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À la Chambre des députés, pas d’excuse pour Poutine


Les députés ont débattu de la situation en Ukraine et ont surtout critiqué la position de l’ADR, qui ne voit pas l’utilité des sanctions contre la Russie. (Photo : didier sylvestre)

L’ADR a bien essayé de tempérer cet élan de solidarité envers l’Ukraine, un pays qu’il juge antidémocratique, mais il s’est attiré les foudres de tous ses pairs. En attendant la rencontre avec Zelensky.

La guerre déclenchée par Poutine en Ukraine fait trembler les murs de la Chambre des députés où le ton est monté ce lundi  à l’occasion d’incessantes passes d’armes entre Fernand Kartheiser (ADR) et l’ensemble des autres fractions. Le président Fernand Etgen venait d’annoncer que les députés auront l’occasion de mener un échange avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, par visioconférence le 2 juin à 10 h.

Tous les partis ont montré leur exaspération, saturés qu’ils sont du discours de l’extrême droite qui tend à culpabiliser en partie les victimes de l’agression des Russes et à se montrer clément avec le chef du Kremlin qui doit sortir la tête haute de cette crise.

«J’entends qu’il ne faut pas le provoquer!», s’emporte Claude Wiseler, dont le parti est favorable à un durcissement des sanctions contre la Russie, alors que Fernand Kartheiser s’interroge sur la portée de telles mesures. «Ne rien faire, c’est dangereux! Et Poutine fait ce qu’il veut, il n’a pas besoin d’excuse», poursuit le député chrétien social.

Pourtant, Fernand Kartheiser insiste et craint que ces sanctions finissent par ruiner l’économie nationale, alors qu’elles n’ont rien changé à la situation sur place, selon lui. «Jusqu’ici, les sanctions n’ont rien changé et c’est la seule question intellectuelle qu’il faut se poser», dit-il.

Le CSV comme l’ADR avaient fait inscrire à l’ordre du jour des débats la situation en Ukraine et ses conséquences, ce qui a permis à Fernand Kartheiser de déposer une série de motions qui ont toutes été massivement rejetées. Le député ne comprend pas pourquoi, d’ailleurs, estimant que les intentions de son parti vont dans le sens d’un soutien à l’Ukraine.

Les autres députés s’étranglent, à l’image de Stéphanie Empain (déi gréng) : «On a toujours entendu de votre part le même discours sur ces migrants qui fuient leur pays d’origine au lieu de le défendre et de combattre, et vous nous dites aujourd’hui qu’il ne faut pas livrer des armes en Ukraine, je ne comprends pas.» La députée écolo est lasse des critiques sans cesse répétées par l’ADR qui se moque du pacifisme assumé des verts, lesquels défendent aujourd’hui cette livraison d’armes. «Elles sont justifiées contre des agressions barbares contre des maternités et des hôpitaux», déclare-t-elle.

Pas de faux espoirs

C’est aussi ce que pense le Premier ministre, Xavier Bettel, qui avoue que «franchir le pas n’a pas été chose aisée». Il y a eu «un changement de paradigme en décidant d’envoyer des armes létales», poursuit le Premier ministre qui rappelle également que le Luxembourg a versé 4 millions d’euros au titre d’une aide humanitaire dès le début de l’agression.

La question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne a été abordée et Xavier Bettel rappelle que la Moldavie et la Géorgie frappent à la porte aussi. «Nous devons analyser les trois demandes et ne pas donner de faux espoirs, car il n’existe pas de procédure accélérée.»

Le Premier ministre tient à préciser que le dialogue avec Poutine n’est pas abandonné mais «difficile». «Nous avons tous dit aux Russes que cette guerre n’a plus de sens, ils sont en train de détruire non seulement un pays et son peuple, mais aussi les liens diplomatiques et culturels avec le reste du monde, cela en vaut-il la peine?», interroge Xavier Bettel.

Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, avoue que toutes les tentatives diplomatiques ont échoué, et juge, dès lors, que les sanctions et les soutiens militaires sont nécessaires pour stopper la guerre. «Après, on négocie la paix. La diplomatie aura sa chance quand on aura un cessez-le-feu», déclare Jean Asselborn.

Mais il n’est pas à l’ordre du jour. Au contraire, les inquiétudes se font plus fortes et se répandent sur tous les continents. Hier, les députés ont aussi longuement discuté des conséquences de cette crise et pas seulement son impact sur l’économie luxembourgeoise. Une famine sans précédent risque de s’abattre sur le continent africain et partout ailleurs des pénuries guettent les populations. Les perspectives sont bien sombres.

2 plusieurs commentaires

  1. Zelenski est non seulement un clown mais surtout une marionette des américians.
    Et les dirigeants européens, sans exception, tombent dans le piège de ce manipulateur corrompu.

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