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En France, la « prune » passe aux communes


Dans la région Grand Est, les municipalités annoncent des politiques plutôt mesurées. (photo: DR)

Dans la forme, ce qui s’annonce ne change pas grand-chose pour l’automobiliste. Qu’elle s’appelle PV, amende ou forfait post-stationnement, une « prune » reste une « prune ». Ce qui intéresse l’usager, c’est le prix à payer quand il ne passe pas par le parcmètre ou dépasse le temps imparti.

Actuellement, il en coûte 17 €. À Metz, Nancy ou Toulouse, c’est le même tarif. Mais à partir du 1er janvier, ces prix seront de la responsabilité des communes. Et certains vont exploser ! Définie par la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (Maptam) de 2014, cette réforme transfère aux communes les recettes des amendes liées au stationnement. Un afflux d’argent frais mais surtout un levier important dans la politique de la ville et la lutte contre les problèmes de stationnement, dans les centres-villes et les zones commerciales.
Si l’association 40 millions d’automobilistes doute de cette politique, les communes affichent un objectif : « dégager » les voitures non utilisées, celles qu’on appelle les voitures ventouses. Certaines communes ont déjà annoncé la couleur. Lyon va demander à partir du 1er janvier 60 € aux resquilleurs. À Paris, ce sera 50 € dans certains arrondissements. Tout comme à Dijon.
Dans la région Grand Est, les municipalités annoncent des politiques plutôt mesurées. « Notre philosophie, c’est d’abord de maîtriser la rotation des véhicules car, dans l’hyper-centre ou certains quartiers, il faut que cela soit fluide devant les commerces. C’est indispensable », avance Guy Cambianica, conseiller municipal de Metz délégué à la mobilité et à la politique de stationnement. « La deuxième chose, c’est que je voulais mettre fin à cette politique punitive. Je souhaite qu’on aille vers quelque chose d’incitatif. Pour quelqu’un qui joue le jeu, ça se passera bien. »
À Metz, cette politique incitative passe par des forfaits post-stationnement de 30 €. « Mais si on paie dans les 72 heures, ce sera réduit à 15 €. » On appréciera le geste, même si aujourd’hui, un contrevenant a 45 jours pour payer son amende de 17 €. « Il faut aussi savoir que ce qui est déjà payé dans le parcmètre sera déduit du forfait post-stationnement », précise l’élu. Strasbourg et Nancy ont défini des pratiques assez similaires (lire par ailleurs). Reims n’a pas encore tranché. Et Forbach a lancé une enquête avant de décider.

Guy Cambianica, qui a fait supprimer 1 800 places gratuites à Metz, espère « arriver à un bon système. À Metz, la situation est tendue avec un nombre de places de stationnement payantes limité à 4 600. Un quartier dynamique comme celui d’Outre-Seille ne compte que 160 places pour 5 000 habitants. Et il y a des commerces. On espère vraiment que ce sera positif. » Positif pour lutter notamment contre les voitures des travailleurs qui vont au Luxembourg par le train.
« Trop peu de ces usagers utilisent Mettis et les transports en commun. Ils doivent aller vers les parkings de délestage ou parking-relais. Ils viennent en voiture et se garent jusque dans le quartier de Queuleu, sur les trottoirs, ce n’est pas acceptable. »
Les travailleurs frontaliers se garent surtout où ils peuvent, dans un timing très serré. « Nous analyserons la situation et nous adapterons si besoin », prévient l’élu messin. Avec des prix à la baisse ou à la hausse. Mais une prune reste une prune.

Le Républicain Lorrain.