Le Fonds Belval teste un nouveau système pour surveiller la présence ou non des chenilles processionnaires.
Depuis 2023, le Fonds Belval a demandé à l’entreprise de paysagisme qui gère ses espaces verts de mettre en place ces pièges. Cette année, elle en a installé une cinquantaine sur le site. Au début du mois de mai, ces chenilles, après avoir passé l’hiver dans un œuf, éclosent et à la mi-juin, on peut les observer la nuit, se déplaçant en file indienne, pour se nourrir des feuilles des chênes. «S’il y en a dans les bois, ce n’est pas vraiment problématique. Mais plus on se rapproche des endroits fréquentés par des personnes avec des animaux domestiques ou des enfants, et plus ça le devient», explique Christian Veletta, architecte pour l’établissement public.
La faute aux poils urticants de ces chenilles, qui, de mai à juillet, peuvent provoquer des réactions inflammatoires, des troubles respiratoires et autres désagréments, parfois graves, pour la santé des humains et des animaux domestiques. Et ce n’est même pas la peine d’être en contact avec les chenilles, leurs poils peuvent se détacher sous l’effet du vent ou du stress. «Il faut informer les gens. Ce système de sacs et de laine suscite une certaine curiosité, de ce fait les passants vont être un peu plus conscients», espère-t-il.
Ça nous permet surtout de les voir et de les aspirer
Les chenilles processionnaires posent-elles problème à Belval? «On en a eu quelques-unes, il y a plusieurs années», reconnaît l’architecte, mais avec leur infestation à d’autres endroits au Grand-Duché, le Fonds Belval teste différents procédés. «On avait repéré ce système à Luxembourg», poursuit Christian Veletta. «Auparavant, les concierges de différents bâtiments que nous gérons faisaient des rondes pour vérifier la présence de chenilles. Et à une ou deux reprises, ils en ont trouvé, se rappelle-t-il. Il semblerait que ces chenilles n’apprécient pas beaucoup de marcher sur la laine, cela bloque leur procession et elles sont déviées, si on a de la chance, dans le sachet. Mais ça nous permet surtout de les voir et de les aspirer.»
Contrairement à sa cousine, la chenille processionnaire du pin, celle du chêne ne descend pas sur le sol. Dans ce cas, est-ce vraiment pertinent d’installer la laine à quelque deux mètres de hauteur? «Oui, répond Jonas Brandenburger, le directeur d’Isogreen, l’entreprise de paysagisme en charge de certains espaces verts de Belval, qui a planté quelque 230 chênes sur le site. Il arrive à la chenille processionnaire du chêne de quitter les cimes des arbres pour chercher de la nourriture.» En plus des anneaux de laine, l’entreprise a aussi installé des pièges à phéromones dans la partie supérieure de la couronne des arbres pour détecter les chenilles adultes. Le bilan sera tiré à la fin de l’été.
Comment limiter les risques d’intoxication
En plus de ne pas s’approcher, ni toucher les chenilles ou leur nid, il est recommandé de se tenir à distance des arbres porteurs de nids. Porter de longs vêtements en cas de promenade en forêt, éviter de se frotter les yeux pendant ou au retour d’une balade et ne pas faire sécher son linge à côté d’arbres infestés sont aussi quelques conseils.
En cas de suspicion d’exposition aux chenilles, prendre une douche et changer de vêtements et si jamais des signes d’urgence vitale (détresse respiratoire…) apparaissent, il faut se rendre aux urgences. Enfin, si des animaux domestiques sont touchés, il faut consulter un vétérinaire (pour les urgences appelez le 112 ou Post Infotel au 26 77 12 34).