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Alcool et tabac, drogues préférées des Luxembourgeois


Lors des soirées, les fêtards boivent et fument, sans trop de surprises. Et parfois se droguent... (Photo : AP)

Le Centre de prévention des toxicomanies (CePT) a présenté, vendredi, son bilan pour l’année 2015. Sans surprise, ce sont les «drogues légales», selon les termes du centre, qui sont au cœur des préoccupations.

Durant l’année écoulée, le CePT a continué à s’impliquer dans ses actions d’information et de sensibilisation du grand public.

Le Centre de prévention des toxicomanies a, au cours de cette dernière année, poursuivi sa mission d’éducation et de formation permanente d’interlocuteurs et de multiplicateurs, aussi bien dans le secteur de l’éducation formelle que de l’éducation non formelle», annonce le communiqué du CePT en introduction. En 2015, il a continué son étude du paysage festif du Grand-Duché pour «mieux cibler les besoins de ce public». Celle-ci a débuté en 2010 et se veut la plus précise possible. Le questionnaire contient des questions sur les modes de transport utilisés, l’âge des visiteurs, les langues qu’ils comprennent ou encore la nature des drogues habituellement consommées.

Les données ont été récoltées en 2015 au cours de 16 évènements festifs, évènements qui ont réuni un total de plus de 75 000 visiteurs. En tout, 3 770 questionnaires ont été récoltés, dont 3 676 ont été validés par la suite. Ces questionnaires ont été remplis de façon anonyme sur le stand Party MAG-Net présent à chacun de ces évènements.

Interrogés sur les substances qu’ils ont consommées les deux semaines précédentes, les répondants ont permis de dégager le tableau suivant : «les deux drogues légales, l’alcool et le tabac (arrivent) en tête du palmarès avec 87,3 % et 37,1 % de réponses affirmatives. Suit le cannabis pour 27,5 % des personnes interrogées. Et 5,8 % des visiteurs indiquent avoir consommé de l’ecstasy, 4,8 % des amphétamines et 4,6 % de la cocaïne.»

Le projet pilote intitulé DUCK (DrUg CheCKing) a été lancé en avril 2014 et s’est terminé fin 2015. Des analyses non-systématiques de produits psychotropes qui circulent dans le milieu festif luxembourgeois ont pu être effectuées au cours de cette phase pilote, sur la base du volontariat des personnes présentes. Les résultats de l’enquête 2015 ont été consignés dans une publication.

Bientôt des outils en ligne

Ces données vont dans le sens des consultations du service Fro No, destiné à informer et à sensibiliser le grand public. Il a été contacté à 287 reprises au cours de l’année 2015, souvent par des proches de consommateurs de drogues. La majorité des demandeurs d’information et d’orientation est constituée de l’entourage direct : familial (41 %) et social (8 %) suivi de professionnels issus du secteur socio-éducatif et médical (41 %). L’entourage familial se compose en premier lieu de mères (51 %), ensuite de partenaires (15 %), puis de pères (10 %). Les demandes sont le plus souvent formulées en luxembourgeois (72 %), puis en français (23 %).

La principale raison de demande d’information a concerné la consommation abusive de cannabis (30 %), suivie de la consommation d’alcool (27 %). Des données inversées par rapport aux années précédentes. Environ 58 % des personnes qui appellent sont des femmes.

Dans la même logique, des brochures sont disponibles pour le grand public. Ainsi, 13 666 dépliants sur les substances ont été retirés. Face à cette forte demande, le CePT a réédité 1 500 exemplaires en 2015, une impression financée par l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse-Charlotte.

L’objectif de ces brochures est de donner un aperçu général des différentes structures d’aide et de consultation spécialisées au Luxembourg. Ces brochures sont très largement sollicitées par les professionnels des secteurs socio-éducatifs et les services de psychologie et d’orientation scolaire.

À terme, le CePT espère renforcer sa présence en ligne et s’est engagé dans le projet européen «Click for Support», en février 2014. Il s’agit de mettre en place les lignes directrices qui serviront de développement d’instruments d’intervention en ligne destinés aux jeunes consommateurs (14-21 ans) de substances psychotropes illicites.

Le Quotidien