Supprimer les obstacles à l’innovation, éliminer les entraves à l’investissement dans le logement figurent parmi les recommandations de Bruxelles pour le Luxembourg.
Elles ont été détaillées dans l’évaluation faite par la Commission européenne, dans le cadre du semestre européen, qui vise la coordination des politiques économiques dans l’UE.
La saison des recommandations pour le Luxembourg continue! Après celles du Fonds monétaire international qui incitait le pays à la prudence et estimait dans le même temps que le Grand-Duché pourrait être exposé à des risques comme des tensions sur les marchés financiers, c’est autour de la Commission européenne de donner les siennes. Certes, elles ne tiennent qu’en deux courts paragraphes, mais ces derniers pourraient se révéler instructifs pour le gouvernement.
Une réforme fiscale surveillée
La Commission dirigée par Jean-Claude Juncker recommande au Luxembourg de prendre des mesures «en 2016 et en 2017» pour «assurer la viabilité à long terme des retraites du secteur public» en limitant «davantage la retraite anticipée, en envisageant de lier l’âge statutaire de la retraite à l’espérance de vie» et via «l’augmentation des incitations à travailler plus longtemps». L’institution européenne suggère au Luxembourg de «supprimer les obstacles à l’investissement et l’innovation qui limitent le développement économique dans le secteur des services aux entreprises». Et d’«éliminer les goulets d’étranglement qui entravent l’investissement dans l’habitation».
Évidemment, ces «conseils» sur des thèmes toujours d’actualité ne sont pas sortis des chapeaux des commissaires européens par magie. Ceux-ci ont étudié avec soin la situation économique du pays et les politiques menées par le gouvernement. «En se fondant sur son évaluation du programme de stabilité et en tenant compte de la Commission 2016 prévisions de printemps, dit la Commission, le Conseil (NDLR : de l’Union européenne) est d’avis que le Luxembourg devrait se conformer aux dispositions du pacte de stabilité et de croissance». La réforme fiscale qui doit entrer en vigueur en 2017 a intéressé les commissaires, qui surveilleront de près «l’adoption et l’implémentation» de la réforme fiscale durant le semestre européen.
Au sujet des pensions, la Commission considère que le pays est confronté à «des risques liés à l’augmentation prévue des dépenses de soins à long terme» (l’un des plus élevés en pourcentage du PIB de tous les États membres). Néanmoins, elle se réjouit que des travaux préparatoires «sur une réforme afin d’assurer la durabilité à long terme de l’assurance soins de longue durée» aient été effectués.
Aude Forestier