BGL LIGUE (1re JOURNÉE) Le retour de Schifflange en DN aura été une démonstration de volonté : mené de deux buts, réduit à dix, il a repris Pétange !
Dans le regard de Sophie Lamorté, la directrice sportive du club, il n’y a pas la même émotion que deux mois plus tôt, quand Schifflange a renoué avec l’élite du football luxembourgeois après une victoire 3-2 contre Luxembourg City, mais quand même, c’est un peu embué : «C’est ça qu’on veut voir de notre équipe, cette grinta. Et ce match nul, il n’est pas si loin d’une victoire.»
Juste avant cet aveu de fierté bien compréhensible, il y a eu le coup de sifflet final de M. Bourgnon et juste avant le coup de sifflet final, Thomas Macalli, un entrant, a été servi dans la profondeur par Hearvin Djetou, un autre entrant (bravo le coaching gagnant) pour égaliser à la 98e, alors que Schifflange était mené 0-2 quelque 77 minutes plus tôt, 1-3 quelque 41 minutes plus tôt et était réduit à dix quelque 21 minutes plus tôt. Inutile de dire, donc, que ce point, les hommes d’Ismaël Bouzid sont allés le chercher aux tripes.
À l’inspiration aussi, quand Koriche, d’une sublime feinte de corps, a enrhumé l’entrejeu pétangeois pour la deuxième occasion du match seulement pour le promu, servant Herr dans la profondeur, ce dernier ayant la chance d’avoir le contre face à Barrela (1-2, 44e). À la bagarre également, quand Kirch (devenu le capitaine de Schifflange après avoir été celui de Dudelange) a arraché un ballon à Stumpf le long de la ligne de sortie de but pour servir Herr, qui a conclu subtilement en lobant le portier pétangeois… de la cuisse (2-3, 58e). «On n’a pas lâché, c’est ce qui fait notre force, lance Benjamin Besic. Cela s’est joué sur l’aspect psychologique, on savait que c’était leur point faible.»
«On les a détendus à la pause»
Sans Heil, Laukart et Tekiela, un patron par ligne, Pétange aura en effet craqué dans les grandes largeurs, en ouverture du championnat. Dans un style pour l’heure moins enchanteur mais bien plus direct et qui fait la part belle aux fulgurances de ses hommes de couloir, le Titus s’est dévoilé plus tueur en même temps que plus friable.
«Oui, on a vraiment été fébriles en fin de match», avoue Valentin Steinmetz. C’est pourtant sur la supposée supériorité des visiteurs en première période qu’Ismaël Bouzid a bâti les fondations de cette «remontada». En leur disant qu’au-delà du face-à-face raté de Steinmetz avec Haidara pour un pied droit pas assez ouvert (13e) et du slalom d’Abreu entre trois défenseurs auquel l’envergure du gardien a mis fin (15e), les deux premiers buts avaient été offerts par ses gars : un Laterza figé sur corner et dépassé par le jaillissement de Merk (0-1, 8e) et une faute largement évitable sur le coup franc plein axe de M. Sarr (0-2, 21e). Quant au troisième but signé Abreu – somptueux solo entre Laterza et Rodrigues – sur une perte de balle dans l’entrejeu (1-3, 47e), n’en parlons même pas.
«C’est pour ça que je suis frustré, se désole le technicien schifflangeois. Parce que sans toutes ces erreurs qui ne se payaient pas cash en PH, on aurait sûrement plus qu’un point! Mais aujourd’hui, on va s’en contenter pour tout ce qu’ils ont montré, surtout à dix contre onze. Il faut aussi comprendre leur crispation après 23 ans sans jouer en DN. À la pause, on les a détendus. Et on va continuer à le faire.» On aime pourtant bien le FC Schifflange 95 en version furia…