuse. Elle sait qu’elle a le potentiel pour aller à nouveau en demi-finale… et pourquoi pas même encore un peu plus haut.

Saison

Cet hiver, elle a été régulière autour des 7″30 avec un season best en 7″26 lors de sa victoire au CMCM.

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Vera Hoffmann : la cerise sur le gâteau

(Photo : Luis Mangorrinha)

Programme

1 500 (série demain matin, finale éventuelle samedi soir).

Comment elle s’est qualifiée

Elle passe au world ranking (19/37).

Objectif

Après deux apparitions en grands championnats en salle où elle n’a fait que de la figuration, Vera Hoffmann a clairement franchi un palier. Elle a le droit de rêver d’une finale, même si ce sera tout sauf facile.

Saison

Sa saison a été tout simplement parfaite. Après s’être préparée en altitude en Afrique du Sud, elle revient pour battre son record national sur le 1 500 m au CMCM (4’12″52 contre 4’13″88). Repérée pour sa perf, elle est conviée à Karlsruhe pour faire office de lièvre sur le 3 000 m.

Quelques jours plus tard, elle est à Boston où elle décroche le premier record national du mile (4’32″05 alors que la norme demandée était de 4’56″00). Une semaine plus tard, à Dortmund, elle améliore encore le record du 1 500 m (4’11″03), se rapproche des minima pour Istanbul (4’09″00) et conclut son hiver en enchaînant trois titres nationaux en quelques heures sur les 800, 1 500 et 3 000 m.

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