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352 Football Festival : «On milite pour le foot luxembourgeois»


À 27 et 29 ans, Luca De Iuliis et Bryan Marcolino organisent le 352 Football Festival, le premier projet de leur ASBL créée fin 2022.

Pour sa première édition ce week-end, le 352 Football Festival s’articule autour d’un tournoi de football afin de mettre la lumière sur les aspects sociétaux et culturels du ballon rond.

Plus qu’un tournoi, c’est un pont entre le football, sa culture populaire et ses questions sociétales qui sera jeté samedi et dimanche à Dudelange, avec la première édition du 352 Football Festival sur le site de Neischmelz. Ses fondateurs, Luca De Iuliis et Bryan Marcolino, souhaitent importer un nouveau genre de tournoi au Luxembourg, «inspiré du modèle britannique».

Bien que le week-end soit construit autour d’un tournoi de foot à cinq, l’événement se passe aussi hors du terrain. «Pour les parents qui accompagnent, ceux qui ne jouent pas et même ceux qui ne sont pas fans de foot», des food trucks, des concerts, des expositions, des tables rondes et des ateliers peinture et de photographie sont prévus. «Si les clubs restent souvent entre eux pendant la saison, nous, on souhaite faire une fête tous ensemble autour du sport et de sa culture», explique Bryan.

À l’origine de ce projet ambitieux, c’est la musique qui a réuni ces deux amoureux de football. Bryan était alors en poste à Luxexpo lorsqu’il rencontre Luca, organisateur d’événements musicaux sur son temps libre. «Ça a collé de suite, on a fusionné.» Liés par leur passion commune, le fan de Benfica et celui de l’Inter Milan décident de créer l’ASBL 352 en novembre 2022, un an après une première action symbolique. «Comme un clin d’œil à la diaspora cap-verdienne, on avait rassemblé et donné des kilos de maillots de clubs luxembourgeois au Cap-Vert», raconte Bryan.

Un attachement au foot populaire et aux «histoires humaines» qui transpire également dans la genèse du 352 Football Festival. «On est un pays avec beaucoup de fans, mais ils ne vont pas voir le club de leur ville. Les affluences sont en baisse», constatent Luca et Bryan, anciens joueurs à Strassen et Bertrange.

«Les gens ne sont pas attachés à leur club local, mais, sans critiquer, c’est aussi parce que rien n’est fait pour.» Face à ce désintérêt, le duo décide alors de rassembler le foot luxembourgeois par le biais d’un tournoi, sans frais d’inscription pour jouer et avec entrée gratuite pour les spectateurs.

Du terrain au débat

À l’image des terrains en béton de Neischmelz, les organisateurs du festival souhaitent «proposer un bon moment autour d’un sport populaire et simple». Au total, 16 équipes de cinq devraient s’affronter durant des matches de 24 minutes, avec comme espoir d’atteindre les phases finales dimanche et de remporter un prix, pas encore dévoilé. Le tournoi ayant été organisé avec «un timing très serré depuis l’autorisation en avril, il manque encore des équipes, mais c’est toujours possible de s’inscrire», confie Luca.

Du côté des animations, il y aura aussi du spectacle. Des ateliers de peinture, de collage, de création de maillots et de tifos et des expositions seront notamment proposés au public. Tout comme un atelier de photographie animé par des professionnels, une brocante de maillots vintage et des concerts d’artistes locaux, dont une soirée samedi. Des camions-restaurants proposeront aussi de la nourriture de stade, entre fish and chips, pizzas et bifanas, petits sandwichs typiques du Portugal.

Autre temps fort du week-end : les tables rondes. Elles se tiendront dans l’un des hangars du site et auront pour sujets : «Le phénomène des maillots vintage, la mode et la photographie sportive», «Dudelange, son histoire d’immigration et la création du F91» et «Les aspects socioculturels au sein du football luxembourgeois».

Ces tables rondes permettront de donner la parole à des acteurs locaux et internationaux sur des thèmes variés comme le marketing, le racisme ou les discriminations. «Il y a déjà eu quelques tables rondes, mais le Luxembourg est un peu fermé d’esprit sur ces questions», regrette le duo, inspiré par «le livre de Jean Ketter sur l’immigration et le film de Tessy Troes sur le football féminin».

«On milite pour le foot luxembourgeois, car les gens y ont des choses à dire», affirme Bryan. En cas de réussite, l’ASBL 352 voit même plus loin qu’un tournoi. «Pourquoi ne pas réunir tous les deux mois des dirigeants de club afin d’échanger et de proposer des idées  Ce n’est pas parce qu’on est un petit pays qu’on doit se bloquer, au contraire.» Pas encore soutenus par la Fédération luxembourgeoise de football, malgré des discussions, Bryan et Luca comptent bien faire évoluer les choses à leur échelle. «On n’est pas des révolutionnaires, on veut juste essayer de faire évoluer les mentalités.»

Inscriptions au tournoi par courriel (asbl352@hotmail.com) ou au 621 614 668.