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Affaire Grégory : la justice maintient Murielle Bolle loin des Vosges


Cette photo du 21 juin 2017, peu avant son interpellation, est la seule photo récente connue de Murielle Bolle. (photo archives AFP)

La cour d’appel de Dijon a refusé mercredi d’autoriser Murielle Bolle, personnage clé de l’affaire Grégory devenue suspecte, à rentrer chez elle dans les Vosges comme elle le demandait, a-t-on appris auprès d’un de ses avocats.

La chambre de l’instruction a « rejeté la demande de mainlevée de contrôle judiciaire de Mme Bolle », a indiqué Me Christophe Ballorin. D’abord écrouée après sa mise en examen à la fin juin, sa cliente avait été placée sous strict contrôle judiciaire début août, avec obligation de résider dans la Nièvre, loin de son domicile.

En 1984, alors adolescente, elle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, cousin du père de Grégory, du rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort dans la Vologne, avant de se rétracter. Jean-Marie Villemin avait tué Bernard Laroche d’un coup de fusil en 1985. Trois décennies plus tard, la justice soupçonne cette femme de 48 ans d’avoir participé au rapt mortel de l’enfant, tout comme les époux Jacqueline et Marcel Jacob, également mis en examen en juin dernier. Des accusations contestées en bloc par la défense.

Une nouvelle demande sera faite

Le rejet de la demande de Murielle Bolle « n’est pas forcément une surprise », a commenté Me Ballorin qui rappelle que sa cliente n’a toujours pas été ré-entendue par la juge d’instruction depuis six mois et qu’une audition devrait être organisée prochainement. « Nous allons présenter une nouvelle demande après que Murielle Bolle a été entendue », a poursuivi le conseil, qui s’attend à ce que des éléments nouveaux concernant sa cliente soient ajoutés par les enquêteurs dans le dossier.

Le parquet général s’était opposé, lundi à l’audience, à un assouplissement de son contrôle judiciaire qui lui interdit aussi tout contact avec la presse ou les protagonistes du dossier, et l’oblige à pointer deux fois par semaine auprès des forces de l’ordre.

Le 20 décembre, les magistrats de Dijon avaient permis à Jacqueline et Marcel Jacob, tous deux septuagénaires, de se retrouver chez eux dans les Vosges, après six mois de séparation dans le cadre de leur contrôle judiciaire. Mais seulement après leur nouvel interrogatoire par la juge d’instruction : auparavant, le couple avait lui aussi essuyé un refus de la cour d’appel. Les avocats de Murielle Bolle ont déposé par ailleurs une requête visant à faire annuler sa mise en examen, assortie d’une question prioritaire de constitutionnalité touchant aux conditions de sa garde à vue en 1984. Elle doit être examinée le 9 février par la chambre de l’instruction de Dijon.

Le Quotidien/AFP