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Mourinho accusé de sexisme par l’ex-médecin de Chelsea


L'ancien médecin de Chelsea Eva Carneiro à son arrivée au tribunal de Croydon, le 6 juin 2016. (Photo : AFP)

Le tribunal de Croydon (sud de Londres) a entamé lundi l’examen de la plainte de l’ex-médecin de Chelsea, Eva Carneiro, qui accuse le club londonien de «licenciement déguisé» et José Mourinho de «discrimination» sexiste.

Eva Carneiro était présente lundi matin, en compagnie de son mari, mais José Mourinho était, lui, absent de cette première audience. Il devrait toutefois être amené à comparaître ultérieurement, l’avocate de la médecin ayant demandé à l’interroger. Des audiences préliminaires s’étaient tenues en janvier et février, sans qu’un accord financier soit trouvé entre les deux camps. Selon l’argumentation présentée par la défense de l’entraîneur, Mme Carneiro a refusé une offre de 1,2 million de livres (1,5 million d’euros) en échange d’un règlement amiable.

En août, lors d’un match contre Swansea (2-2), l’entraîneur portugais avait reproché avec virulence à Eva Carneiro de s’être précipitée pour soigner l’attaquant Eden Hazard lors des dernières minutes de la rencontre, obligeant ainsi le joueur à sortir du terrain. Chelsea s’était alors retrouvé à neuf joueurs, provoquant l’ire de Mourinho, qui avait jugé la médecin «naïve» et incapable de «comprendre le jeu». Après avoir été déchargée de ses fonctions par le club, Mme Carneiro l’avait quitté en septembre.

Un débat sémantique a agité la salle sans âme du tribunal de Croydon : José Mourinho a-t-il proféré le juron «filho da puta» («fils de pute») en réaction à la faute commise sur l’attaquant de Chelsea Eden Hazard, comme le soutient l’avocat du club, ou a-t-il prononcé l’insulte «filha da puta» («fille de pute») à l’adresse d’Eva Carneiro après son entrée sur le terrain, comme l’a affirmé l’avocate de la médecin, Mary O’Rourke, qui juge l’expression sexiste ?

Des experts en portugais, mandatés par les deux camps, n’ont pas réussi à tomber d’accord sur le contenu du juron prononcé par José Mourinho. « Fils de pute est une expression que j’utilise souvent, tous les joueurs le savent. Il n’y aucune connotation sexiste dans l’utilisation de cette phrase », s’est défendu l’entraîneur portugais, dans un communiqué lu devant le tribunal, soulignant qu’«Eva n’était pas sur le terrain à ce moment-là».

L’avocate d’Eva Carneiro, qui a indiqué que sa cliente ne souhaitait pas réintégrer l’équipe médicale de Chelsea, a par ailleurs demandé aux juges que José Mourinho soit entendu durant une journée au cours des débats, qui pourraient s’étaler sur plus d’une semaine. Nommé entraîneur de Manchester United fin mai, José Mourinho a lui aussi été évincé de Chelsea fin décembre, faisant les frais d’une première partie de saison très décevante pour le club londonien.

Le Quotidien/AFP