Gilles Muller s’est sorti à l’arraché des griffes du Polonais Jerzy Janowicz (5-7, 6-1, 7-6 (10)) lors du premier tour du tournoi olympique de tennis. À la sortie du court, la satisfaction était de mise.
Quel est votre sentiment après cette victoire compliquée?
Gilles Muller : Déjà il n’y a pas de regrets. Même si je menais, vu les conditions, je trouve que j’ai fait un match très correct. Au plan physique et mental je n’ai pas commis d’erreur. Maintenant c’est vrai que j’ai eu deux jeux très très moyens au service, celui à 4-2 et celui à 4-3 au troisième. Le truc que je peux éventuellement me reprocher, c’est de ne pas avoir su convertir toutes les balles de break que j’ai eues. J’en ai eu plein. C’est un peu dommage. Mais sinon, c’était un bon match. Et ça aurait été dommage de ne pas le gagner. Car j’avais tout fait pour. Maintenant, je suis très content, c’est un premier tour. Ce n’est jamais facile un premier tour. En plus, les conditions n’étaient pas faciles à gérer. Et puis gagner comme cela, en sauvant des balles de match (NDLR : il en a eu deux à sauver), en allant chercher les points quand j’ai balle de match contre moi. Tout cela, c’est très bon pour ma confiance.
D’autant plus que ce n’était pas un adversaire évident?
Contre lui c’est difficile. Il a une grosse première, c’est déjà compliqué de la mettre dans le terrain. Quand tu la mets dans le terrain, souvent derrière, il a fait des amortis. En même temps le point d’après, il mettait un gros coup droit donc c’était difficile d’anticiper. Ce que j’ai fait c’est que je me suis mis un peu plus loin derrière la ligne et quand j’ai vu qu’il faisait un amorti j’ai essayé de l’avoir. Mais j’ai plutôt pris l’option de me mettre un peu plus loin derrière pour avoir plus de temps s’il frappe fort ce qu’il a quand même fait la plupart du temps. Mais il a également fait beaucoup d’amortis. Du coup, il fallait s’adfapter. J’avais dit que c’était quelqu’un qui est un petit peu fou sur le terrain, qui jouait un peu kamikaze. Je pense que le plus important, c’était de rester calme. J’y suis parvenu durant tout le match, à part une fois avec l’arbitre. Mais sinon, j’ai essayé de ne pas me laisser avoir par ses trucs à lui.
« Je peux inquiéter un Tsonga »
Avez-vous été davantage gêné par l’arbitrage ou les cris de votre adversaire?
Non, j’ai surtout demandé à l’arbitre si c’était ok d’avoir un adversaire qui crie autant avant qu’il frappe la balle. Parce que parfois, il criait même quand il courait. Ca m’a dérangé un petit peu. Je l’ai signalé à l’arbitre, qui n’a rien fait. Je l’ai signalé plusieurs fois. Après, j’ai laissé tomber.
Maintenant, c’est Tsonga. Qu’est-ce que ça vous inspire?
Les deux derniers matches contre lui, c’était chaque fois très serré. On a fait cinq sets à Wimbledon, à Metz, j’ai balle de set au tie break. Si j’arrive à garder le mental que j’avais aujourd’hui et le même physique, si j’ai un peu plus de réussite et que je suis plus efficace sur mes balles de matches, je pense que je peux inquiéter un Tsonga.
Quelle sera la clef?
Je devrais être agressif quand il le faut. Je dois m’occuper de mon jeu et pas du sien. On sait qu’il a un gros coup droit et un gros service. Il ne sera pas facile à manoeuvrer. J’ai déjà joué plusieurs fois contre des joueurs de ce calibre. Ca va se jouer sur quelques points. Il faudra être présent être à ce moment-là.
Un dernier mot sur la cérémonie d’ouverture?
C’était super. J’étais très content et très fier de pouvoir le faire. Rentrer dans le Maracana avec le drapeau, c’était quelque chose dont j’étais très fier. Je n’ai su que le jeudi que je serais porte-drapeau, si bien que je n’ai pas eu le temps de gamberger. Mais c’était une super soirée. Et un super moment.
Propos recueillis par notre envoyé spécial à Rio, Romain Haas