Une jeune femme s’est suicidée mardi après-midi au passage d’un RER à Egly (Essonne) tout en filmant son geste sur Periscope, l’application qui permet aux particuliers de retransmettre de la vidéo en direct, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Une enquête, confiée à la brigade de gendarmerie de Palaiseau, a été ouverte par le parquet d’Evry pour déterminer les circonstances du suicide de la victime, âgée de 19 ans. « L’exploitation du téléphone et la récupération de la vidéo sont en cours », a-t-on précisé de source judiciaire. La jeune fille aurait également envoyé un SMS à une proche juste avant son décès.
Selon les premiers éléments de l’enquête, la jeune femme « aurait évoqué un viol et désigné un agresseur » au cours de l’enregistrement, a ajouté cette source, qui reste très prudente sur la réalité de ces faits. « Nous avons été alertés vers 16h30 par un utilisateur de Periscope qui était connecté avec la victime et nous disait qu’elle n’allait pas bien », a-t-on appris auprès des gendarmes, qui n’ont pas pu empêcher le suicide.
Le passage à l’acte a été supprimé du flux de Periscope mais un extrait vidéo qui précède le suicide est disponible sur Youtube. La victime, assise sur un canapé, parle d’une vidéo qui « n’est pas faite pour faire le buzz » mais « pour faire réagir les gens, ouvrir les esprits ». Puis, après un long silence face caméra, s’affiche un écran noir avec en fond, difficilement audibles, les voix de secouristes venus récupérer le corps.
« Nous ne faisons pas de commentaires sur les comptes individuels », a réagi un porte-parole pour l’Europe de Twitter, qui a racheté Periscope en 2015. Avec un smartphone, Periscope permet de diffuser gratuitement un flux vidéo en direct, relayé par un compte Twitter et visible par tous. La vidéo du live reste accessible pendant 24 heures puis disparaît.
Le Quotidien/AFP