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Agriculture et climat : « Le gouvernement doit se positionner »


Le syndicat agricole déplore une absence de dialogue avec les autorités sur des questions cruciales pour la profession. (illustration Julien Garroy)

Le syndicat agricole Fräie Lëtzebuerger Bauereverband (FLB) appelle l’exécutif à définir et à lancer d’urgence des politiques concrètes et précises pour répondre aux défis liés au changement climatique.

Le FLB se sent délaissé par les politiques et il tient à le faire savoir : «Les défis réels qui se présentent à l’agriculture luxembourgeoise sont loin d’être clarifiés par le gouvernement, qui doit se positionner», a lancé mardi son président, Aloyse Marx.

Décalage entre la com et la réalité

Aloyse Marx précise son point de vue : «Nous avons un besoin urgent que des objectifs de développement durable soient définis, car nous nous trouvons dans une situation marquée par l’absence de concepts censés régir notre secteur face à l’urgence climatique.» De manière générale, le FLB déplore l’écart entre la communication politique et les solutions concrètes à trouver.

Glyphosate, l’absence d’alternatives

Le syndicat agricole est revenu sur l’interdiction programmée du glyphosate. «Le FLB a envoyé au printemps un questionnaire au gouvernement concernant l’interdiction prochaine du glyphosate. Les interrogations formulées visaient à savoir si l’exécutif est disposé à mettre des alternatives sur la table à l’intention des agriculteurs. Nous n’avons toujours pas eu de retour du gouvernement», s’est insurgé Aloyse Marx.

Dialogue inexistant sur le bio

Le son de cloche se révèle être sensiblement le même pour ce qui relève de l’agriculture biologique. Le FLB fustige «l’absence de dialogue avec les autorités gouvernementales» en ce qui concerne son objectif de convertir 20% de la superficie agricole du pays en culture biologique d’ici 2025. «Cette décision a été prise sans que les politiques se soient concertés au préalable avec les personnes principalement concernées, les agriculteurs», a jugé Louis Boonen.

Or la fédération souligne avoir adressé un questionnaire sur la question au ministre de l’Agriculture, Romain Schneider, «dès le début du mois de février, mais aucune réponse ne nous est parvenue», regrette Louis Boonen. Là aussi, le FLB appelle le gouvernement à renouer le dialogue et souhaite être consulté avant toute prise de décision.

Réduction des émissions

Par ailleurs, la fédération d’agriculteurs milite pour la mise en place d’un contrôle de durabilité («monitoring») pour toutes les entreprises agricoles, afin de délivrer des informations précises sur la situation actuelle de celles-ci et de permettre d’entrevoir des possibilités d’amélioration.

Par extension, le FLB considère la question de la protection climatique comme «étant aussi bien un défi et une opportunité pour l’agriculture luxembourgeoise», selon Jeff Boonen. «Les agriculteurs pourraient eux-mêmes décider de la marche à suivre dans le cadre du développement de leur entreprise, par le biais d’une méthode de mesure standardisée et via un système de certification, par exemple», a encore estimé Jeff Boonen.

Claude Damiani