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ArcelorMittal : l’ex-intérimaire lanceur d’alerte relaxé


Selon le parquet, ArcelorMittal devrait être renvoyé devant le tribunal correctionnel dans les prochains mois pour «gestion irrégulière de ses déchets» dans l'affaire du crassier de Marspich. (photo Tania Feller)

Le tribunal correctionnel de Thionville a relaxé mardi un ancien intérimaire d’ArcelorMittal, qui avait dénoncé des déversements illicites d’acide et était poursuivi pour des menaces contre l’entreprise.

La relaxe a été prononcée en raison « d’un problème de qualification juridique », a précisé le président du tribunal. « La justice a compris que je n’étais pas une personne violente, c’était des mots que je regrette », a réagi Karim Ben Ali, l’ex-intérimaire qui s’est dit « soulagé ».

Une peine de quatre mois de prison avec sursis, assortie d’une obligation de suivi médical et d’une interdiction d’approcher les sites d’ArcelorMittal, avait été requise à son encontre, lors de l’audience, le 20 février. L’avocat du prévenu, Vincent Brengarth, avait plaidé la relaxe, estimant que les faits n’étaient pas caractérisés.

Le 8 janvier, l’ex-intérimaire de 37 ans s’était présenté devant l’entrée du site, à Florange, et avait menacé de « faire péter » la cokerie, une installation classée site Seveso où le charbon est chauffé à très haute température, ainsi qu’une usine fabriquant des produits de haute technologie. Il avait également menacé de s’en prendre à un bâtiment syndical et à des bureaux administratifs.

«Épuisé, au bout du rouleau»

À la barre, Karim Ben Ali, qui s’est présenté comme un lanceur d’alerte, avait raconté être « épuisé, au bout du rouleau » et ne plus retrouver de travail depuis ses dénonciations.

À l’été 2017, il avait diffusé une vidéo le montrant en train de déverser sur le crassier de Marspich (Moselle) un liquide jaunâtre, qu’il présentait comme des rejets d’acide. En septembre 2018, une enquête pour « atteinte à l’environnement » a conclu qu’il s’agissait non pas de rejets d’acide mais « d’eaux usées ».

Selon le parquet, ArcelorMittal devrait cependant être renvoyé devant le tribunal correctionnel dans les prochains mois pour « gestion irrégulière de ses déchets », un délit passible de deux ans d’emprisonnement et 75000 euros d’amende. Une enquête pour « blessures involontaires » a par ailleurs été ouverte en février par le parquet de Thionville, après une plainte déposée par Karim Ben Ali. Celui-ci dit souffrir d’une perte du goût et de l’odorat, d’irritation des yeux et reproche à la société de ne pas l’avoir informé qu’il transportait « des matières particulièrement dangereuses ».

AFP/LQ

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