Après huit mois houleux, les porte-paroles du bureau du citoyen pour le climat ont remis jeudi au Premier ministre leurs 56 propositions pour lutter contre le changement climatique. Un débat à la Chambre des députés est programmé fin octobre.
Ce fut laborieux et plus long que prévu, mais ils l’ont fait ! Au terme de huit mois de travail en groupe et de rencontres avec de nombreux experts, les 60 membres effectifs du Klima-Biergerrot (KBR) et leurs 40 suppléants se sont accordés sur 56 propositions concrètes destinées à intensifier la politique climatique du Luxembourg.
Un véritable exploit dans le peu de temps qui leur avait été alloué : prévus au départ sur six mois, de janvier à juillet, les travaux ont finalement débordé jusqu’au mois d’août, avec les derniers ajustements et le vote final ces derniers jours. Un timing qui a posé de gros problèmes, dès le début, provoquant la colère de certains participants qui redoutaient une instrumentalisation politique, et qui a poussé le KBR à ajouter un paragraphe dédié dans le préambule de son rapport final.
Les citoyens disent ainsi s’interroger rétrospectivement «sur l’adéquation entre le temps imparti et l’envergure de la mission», regrettant de ne pas avoir eu «l’opportunité de mener une discussion préliminaire sur la méthodologie» ou de disposer d’une «gouvernance propre» qui leur aurait permis d’inviter les intervenants externes de leur choix.
Un travail colossal
Parallèlement aux experts issus, pour beaucoup, de ministères ou d’organismes publics, les membres auraient souhaité consulter «des organisations de la société civile, associatives ou des ONG», demande qui leur avait été refusée, lors d’une séance de travail que nous avions pu visionner.
Au-delà de ces points noirs – pour lesquels ils ne sont pas à blâmer – les citoyens ont fourni un travail colossal : l’ensemble de leurs propositions sont richement documentées et accompagnées de mesures applicables en grande partie dès aujourd’hui. Encore faut-il que la volonté politique suive.
Mais sur ce point, le Premier ministre semble avoir rassuré la douzaine de porte-paroles qui s’est rendue hier matin au ministère d’État : «Il a dit qu’il veillerait à ne pas nous décevoir, ce sont ses mots», raconte Laure, porte-parole du groupe dédié à la gestion des déchets. «Il a évidemment rappelé que le conseil de gouvernement, comme les députés, doivent se prononcer, mais je suis plutôt confiante», confie la jeune femme, ajoutant que les attentes sont fortes, vu l’engagement de tous.
Son collègue Marc, porte-parole du groupe Agriculture tient d’ailleurs à souligner que leur investissement en faveur du climat ne se limite pas au KBR : «On est tous déjà très engagés, on n’attend pas du KBR qu’il résolve tout. On continuera à être des ambassadeurs de l’éco-conscience», affirme-t-il.
« Ce qu’on propose n’est pas farfelu »
Patrick, qui a travaillé sur des thématiques transversales, confie tout de même qu’il serait fortement déçu si tout ça n’était qu’un coup pour rien : «Ce qu’on propose n’est pas farfelu, bien au contraire, c’est réalisable. Vu l’urgence d’agir, oui, je serais vraiment déçu si rien n’est appliqué. Mais je suis certain que des propositions vont être mises en œuvre», sourit-il.
Impossible de lister ici toutes les propositions du KBR, mais certaines ont davantage retenu notre attention. Au chapitre Agriculture, les citoyens plaident par exemple pour la sortie de la dépendance à l’élevage, pointant les quantités de rejets des bovins, encourageant au passage la population à réduire sa consommation de viande.
Ils veulent aussi aller plus beaucoup loin que les 12% actuels d’énergies renouvelables dans le réseau national et estiment que la production doit être augmentée rapidement pour atteindre 80% des besoins en électricité d’ici 2030, et non 25% comme prévu.
Un débat à la Chambre fin octobre
Pour la Construction durable, ils aimeraient des incitations fiscales attrayantes et pousser les acteurs publics et les promoteurs à se tourner vers des projets neutres en carbone ou presque, à hauteur de 40% de logements dès 2024, avec un cadre légal facilitant l’habitat alternatif.
La balle est donc maintenant dans le camp politique : les députés auront l’occasion de rencontrer les membres du KBR en commissions parlementaires au début du mois prochain, avant un débat de consultation à la Chambre programmé le 25 octobre. Les 56 propositions du KBR feront partie des discussions autour du nouveau plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC). Elles sont consultables en ligne sur le site du gouvernement.
Faire du télétravail la nouvelle norme
Tel est l’une des (nombreuses) recommandations du groupe Mobilité et transports : parmi d’autres idées pour rendre les transports en commun plus compétitifs, refondre la fiscalité des véhicules les plus polluants, ou encore réduire l’usage de la voiture, les citoyens plaident pour l’instauration de deux jours de télétravail par semaine pour tous les métiers où cela est possible, considérant que «cela ne doit plus relever de la liberté individuelle des entreprises» mais de la loi.
«Si les résidents et les frontaliers laissent leur voiture au garage deux jours par semaine, c’est autant d’économies de gaz à effet de serre. Réduire la circulation automobile permet aussi moins d’engorgement, donc moins de temps sur la route et mécaniquement moins de pollution», résume Bruno, porte-parole du groupe.
Et le flexitravail doit aussi être développé : «Les employés devraient avoir la possibilité de commencer leur journée depuis chez eux, avant de rejoindre le bureau à un moment où il y a moins de trafic, y poursuivre leurs tâches, avant de regagner leur domicile pour s’occuper de leurs enfants par exemple, puis de travailler à nouveau», explique-t-il. «Or, aujourd’hui, si je débute en télétravail ne serait-ce qu’une heure, toute la journée est considérée comme tel. Ce qui pose problème et empêche toute flexibilité.»
De nouveaux modes de travail à inventer et tout un cadre légal à construire, avec des implications transfrontalières pour ne léser personne, insiste-t-il.
Lutter contre le changement climatique me fait penser aux danses antiques que l’on pratiquait pour faire venir la pluie. Tout ce que peuvent inventer les adeptes de la secte écolo-climatique ne devrait pas faire plus d’effet que les danses d’antan.
En attendant, la peur devant le CO2 (qui est un gaz bénéfique pour faire pousser les plantes) finira pas mettre toute l’europe à genou. C’est peut-être le but de ces adeptes de la décroissance et du surpeuplement humain de la planète.
A lire: Résilience, potion magique | Claudine Als. Ici les idées sont développées sur l’envergure possible en incluant la Grande Région. Sujet que le KBR n’a pas envisagé et ceci malgré la présence de plusieurs frontaliers. 11.000.000 d’habitants pour un projet de changement ont donc été oubliés. DOMMAGE!