À l’heure des bilans de fin d’année, le service météorologique national AgriMeteo annonce que 2023 s’avère être la 3e année la plus chaude jamais mesurée au Grand-Duché de Luxembourg depuis le début des enregistrements en 1838.
Sur base des données analysées jusqu’au 27 décembre inclus, l’année affichait une température moyenne de 10,8°C, dépassant de 0,9°C la moyenne de la période de référence 1991-2020.
Toutes les saisons, excepté le printemps, affichaient des températures moyennes supérieures à la normale. L’automne 2023 était le 2ᵉ le plus chaud jamais mesuré, avec un excès de température moyen par rapport à la normale allant jusqu’à +2,6°C à Luxembourg-ville.
Rappelons qu’il y a tout juste un an, 2022 avait été déclarée l’année record la plus chaude jamais mesurée par AgriMeteo au Luxembourg.
D’après AgriMeteo, le changement climatique causé par l’humain a fait augmenter les températures de 1,5°C entre 1861-1890 et 1991-2020 au Luxembourg, et les 10 années les plus chaudes ont toutes été enregistrées au cours de la période 2003-2023.
Du côté de la pluviométrie, après une période sèche de mai à début juillet, les mois d’octobre et novembre étaient particulièrement pluvieux. L’automne météorologique a ainsi enregistré des excédents de pluie variant entre +65,2 mm (Luxembourg-ville) et +140 mm (Asselborn).
Vu sur l’année, le niveau moyen de pluie (956,97 mm) relevé par les 4 stations météo de référence excédait de 24% la normale de référence (769,84 mm).
Impact sur l’agriculture et la viticulture
Les variations extrêmes ont impacté le développement de certaines cultures agricoles au fil de saisons. La longue période sèche de fin mai à fin juillet a diminué les rendements en blé, triticale et seigle d’hiver.
La moisson a commencé très tôt, et si l’orge d’hiver et le colza ont pu être récoltés avec des rendements convenables, la pluie continue d’août a retardé les récoltes des céréales panifiables, du blé et de l’épeautre dans l’Oesling.
Les céréales de printemps ont été particulièrement pénalisées en 2023. La récolte de maïs s’est avérée de bonne qualité grâce aux précipitations estivales. Les pommes de terre ont donné des rendements moyens. Les prairies et pâturages ont connu une année particulièrement favorable en rendement et en qualité, de façon à ce que les éleveurs disposent de suffisamment de réserves en fourrages.
Du côté de la viticulture, la chaleur a avancé le début des vendanges, mais l’excès de pluie a forcé les vignerons à trier entre les grappes juteuses et moisies, et a diminué la quantité de raisins récoltée. À l’instar des cinq années précédentes, cette année, il n’y a pas eu de vin de glace en raison du réchauffement climatique.